1813 - Devant le juge de paix de Creully - Tour de cochon
Juin 1813
Un qui s'y connaît à jouer des tours de cochon, c'est L. au surnom de "La Vapeur".
Son ami Martin, ne pouvant se déplacer, à cause de ses douleurs, l'avait chargé de lui vendre son cochon, au marché de Caen.
— Cha va ! dit La Vapeur... Et pis tu sais, y n'léront pas pas por des pistaches, ch'est mé qui te l'dis.
Le soir venu, La Vapeur vint rendre compte de son opération à Martin; mais celui-ci fit la grimace, car il trouva un brin maigre la somme que son ami lui verra.
Il ne dit mot à La Vapeur, mais il se renseigna de droite et de gauche et finit par se persuader que La Vapeur avait prie sa commission, et dans les grandes marges.
Celui-ci l'apprit et envoya une lettre de conciliation à Martin devant le juge de paix de Creully.
Mais La Vapeur lui joua encore un tour de cochon en n'y venant pas.
Un qui s'y connaît à jouer des tours de cochon, c'est L. au surnom de "La Vapeur".
Son ami Martin, ne pouvant se déplacer, à cause de ses douleurs, l'avait chargé de lui vendre son cochon, au marché de Caen.
— Cha va ! dit La Vapeur... Et pis tu sais, y n'léront pas pas por des pistaches, ch'est mé qui te l'dis.
Le soir venu, La Vapeur vint rendre compte de son opération à Martin; mais celui-ci fit la grimace, car il trouva un brin maigre la somme que son ami lui verra.
Il ne dit mot à La Vapeur, mais il se renseigna de droite et de gauche et finit par se persuader que La Vapeur avait prie sa commission, et dans les grandes marges.
Celui-ci l'apprit et envoya une lettre de conciliation à Martin devant le juge de paix de Creully.
Mais La Vapeur lui joua encore un tour de cochon en n'y venant pas.
Creully - Normandie - Aurore boréale....
Février 1872
Creully a eu dimanche soir le
spectacle d'une aurore boréale, ou, pour dire plus exactement, d'une aurore
polaire.
A six heures, après avoir passé
par leurs phases ordinaires de mobilité et d'éclat divers, deux colonnes
éblouissantes, sillonnées de traits de feu jaune et pourpre, se sont réunies au
zénith, pour y former une couronne, dont l'aspect a semblé donner raison à
ceux qui soutiennent cette opinion, que ce météore est dû à la matière
magnétique qui s'enflamme comme de la limaille de fer.
On eût dit qu'un obus gigantesque
venait d'éclater à des espaces incommensurables, et alIait couvrir la terre de
ses débris.
Puis les plis du météore,
obéissant au mouvement de rotation de l'atmosphère qui les entraînait, prirent
des nuances plus sombres, et finirent par disparaître, pour ne plus laisser
dans le nord qu'un immense rideau de pourpre, qui, à minuit et demi, avait
entièrement disparu.
Comme de juste, ce phénomène
météorologique a donné lieu aux commentaires les plus étranges, car une croyance
populaire veut que le retour de ce phénomène soit l'annonce d'un événement
important.
-
C'est signe
de mort, disaient les uns.- C'est signe de sang; c'est signe de revanche, disaient les autres.
A l'avenir de se prononcer.
"Belle Fontaine" La fontaine des filles à marier
Entre les avenues de Cully, Coulombs, Creully et le Bois, se trouve un vaste terrain vague, très accidenté qui rappelle les landes de Bretagne.
(Nous nous trouvons à la limite des terres de Lantheuil, coulombs et Creully; dans le bois dit du "Galletay")Au milieu de ce terrain, au fond d'un vallon, se trouve une source très claire qui alimente une fontaine pavée et voûtée, longue de sept mètres, large de trois, et peu profonde, connue sous le nom de «Belle-Fontaine».
On attribue à ses eaux la vertu singulière de faire marier dans l'année les filles qui vont à certains jours et heures s'y laver et s'y désaltérer. Ce pèlerinage clandestin est plus fréquenté qu'on ne le pense. Je n'étonnerai personne en disant que, malgré de nombreuses déceptions, la foi ne faiblit pas. Si, malgré son pèlerinage, une fille se voit contrainte à coiffer Sainte-Catherine, e’est qu'elle a mal observé les rites.
Je me suis demandé quelle peut être l'origine de cette superstition, personne dans le pays n'a pu me renseigner. Voici une hypothèse. Au Moyen-Âge, les habitants de Vaux-sur-Seulles passaient par là le dimanche de la Trinité pour aller porter les deux tiers de leur dîme à l'abbaye de Sainte-Trinité de Caen et recevoir, en outre, un dîner copieux.
