Creully sur Seulles - Dans les papiers de notre instituteur et institutrice : Mr et Mme Boissière.

A tous mes copains copines qui ont fréquentés les bancs de l'école de Creully, je suis heureux de partager avec vous les photos que Philippe Boissière a retrouvé dans les papiers de son papa, notre instituteur.
A vous de retrouver les années...








Creully sur Seulles - Vente de mobilier au château de Creullet

VENTE DE MEUBLES, EN LA COMMUNE DE CREULLY.

Le mardi 5 Mars 1816 et jours suivants, il sera procédé à la vente argent comptant, des meubles garnissant le château de Creullet, appartenant à M. Eugène Delarivière, consistant en lits garnis, Inge, glaces, commodes, secrétaires, tables d'acajou, fauteuils, billard, trictrac, batterie de cuisine, porcelaines, étain, cristaux, cuve à lessive, cidre, fûts de tonneau, vin en bouteille, baquet, charrette couverte, petit banneau, selles à homme et à femme, tour en l'air et quantité d'autres meubles dont le détail serait trop long.


A Louer présentement. 

Le château de Creullet, en circonstances et dépendances, autant qu'il en pourra convenir, sis commune de Creully, entre Caen et Bayeux, très près de la Mer, appartenant à M. Eugene Delarivière; il s'y trouve quantité d'arbres à fruit en plein rapport. S'adresser, pour en traiter, à Madame Delarivière, à Creully ; à Caen, à M. le colonel comte de Tonnoy, chef d'escadron de la gendarmerie royale et à Bayeux, à M. Conseil, maire de ladite ville.

Creully sur Seulles - Le secteur de la coopérative agricole de Creully de 1947 à 1979.

Vous connaissez certainement le carrefour de la coopérative agricole de Creully (zone d'activités, route de Saint Gabriel-Brécy).
Avec 7 photos aériennes, je vous le présente de 1947 à 1979. Une façon de voir l'évolution de ce secteur de Creully.

1947

1955

1960

1966

1968

1971

1979
(Réalisé avec Géoportail).

1898 - Une dentelière tuée sur la place de Creully

Juillet 1898

La veuve Fouchaux, 74ans, dentellière habitante à Creully, traversant la place de ce bourg, a été renversée par la voiture du sieur Blouet, boucher, conduite au petit trot par son domestique, le jeune Roger.

Relevée aussitôt par des témoins de l'accident, la pauvre vieille, qui était complètement sourde et avait l'habi­tude de marcher au milieu de la chaussée, n'a pas tardé à expirer.

Balade sur les remparts du château de Creully sur Seulles

Le château de Creully est un édifice construit entre les 11e et 17e siècles à Creully sur Seulles dans le Calvados. Il connut tout au long des siècles de multiples transformations et aménagements. 22 barons de la même famille vont se succéder dans le château de 1035 à 1682.
Je vous invite sur les remparts de la forteresse médiévale.
 

 C'est en Suisse que Philippe a retrouvé l'annuaire des abonnés au téléphone de 1950. Il m'a envoyé la page concernant Creully où il passa quelques années.


De nombreux souvenirs se rattachent au nom des commerçants et artisans à la lecture de ce documents.
Merci philippe.


Nous, écoliers de l'école de Creully, méritions bien nos prix !

 Quand le fils de notre instituteur, Mr Boissière, retrouve deux documents sur nous
ses anciens élèves de l'école de Creully.
Merci Philippe.

Juin 1944 - Ainsi pouvait circuler l'épicier de Creully !

 Autorisation de circulation dans les zones interdites aux civils  pour Roger Mesnil, épicier sur la place du marché de Creully.

Document des "Forces alliées expéditionnaires"


Document fourni par le fils de l'épicier : Jean-Marie

Creully sur Seulles - Le séminaire de Villiers le Sec.....en 2018

A la demande d'amis, je vous propose une petite visite des bâtiments de l'ancien petit séminaire de Villiers le Sec (Creully sur Seulles) qui ont été également une maison de retraite pour nos anciens combatants de 14 - 18.

Novembre 1840 - Creully détruit - L'appel aux secours du maire de Creully

En mars, j'ai découvert aux archives départementales du Calvados "l'appel aux secours" du maire de Creully suite à la catastrophe qui s'abattit sur le village le 17 novembre 1840. 
 
