Creully - Pour boire du gros bère...
Je me souviens de mon grand-père Barette quand il allait chercher du gros bère à la cave, il revenait avec une carafe de cidre.
L'autre jour, dans une commune pas loin de Creully, un individu voulant boire du gros bère, s'était introduit dans une cave ; mais des gamins curieux l'ayant aperçu faire son coup et voulant lui jouer une farce, s'empressèrent de fermer la porte à clef. Notre pauvre gourmand se trouva prisonnier et, pendant plus de trois heures, il resta là. Plein des plus cruelles angoisses, cherchant dans sa tête le moyen de se tirer d'affaire. Enfin, une véritable idée géniale lui vint : en véritable écureuil il se hisse au plancher supérieur et enlève quelques lames, passe au travers, défonce la toiture et s'échappe de sa prison en sautant à terre. Mais, hélas ! Il tomba le derrière dans les buissons d'un fossé garni d'orties, et comme son pantalon s'était trouvé détaché dans les péripéties de son évasion, les ronces et les orties lui firent des piqûres et des déchirures très sensibles. C'est dans le plus triste état que notre amateur de gros bère est rentré chez lui, en jurant, mais un peu tard, qu'on ne le reprendrait plus à pareil piège. Nous n'avons pas de mal à le croire. Il serait à souhaiter que tous ceux qui se mettent dans un aussi mauvais cas fussent punis de la même manière. Avis aux amateurs de .. gros bère et autre chose !...
Creully - La rue de Bayeux en juin 1944 - Creully est libéré.
Cette photo de la rue de Bayeux où l'on aperçoit le clocher de l'église, (Library and Archives of Canada) est issue du magnifique nouvel ouvrage de Frederick Jeanne concernant la 7th Canadian Infantry Brigade de la 3rd Canadian Infantry Division.
Disposant de sources totalement inédites, cet ouvrage couvre toute la première partie de l'année 1944 et s'arrête au 1er juillet avant l'attaque sur Carpiquet et son aérodrome. Il reprend les moments importants qui constituent l'histoire de cette brigade :
- l'entrainement des trois bataillons d'infanterie et des unités d'appuis
- le débarquement sur JUNO Beach
- les terribles combats qui ont opposé la brigade à la Hitlerjugend Division.
Les allemands à Creully le 6 juin 1944
Plusieurs personnes m'ont demandé quelle division allemande était présente à Creully lors de sa libération par les Canadiens le 6 juin 1944. Après quelques recherches voici la réponse la plus probable.
La 716ème division d'infanterie allemande
Mise sur pied en mai 1941, la 716e division d'infanterie sera tout d'abord sous l'autorité de la 15e armée, et en juin 1942 elle est rattachée à la 7e armée allemande, puis stationnée sur un front de 50km de l'estuaire de l'Orne à Grandcamp. Elle avait le statut d'une division statique, du fait de l'intégration de ses moyens lourds disposés dans des bunkers du Mur de l'Atlantique (casemates où encuvements), mais également par le fait que ses effectifs défendaient des positions préparées et protégées ( Wiederstand ou WN).
En 1943, ses effectifs s'élevaient à 17 000 hommes, mais à cause de transferts incessants de troupes pour le front Est, la division fut réduite à 7 771 hommes en mai 1944. La moyenne d'âge de ses troupes était assez élevée et beaucoup de soldats étaient malades ou convalescents, d'autres de nationalités étrangères (principalement des Slaves), avaient une volonté limitée à se battre.
A partir du printemps 1944, la 352e division d'infanterie revient du front russe et la relève sur l'Ouest du Bessin, conservant le contrôle des Ier et IIIe bataillons du 726e régiment d'infanterie depuis Omaha jusqu'à l'estuaire de la Vire, ainsi que du IIIe groupe de batteries du 1716e régiment d'artillerie à Grandcamp-Maisy.
Le 6 juin, la 716e division qui n'avait encore jamais été au feu, est la force principale rencontrée par les Alliés, dès l'aube la totalité des régiments de la division sont engagés avec d'Est en Ouest:
* Omaha Beach: 3 compagnies dans les blockhaus côtiers et 1 en soutien.