On attribue à ses eaux la vertu singulière de faire marier dans l'année les filles qui vont à certains jours et heures s'y laver et s'y désaltérer. Ce pèlerinage clandestin est plus fréquenté qu'on ne le pense. Je n'étonnerai personne en disant que, malgré de nombreuses déceptions, la foi ne faiblit pas. Si, malgré son pèlerinage, une fille se voit contrainte à coiffer Sainte-Catherine, e’est qu'elle a mal observé les rites.
Je me suis demandé quelle peut être l'origine de cette superstition, personne dans le pays n'a pu me renseigner. Voici une hypothèse. Au Moyen-Âge, les habitants de Vaux-sur-Seulles passaient par là le dimanche de la Trinité pour aller porter les deux tiers de leur dîme à l'abbaye de Sainte-Trinité de Caen et recevoir, en outre, un dîner copieux.
(les jeunes filles passaient par Le Bourgay, ancien hameau de Creully)
Or, l’endroit est très propice pour une halte, soit pour former, soit pour reformer le cortège. Rien de surprenant dans ce fait que les femmes et les filles profitaient de ce moment de repos pour réparer le désordre de leur toilette et aient fait donner à cette source le nom de «Fontaine des Belles», d’où est venu «Belle Fontaine», nom qu'elle mérite à cause de la limpidité de son eau.
On y a trouvé une fois une jeune fille noyée, je suppose que c'est pour éviter d'autres malheurs qu'on a fait voûter la fontaine des trois côtés. Quant à la jeune fille, s’est-elle noyée par accident en voulant accomplir trop consciencieusement les rites, ou bien s'est-elle suicidée voyant l’inutilité de ses efforts ? C’est un secret resté au font de l'eau.
Or, l’endroit est très propice pour une halte, soit pour former, soit pour reformer le cortège. Rien de surprenant dans ce fait que les femmes et les filles profitaient de ce moment de repos pour réparer le désordre de leur toilette et aient fait donner à cette source le nom de «Fontaine des Belles», d’où est venu «Belle Fontaine», nom qu'elle mérite à cause de la limpidité de son eau.
On y a trouvé une fois une jeune fille noyée, je suppose que c'est pour éviter d'autres malheurs qu'on a fait voûter la fontaine des trois côtés. Quant à la jeune fille, s’est-elle noyée par accident en voulant accomplir trop consciencieusement les rites, ou bien s'est-elle suicidée voyant l’inutilité de ses efforts ? C’est un secret resté au font de l'eau.
Texte de V.Leboucher retrouvé à la bibliothèque de l'université de caen.
Juin 1905 - Collision contre un facteur de Creully
Le sieur Delahaye venait, un matin, à bicyclette,
prendre son service au bureau de poste de Creully, où il est facteur intérimaire.
En
descendant une rue du bourg, il renversa une dame Planchon et lui-même fut
projeté violemment sur le sol où il resta étendu sans connaissance. Son état
est grave.
De son côté, la dame Planchon, qui a eu de fortes éraflures aux
mains, se plaint de douleurs
internes.
Creully 1954 Ma cousine des halles
MA
COUSINE DES HALLES.
Les halles de Creully transformées en salle des fêtes |
Un
dimanche d’octobre 1954, en matinée et en soirée, «Les Comédiens Vagabonds» de
Creully nous ont présenté «Ma Cousine des Halles», une comédie en 3 actes d’André Bisson et Edge
Trémois.
La
troupe de la coopérative scolaire et postscolaire s'est surpassée.
Le
rôle principal, la Baronne du Pignon de Belle Espine, était tenu par Elisabeth
Collet qui sut camper un personnage hautain à souhait. Son mari, Godefroy du
Pignon était personnifié par Paul Rambert, baron honnête, au caractère tourmenté
entre une baronne irréductible et un fils, Jean, qui, de façon désinvolte,
s'abandonne au charme de la vie moderne. Ce rôle de Jean du Pignon était tenu
par le jeune Maurice Jamin qui affrontait pour ainsi dire les feux de la rampe
pour la première fois ; il se tira de sa lourde tâche avec une aisance
étonnante pour un débutant.
Dieudonné,
le domestique des du Pignon, rôle tenu par Jean-Claude Carabeufs, fut digne
dans ses fonctions de serviteur. Pierre Pinchon, Théodore hilarant au possible
fut, sans conteste, avec la Baronne, un des meilleurs de l'équipe. Hortense
Lamotte, rôle très bien tenu par Suzanne Lechasles. Quant à Antoinette Lamotte,
ce rôle délicat fut bien tenu par Madeleine Collet qui sut nuancer ses
expressions. Enfin le huitième rôle était tenu par un vrai débutant qui, lui,
n'avait jamais paru sur une scène: Jean Rideau. Il se tira avec délicatesse de
son personnage ingrat.