La Commission de Secours instituée par arrêté de M. le Maire de Creully, en date du 18 novembre, pour subvenir aux besoins des malheureux incen­diés du bourg de Creully, a l'honneur d’informer le public que par suite de l'incendie qui a éclaté dans cette commune, dans la nuit du 17 au 18 novembre, quatre-vingt-dix maisons ont été la proie des flammes.

Plus de cent familles ont perdu leur asile et leur mobilier.
Plus de cent quarante hommes, femmes et enfants sont sans pain et beaucoup sans vêtements.
Dans un si terrible malheur, la Commission de Secours réclame avec empressement et confiance la pitié publique, et sans doute elle ne la réclamera pas en vain.
Déjà Monsieur le Préfet du Calvados s’est rendu sur les lieux et a appor­té avec un admirable empressement les premières aumônes qu'il a recueil­lies lui-même.
Toute espèce de dons seront reçus. Il faut du pain, des vêtements, des matériaux de construction.
Les dons peuvent être remis à la Préfecture ou au Trésorier de la Com­mission de secours, M. Morice, notaire à CreulIy.

Le département du Calvados décrit il y a 200 ans.


 Lors de mes recherches sur l'histoire des localités de notre contrée, je découvris un ouvrage intitulé " Panorama géographique français" datant  de 1825 et décrivant les départements de notre France.

Il est trés intéressant de lire la description de notre département du Calvados écrite voilà deux cent ans ; en voici le texte en respectant l'orhographe de l'époque.

Une précision, Je suis d'accord avec la dernière phrase de ce texte.

Chef-lieu. CAEN, à 53 lieues connu, de Paris.

Un vaisseau espagnol, nommé le Calvados, se perdit jadis dans la Manche, sur les côtes de Normandie. Il donna son nom au banc de rochers sur lequel il échoua, et celui-ci le transmit depuis au dépar­tement. Ce pays est fertile en grains, en excellents pâturages; on y récolte beaucoup de pommes à cidre. Il possède quelques ports de mer, au nombre desquels Honfleur. La dentelle, branche la plus in­téressante de l’industrie de ce département, occupe un grand nombre d'habitants à Caen, à Bayeux et à Vire, et dans leurs environs. On trouve, dans le Calvados, quelques carrières de pierres à chaux et d’ardoises, comme aussi des mines de tourbe et de charbon.


CAEN, préfecture, est situé au confluent de l'Odon avec l’Orne, qui forme un petit port de mer. Cette ville est grande, bien bâtie et très riche. Elle doit son origine â un château que bâtit Guillaume-le-Conquérant ; et cependant on trouva, en creusant son port, des médailles romaines des Constantins. Une grosse baleine vint y échouer dans le septième siècle. On remarque à Caen l’hôtel-de-ville, la pyramide de Saint-Pierre, le palais de justice, la place royale, le jardin botanique, une riche bibliothèque, le Cours-la-Reine, le collège, et le tombeau de la reine Mathilde. C’est la patrie de Malherbe, de Huet, Savary, Sarrazin, Tanneguy-le-Fèvre, Bois-Robert, Malfilâtre, Segrais , Porée , Fontenay , de Lord Bolingbrocke, et de Mme Dacier. Caen possède aussi une académie, une société d’agriculture. C’est une ville com­merçante et des plus industrieuses ; ses bains sont fréquentés. — Le village d’Allemagne, près de là, offre une carrière de pierres de taille, où l’on a trouvé un squelette de crocodile fossile. — Neuilly, près d’Evrecy, fabrique des fromages de Hollande. — Troarn, contient à Saint-Pair un superbe établissement pour la culture des plantes étrangères. — Tilly-sur-Seule, connu pour son beurre salé, a des papeteries. — Creuilly renferme de très belles halles ; son vieux châ­teau est très fort. C’est à Courseule, vers le nord, que l’on met par­quer une grande partie des huîtres de Cancale. — Au nord de Douvres est l'ancien pèlerinage de la Délivrande.

Sous-préfectures : Bayeux, Vire, Falaise, Lisieux , Pont-l’Evêque.