* Gold Beach: 3 compagnies dans les blockhaus côtiers et 4 en réserve de corps d'armée, plus 4 compagnies russes, soit un total de 11 compagnies à proximité de la plage de Gold.
* Juno Beach: 3 compagnies dans les bunkers côtiers, plus 1 compagnie de cyclistes en réserve.
Très dispersée sur le littoral elle ne sera jamais en mesure de menacer les zones de débarquements alliés. Pourtant sur Omaha Beach la forte résistance rencontrée par les troupes américaines vient du support de la 352e division et les troupes retranchées dans des positions défensives bien conçues, vont infliger les pertes les plus sévères des cinq secteurs, mais inexorablement ces positions tomberont les unes après les autres.
Sur le secteur canadien (Juno Beach), les troupes sont un plus importante qu'ailleurs. La mauvaise synchronisation bombardement/ assaut, leur à laissé le temps de se reprendre et les Canadiens enregistrent des pertes à peu près équivalentes aux américaines.
En revanche sur Gold Beach, les faibles lignes de la division ont été rapidement enfoncées, le bombardement qui succéda à l'assaut de la plage fut un des plus efficace du 6 juin. Cela permis aux troupes britanniques d'ouvrir une brèche vers Bayeux. Le commandement allemand de la 352e division décida d'y mener une contre-attaque l'après-midi du 6 juin. Mais elle fut se soldera par un échec cuisant conduisant à la perte quasi totale du groupement tactique du Kampfgruppe Meyer.
Sur Sword, les maigres forces allemandes ont été incapables d'empêcher la jonction entre la 3e division d'infanterie britannique et la 6e Airborne division.
Très vite la 716e division à été débordée ce qui alarma son chef, le général Wilhelm Richter, qui demanda l'aide de la 21e Panzer division maintenue en réserve près de Caen, mais du fait de l'absence d'ordres du haut-commandement de la Wehrmacht, cet appui ne lui fut pas donné. Ce n'est qu'en fin d'après-midi que les panzer contre-attaquent finalement dans le couloir entre les plages de Juno et Sword, parvenant à la mer. mais en fin de soirée les chars se retirent pour se concentrer autour de Caen. La 716e division perd ainsi son soutien et commence à se replier par petits groupes dispersés à la faveur de la nuit. Le bilan de la première journée est très mauvais, la 716e division perd environs 3 000 hommes, (tués, blessés, prisonniers et disparus) soit à peu près 50% de ses effectifs initiaux. Dès le 15 juin, le commandement allemand envisage de la retirer du front et la destine au renforcement de la 1ere armée stationnée dans le Sud de la France. Pourtant le 23 juin une concentration de troupes de la 716e division se trouvait près du Mans et les organismes allemands du 29 juin, attestent toujours de la présence des unités suivantes rattachées à d'autres divisions:
* 711e division d'infanterie: 300 hommes au 1re et 3e compagnies du 736e RI, ainsi qu'aux 1re et 3e batteries du 1716e RA.
* 346e division d'infanterie: 250 hommes provenant des restes du 642e bataillon de volontaires de l'Est et du 716e bataillon de génie.
* 21e division blindée: 750 hommes des Kampfgruppe Roth et Koch, restes du IIIe bataillon du 736e RI.
* 352e division d'infanterie: 400 hommes rescapés du 439e bataillon de volontaires de l'Est et du IIIe groupe de batteries du 1716e RA.
Son engagement dans la Bataille de Normandie coûta près de 6 300 hommes à la 716e division et elle est transférée sur la Côte-d'Azur, sous l'autorité de la 19e armée. En août 1944 ses effectifs étaient de 7 400 hommes. Participant plus tard aux combats dans la Vallée du Rhône et en Alsace, dans la poche de Colmar en janvier et février 1945, où elle y fut entièrement détruite.
http://normandie44.canalblog.com/archives/2012/01/02/23136514.html
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