Ainsi
donc, cette, séance fut un magnifique succès théâtral pour cette joyeuse équipe
de jeunes. Ils peuvent être satisfaits d'avoir parfaitement réussi dans la
tâche qu'ils s'étaient donnée. Il est simplement dommage qu'à l’une et l'autre
séance le public ne répondit pas assez nombreux aux invitations reçues. Nos
jeunes ne se tiennent pas pour battus pour autant ; ils savent que la saison
était déjà trop avancée, et ils s'apprêtent à reproduire ce spectacle à la
rentrée d'octobre Nous ne pouvons que les féliciter.
L'équarrisseur de Creully mort contre un tramway
Le Journal
de Bayeux - Septembre 1899
Voici quelques renseignements
sur l'accident qui nous était signalé mardi, au moment de mettre sous presse.
M. Henri
Tranquille Madeleine, équarrisseur à Creully, se trouvait, en carriole, à
Sommervieu, quand son cheval, fort ombrageux, eut peur du tramway qui arrivait
et se jeta brusquement en travers de la voie.Le mécanicien fit les plus grands efforts pour arrêter son train, mais en vain! La machine tamponna cheval et véhicule; par suite de la violence du choc, M. Madeleine fut projeté à plusieurs mètres de là. On le releva évanoui, le crâne fendu ; transporté à l'hospice de Bayeux, le malheureux y est mort hier matin, sans avoir repris connaissance.
Madeleine était âgé de 53 ans.
L'église Saint Martin de Creully
L'église de Creully s'élève tout près du célèbre château féodal
dont la forteresse imposante et les puissants remparts dominent la vallée de
la Seulles.
A part l'extrémité du chœur qui fut allongé à l'époque gothique, les chapelles percées dans ce chœur côté nord, et le clocher relativement récent, l'église de Creully dans son ensemble est un beau joyau d'art roman du XIIe.
Elle a subi une restauration au XIXe, mais cette dernière restée discrète n'a pas dénaturé l'ensemble du style, si bien que l'église demeure un spécimen du roman de notre région, lorsque cet art arrivait à sa dernière période, alors que l'architecture gothique se développait déjà dans d'autres régions de France.
L'élévation extérieure très soignée présente de chaque côté, à la partie supérieure des murs des arcatures romanes aveugles pour la plupart. Une seulement, sur trois ou quatre, est percée d'une baie étroite éclairant la nef. Ces fines arcatures en plein cintre sont l'imitation d'un certain nombre d'autres que l'on trouve dans les églises, du Bessin et de la Plaine antérieures à Creully, par exemple à Secqueville.
Les modillons de la corniche représentent — comme si souvent chez nous — des têtes, masques grotesques et grimaçants. Beaucoup — et on les repère facilement — ont été refaits totalement lors de la restauration du XIXe siècle, comme d'ailleurs certains des petits chapiteaux de l'arcature. Sur les deux faces on accède à la nef par des portes romanes dont les arcs sont ornés de zigzags en bâtons brisés si fréquents dans l'art roman du Calvados. Ce qui est par contre beaucoup moins fréquent «assez rare dans les monuments d'architecture romane» signale M. de Caumont, c'est que deux de ces portes (dont l'une côté nord est d'ailleurs bouchée) sont couronnées d'arcs nettement surbaissés au lieu d'être franchement en plein-cintre.
A l'intérieur le visiteur ne peut être que conquis devant la pureté de cette nef romane et des collatéraux admirablement conservés. De chaque côté, cinq grandes arcades toutes ornées de bâtons brisés, dont les archivoltes sont nettement en retrait, rappellent celles de la nef de la cathédrale de Bayeux. Mais alors que dans cette dernière des piliers gothiques sont venus entourer les piliers romans primitifs, ceux de Creully n'ont rien eu d'ajouté et leurs chapiteaux sont authentiquement romans.
Ah ! Ces chapiteaux de Creully ! Nous ne pouvons les passer tous en une revue détaillée. Ils sont fort nombreux, certains humblement cachés dans la pénombre des bas-côtés, mais le visiteur ne manquera pas de les découvrir un à un et de s'attarder devant eux.
Ils s'inspirent de chapiteaux plus anciens d'autres églises romanes Normandes. Plusieurs des églises de ce canton de Creully en ont aussi de très beaux. Ils sont assez archaïques dans le choix des motifs, palmettes, godrons plutôt rigides, de relief assez plat aussi.