BAYEUX , patrie de Mansard, est cité pour ses fabriques de den­telles, de siamoises,de calicots, ses teintures, son commerce d’ognons de fleurs, etc. Cette ville est assez bien bâtie sur l’Aure ; on y re­marque la tour de l’horloge et la tapisserie de la reine Mathilde, offrant l’histoire de Guillaume-le-Conquérant. On attribue la fondation de Bayeux à Bélus II, roi de Babylone, et plus communément à Jules César. Ravagée par les Normands et les Anglais, elle ne con­serve rien de son antiquité. On a trouvé, aux environs, des urnes ci­néraires gauloises. — Isigny, sur la Vire, près des passages du petit et du grand Vay, est renommé pour son beurre et son cidre. — Le château-fort de Balleroy est de Mansard. C’est dans la fosse du Soucy, que l’Aure et la Drôme se perdent pour reparaître au Port-en-Bessin.

VIRE fabrique des draps, des papiers, des réseaux de fil et de soie. Cette ville fut donnée en otage pour la rançon du roi de France, pris à la bataille de Poitiers. Elle fut cruellement ravagée par les hugue­nots. Vire fait partie de l’ancien Bocage ; ses églises et son Hôtel-Dieu sont remarquables. Olivier Bassecourt, poète né à Vire, fit plusieurs chansons appelées dans le pays Vaux-de-Vire d’où vaudeville. — Le bourg d’Aulnay était jadis célèbre par son abbaye. — Chenedollè, qui vit naître l’auteur du Génie de l’homme, est voisin de Vassy, bourg brûlé en 18o3. — Condé-sur-Noireau, bourg fort industrieux, possède des ruines romaines.

FALAISE, patrie de Guillaume-le-Conquérant, est industrieuse et commerçante. Sa foire de Guibray est des plus considérables. On a découvert, près de là, en déracinant un if, un amas de têtes hu­maines.

LISIEUX, sur la Touque, jadis capitale des Lyobiens, est une ville très ancienne ; ses rues sont larges, ses maisons en bois ; on y re­marque l’ancien évêché. Le généreux Hennuyer y résida. — Livarot est connu pour ses fromages.

PONT-L'EVEQUE, patrie de la Place et de Thouret, fait commerce de beurre et de fromages excellents. Honfleur, au nord, est la ville la plus considérable de l’arrondissement. Patrie de Ganneville, Chuot et Lelièvre, navigateurs célèbres ; cette ville est ancienne, placée sur la rive gauche de l’embouchure de la Seine, vis-à-vis le Havre ; son port est fréquenté, ses relations avec les colonies sont fort étendues. Cette place, jadis très forte, subit plusieurs sièges.

Les femmes de Caen et du Calvados passent pour être des plus belles.

Creully sur Seulles - Mon grand-père maternel... Le chantre de l'église Saint Martin de Creully.

Mon grand-père Louis Fafin

À Creully, le dimanche 2 février 1958, la paroisse, sous l’impulsion de son doyen, Monsieur l’abbé Tribouillard, a tenu à témoigner sa reconnaissance à Monsieur Louis Fafin qui, pendant 50 ans, a sans relâche participé aux offices du dimanche en prêtant sa voix au timbre harmonieux et sonore, rehaussant ainsi l’éclat des cérémonies religieuses.

Son dévouement lui a valu la médaille de vermeil décernée par Mgr Jacquemin, qui avait mandaté Monsieur le Chanoine Planchon pour lui remettre les insignes.

Monsieur le Chanoine Beaudet, du diocèse de Laval, célébrait la grand-messe. Tandis que Mademoiselle Lamy jouait de l'orgue, Monsieur Louis Fafin assurait le chant liturgique, accompagné par Monsieur Juste Marie, oncle du Curé, qui, en tant qu'organiste, en était à son 53e anniversaire de service.

Après l'évangile, Monsieur le Doyen a dû encourager modestement son chantre pour lui transmettre la reconnaissance et les félicitations de tous, au nom des vivants et aussi des défunts, terminant par le souhait « Ad multos annos ».

À son tour, Monsieur le Chanoine Planchon a tenu à s'associer à l'hommage de la paroisse et, dans des termes élevés, a fait l'éloge des chants à la gloire de Dieu, ainsi que de ceux qui les interprètent. Il a conclu en soulignant qu'il devrait y avoir une « dominante » dans la vie chrétienne, tout comme dans le chant.