Quelques-uns présentent des masques humains, auxquels des feuillages tiennent lieu de barbe et de moustache. Pour un autre au contraire, les feuillages en volutes paraissent vomis de la bouche ou serrés entre les dents. D'autres, plus nombreux, s'ornent d'entrelacs perlés, très fins, aux innombrables nœuds compliqués, longuement entremêlés en d'inextricables labyrinthes.
Les voûtes de la nef sont celles de la fin de l'époque romane. Elles, sont sur croisées d'ogives, alors que les doubleaux sont encore en plein-cintre. Les bas-côtés sont voûtés d'arêtes saillantes.
Pour qui peut monter jusqu'aux combles un problème pourrait pourtant se poser au sujet de ces voûtes. La charpente se découvre alors si belle, ouvragée et sculptée — si antique aussi — qu'on se demande pourquoi on l'a ainsi travaillée pour la masquer dans un grenier.
Il ne paraît pourtant pas que cette charpente intéressante n’ait jamais été apparente comme elle l'était en général en Normandie, dans les édifices romans antérieurs non voûtés.
L'épaisseur des murs de l’église montre que le constructeur dès l'origine pensait à placer une voûte de pierre. On aura voulu probablement, malgré tout, utiliser une charpente ouvragée comme il était de règle, au siècle précédent, en Normandie.
Le chœur primitivement roman, a été nous l'avons dit retouché et allongé, probablement à la fin du XVe ou au début du XVI e. C'est à cette époque qu'on a ajouté aussi un bas-côté nord dit «chapelle des hommes».
La tour-clocher, carrée à la base, puis octogonale dans sa partie supérieure, est d'une époque beaucoup plus récente comme aussi une chapelle seigneuriale côte nord, à la hauteur du sanctuaire (probablement le début du siècle XIXe)
Pour bâtir cette dernière chapelle on a fait disparaître le tombeau du XVIIIe d'Antoine II de Sillans, seigneur de Creully, mais du côté sud du sanctuaire subsiste toujours celui d'Antoine III. Le visiteur pourra encore en déchiffrer l'épitaphe assez pompeuse.
Vous qui passez par Creully — peut-être en vous rendant aux plages du débarquement — vous qui visitez le château féodal un des mieux conservés du Calvados, ne manquez pas d'admirer aussi ce joyau d'art roman si sympathique qu'est l'église Saint-Martin.
A part l'extrémité du chœur qui fut allongé à l'époque gothique, les chapelles percées dans ce chœur côté nord, et le clocher relativement récent, l'église de Creully dans son ensemble est un beau joyau d'art roman du XIIe.
Elle a subi une restauration au XIXe, mais cette dernière restée discrète n'a pas dénaturé l'ensemble du style, si bien que l'église demeure un spécimen du roman de notre région, lorsque cet art arrivait à sa dernière période, alors que l'architecture gothique se développait déjà dans d'autres régions de France.
L'élévation extérieure très soignée présente de chaque côté, à la partie supérieure des murs des arcatures romanes aveugles pour la plupart. Une seulement, sur trois ou quatre, est percée d'une baie étroite éclairant la nef. Ces fines arcatures en plein cintre sont l'imitation d'un certain nombre d'autres que l'on trouve dans les églises, du Bessin et de la Plaine antérieures à Creully, par exemple à Secqueville.
Les modillons de la corniche représentent — comme si souvent chez nous — des têtes, masques grotesques et grimaçants. Beaucoup — et on les repère facilement — ont été refaits totalement lors de la restauration du XIXe siècle, comme d'ailleurs certains des petits chapiteaux de l'arcature. Sur les deux faces on accède à la nef par des portes romanes dont les arcs sont ornés de zigzags en bâtons brisés si fréquents dans l'art roman du Calvados. Ce qui est par contre beaucoup moins fréquent «assez rare dans les monuments d'architecture romane» signale M. de Caumont, c'est que deux de ces portes (dont l'une côté nord est d'ailleurs bouchée) sont couronnées d'arcs nettement surbaissés au lieu d'être franchement en plein-cintre.
A l'intérieur le visiteur ne peut être que conquis devant la pureté de cette nef romane et des collatéraux admirablement conservés. De chaque côté, cinq grandes arcades toutes ornées de bâtons brisés, dont les archivoltes sont nettement en retrait, rappellent celles de la nef de la cathédrale de Bayeux. Mais alors que dans cette dernière des piliers gothiques sont venus entourer les piliers romans primitifs, ceux de Creully n'ont rien eu d'ajouté et leurs chapiteaux sont authentiquement romans.