Après le sermon, lors de l'office, la « Schola » a interprété l'« Ave Verum » de Mozart et l'« Ave Maria » de Saint-Saëns. Ensuite, la grand-messe achevée, Monsieur le Chanoine Planchon, en présence du clergé réuni au bas du chœur, a remis à l'heureux jubilaire, très ému, la médaille de vermeil accompagnée du diplôme signé par Mgr Jacquemin, avec l'accolade traditionnelle et les compliments de circonstance, tout en lui souhaitant de servir d'exemple.

La médaille d'argent avait déjà orné la poitrine de Monsieur Louis Fafin pour ses 30 ans de service.

Cette fête de famille s'est achevée le soir à 17 heures par les vêpres, en présence du clergé, auquel s'était joint Monsieur le Curé de Coulombs.

Creully sur seulles - La fête des Rois dans les années 60

 Quand Mr  Boissières, le directeur des écoles, avec Madame, une de nos maîtresses, fêtaient dans la salle des gardes du château de Creully, avec les enfants des écoles les rois.


Merci à Philippa Boissières

Retrouvez ci-dessous d'autres articles sur les fêtes des Rois des écoles :

Creully sur Seulles - Les enfants des écoles de Creully ont tiré les Rois.

Creully sur Seulles - Années 50... Dans le château on tire les Rois avec les enfants des écoles.


Les bijoux de la dame de Brécy (Creully sur Seulles)

Frédéric Alix conta dans les pages du journal "La Croix" du 30 juillet 1934 l'aventure de la dame Le Bas, propriétaire du château de Brécy ( Saint Gabriel-Brécy ).

"Un jour décéda à Brécy ,au canton de Creully, noble dame Jeanne-Estelle Le Bas, fille de Georges Le Bas, seigneur et patron de Cambes. Avant de mourir elle avait demandé instamment à son mari d’être enterrée avec tous ses bijoux qui étaient magnifiques. Sa volonté fut respectée et son corps fut inhumé dans la chapelle Sainte-Anne de l'église, lieu de sépulture de sa famille. La nuit suivante un domestique et une servante du châ­teau, instruits de l’affaire et poussés par la cupidité, résolurent de violer la sépul­ture pour s’emparer des bijoux. La chose était facile. Ils avaient la clef de la pe­tite porte de l’église qui donnait accès dans le château ; la terre était fraîchement remuée, le pavé n’était pas remis en place, etc... Ils mettent à exécution leur criminel dessein, ouvrent le cercueil et dépouillent la morte de ses ornements. Restait un magnifique anneau passé au doigt de la dame. Les chairs gonflées ne permettant pas de l’arracher, le domes­tique, pressé par la crainte, saisit son couteau et enlève deux phalanges avec la bague précieuse.
Réveillée par la douleur la dame, qui était seulement en léthargie, fait un brusque mouvement en s’écriant : « Que vous me faites mal ! » Effrayés les spo­liateurs prennent la fuite. Peu à peu la prétendue morte reprend ses sens, se lève et profitant de la porte ouverte, rentre dans le château où son apparition cause une grande frayeur, suivie d’une grande joie.
Elle vécut encore plusieurs années, mourut le 5 février 1676 et reprit pour toujours la place qu’elle avait occupée momentanément. Son épitaphe encore lisible il y a cinquante ans était ainsi conçue :
Sous ce tombeau repose le corps de feux dame Jeanne-Ester Le Bas, fille de feu noble homme Jacques Le Bas, en son vi­vant seigneur et patron de Cambes et du Molay et doyen des aides du présidial de Caen, laquelle est décédée le 5 février 1676.
Cette dame avait un fils qui fut prêtre et curé de Brécy. C'était Jacques Le Bas, curé de la paroisse avant 1669, ba­chelier en théologie, qui mourut en 1716, fut enterré près de sa mère avec cette épitaphe :
Ici repose dans l'espoir de la résurrec­tion. Jacques Le Bas, prêtre, curé de cette paroisse, mort le 7 décembre 1716.
La tradition a embelli et plus ou moins défiguré le fait, mais nous aidant de tous les souvenirs des archives paroissiales, du relevé des anciennes inscriptions nous avons cru jusqu’à plus ample informé, pouvoir identifier ainsi les personnages. La sépulture de la dame a de nouveau été violée et nous avons vu il y a trente ans dans l'église en ruines, les pierres sépulcrales de la mère et du fils jetées de côté."  Frédéric Alix

Madame De Druval accueille la marshal Montgomery à Creullet (Creully sur Seulles)

 Le field marshal Montgomery et madame Druval au château de Creullet à Creully, vers 1944

Le maréchal britannique Bernard Montgomery installe au château de Creullet le quartier général des forces du débarquement à compter du 8 juin 1944 d'où il coordonne l'ensemble des opérations de la bataille de Normandie.