Ah ! Ces chapiteaux de Creully ! Nous ne pouvons les passer tous en une revue détaillée. Ils sont fort nombreux, certains humblement cachés dans la pénombre des bas-côtés, mais le visiteur ne manquera pas de les découvrir un à un et de s'attarder devant eux.
Ils s'inspirent de chapiteaux plus anciens d'autres églises romanes Normandes. Plusieurs des églises de ce canton de Creully en ont aussi de très beaux. Ils sont assez archaïques dans le choix des motifs, palmettes, godrons plutôt rigides, de relief assez plat aussi.
Quelques-uns présentent des masques humains, auxquels des feuillages tiennent lieu de barbe et de moustache. Pour un autre au contraire, les feuillages en volutes paraissent vomis de la bouche ou serrés entre les dents. D'autres, plus nombreux, s'ornent d'entrelacs perlés, très fins, aux innombrables nœuds compliqués, longuement entremêlés en d'inextricables labyrinthes.
Les voûtes de la nef sont celles de la fin de l'époque romane. Elles, sont sur croisées d'ogives, alors que les doubleaux sont encore en plein-cintre. Les bas-côtés sont voûtés d'arêtes saillantes.
Pour qui peut monter jusqu'aux combles un problème pourrait pourtant se poser au sujet de ces voûtes. La charpente se découvre alors si belle, ouvragée et sculptée — si antique aussi — qu'on se demande pourquoi on l'a ainsi travaillée pour la masquer dans un grenier.
Il ne paraît pourtant pas que cette charpente intéressante n’ait jamais été apparente comme elle l'était en général en Normandie, dans les édifices romans antérieurs non voûtés.
L'épaisseur des murs de l’église montre que le constructeur dès l'origine pensait à placer une voûte de pierre. On aura voulu probablement, malgré tout, utiliser une charpente ouvragée comme il était de règle, au siècle précédent, en Normandie.
Le chœur primitivement roman, a été nous l'avons dit retouché et allongé, probablement à la fin du XVe ou au début du XVI e. C'est à cette époque qu'on a ajouté aussi un bas-côté nord dit «chapelle des hommes».
La tour-clocher, carrée à la base, puis octogonale dans sa partie supérieure, est d'une époque beaucoup plus récente comme aussi une chapelle seigneuriale côte nord, à la hauteur du sanctuaire (probablement le début du siècle XIXe)
Pour bâtir cette dernière chapelle on a fait disparaître le tombeau du XVIIIe d'Antoine II de Sillans, seigneur de Creully, mais du côté sud du sanctuaire subsiste toujours celui d'Antoine III. Le visiteur pourra encore en déchiffrer l'épitaphe assez pompeuse.
Vous qui passez par Creully — peut-être en vous rendant aux plages du débarquement — vous qui visitez le château féodal un des mieux conservés du Calvados, ne manquez pas d'admirer aussi ce joyau d'art roman si sympathique qu'est l'église Saint-Martin.
1873 - Creully - Delles des champs...
Comme nous le voyons dans cette annonce de vente de pièces de terre labourables à Creully, datée de septembre 1873, celles-ci portent un nom de delles.
J'ai entrepris, aux archives départementales du Calvados, un recensement de toutes ces delles, je pense trés bientôt vous présenter mes travaux avec un plan de situation.
1954 - Les écoliers de Creully pour les naufragés bretons
Fin novembre 1954, la
tempête qui s'étend du large de l'Irlande à la Suède a engloutit des dizaines
de navires. Le bilan du coup de vent est terrible: 64 marins pêcheurs
cornouaillais sont portés disparus. Ils laissent derrière eux 47 veuves et 85 orphelins. Sept
bateaux de pêche du Finistère ont coulé. Les naufrages entraînent de lourdes
pertes humaines et endeuillent de nombreuses familles.
La Bretagne ne veut pas croire morts ses 59 marins engloutis par une tempête sans S.OS. L’émotion est à son comble en ce mois de décembre 1954. Les chalutiers concarnois Tourville, Berceau de Moïse, Alain Yvon, Perle d’Arvor, Pierre Nelly, et le palangrier Tendre Berceuse de Douarnenez n’ont pas regagné leur port d’attache.
La Bretagne ne veut pas croire morts ses 59 marins engloutis par une tempête sans S.OS. L’émotion est à son comble en ce mois de décembre 1954. Les chalutiers concarnois Tourville, Berceau de Moïse, Alain Yvon, Perle d’Arvor, Pierre Nelly, et le palangrier Tendre Berceuse de Douarnenez n’ont pas regagné leur port d’attache.
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