Les graffitis de l'église de Creully (Creully sur seulles)

Longez l'église Saint Martin de Creully en essayant de découvrir les graffitis qui protégeaient les marins (bateaux) et apportaient une bonne récolte (moulin).
 

Creully sur Seulles - Les Noëls des enfants dans les années 40

 A Noêl, la municipalité de Creully et les habitants ont toujours fêté les enfants des écoles comme nous le prouvent les trois invitations et menus des années 40.

1 Creully sur Seulles - Années 40, le Noêl des enfants de Creully.
1941

Le menu ci-dessous appartenait à M. Anne, un des maîtres d'école.

2 Creully sur Seulles - Années 40, le Noêl des enfants de Creully.
1943

1944

Conte de Noël de 1669 - Le normand de Creully pendu à Paris à la Croix du Tiroir

Durant les avants de Noël on pendait un Normand à Paris, à la Croix du Tiroir, dans la rue Saint-Honoré.

Etant à l’échelle, prêt d'être jeté, le bourreau lui demanda s’il n’avait plus rien à dire ; il dit qu’il priait l'assistance de lui chanter un Salve Régina. Le bourreau dit tout haut : « Mes­sieurs, ce pauvre patient vous prie de lui chanter un Salve Régina. » Chacun ôte son chapeau, et se met à chanter le Salve.
Quand ce fut fait, il lui demanda s'il n’avait plus rien à dire ; il dit qu'il voudrait bien parler à quelqu’un de son pays ; il lui demanda de quel pays il était, il dit qu'il était de Creully.
Le bourreau, là-dessus, dit tout haut : « Messieurs, s'il y a ici quel­qu'un de Creully, qu’il lève la main ; ce pauvre patient veut parler à lui. »
De for­tune, il s’en rencontra un, qui s'approchant de lui, le condamné lui dit : « Etes-vous de Creully, mon ami ? — Oui, dit-il j'en suis. — Connaissez-vous bien, dit-il, Pierre un tel et Jacqueline une telle ? » L'autre ayant dit que oui.
« Ah I Dieu I dit-il, c'est mon père et ma mère, mon ami, ils seront bien affligés quand ils sauront le malheur qui  m'est arrivé, car il n'y a jamais eu de reproche à notre race; et je suis si malheureux que je suis le premier à les déshonorer ; mais je suis bien aise que tu sois présent à ma mort ; quand tu les verras, tu  pourras les consoler en les assurant que, si je les déshonore d'un côté, je leur apporte bien de l'honneur de l'autre ; tu pourras leur té­moigner, mon ami, que je suis mort com­me un saint, et qu’avant de mourir, com­me tu viens de voir, j’ai fait un miracle, car j’ai bien fait chanter des cocus en hiver. » Sitôt que le peuple l’eût entendu, chacun commença à crier :       « Pendez, pen­dez ! »

Plan de  Paris de Truschet et Hoyau, publié au milieu du xvie siècle
Le carrefour où se croisent les rues de l’Arbre Sec et Saint-Honoré (Ier) était autrefois un des plus fréquentés  de Paris,  le lieu où se déroulaient exécutions capitales et supplices (notamment l’essorillement réservée aux oreilles des serviteurs indélicats) jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Une roue de supplice y était installée ainsi qu’un gibet (l’arbre sec) et une croix (la croix de Tahoir, nom provenant du vieux français désignant un  » tiroir  » que l’on tirait lors de la vente de tissus dans les commerces de la place). La croix qui fut détruite à la Révolution était destinée aux suppliciés  pour y faire leur dernière prière avant leur supplice.
Conte du sieur d'Ouville adapté par un creullois.
Source : Association "Marais-Louvre"