Creully sur Seulles - Balade aérienne au-dessus de Creully en 1957

Source: Collection Henrard aux Archives départementales du Calvados.





 

Tierceville, l'église non construite (1929)

Cette petite localité, voisine de Creully), n'a pas vu l'érection d'une nouvelle chapelle à la suite de l'héritage fait par son maire.
Est valable la disposition testamentaire faite au profit d'une église vicariale non encore existante ni construite, à l'époque du décès du testateur. Arrêt de la cour royale de Caen, 1829.
L'ordonnance du Roi.

Le pigeonnier sur la route de Tierceville à Creully est construit sur le terrain légué.
Voici les faits. M. Antoine Lepelletier, décédé le 26 juillet 1824, maire de la commune de Tierceville (Cal­vados), avait inséré dans son testament olographe , les dispositions suivantes : " Je donne et lègue au desservant de l'église de Tierceville, pourvu que les habitants de la commune puissent parvenir, même dans cinq ou six ans après mon décès, à faire ériger la dite église en succursale, annexe ou chapelle rurale, l'herbage nommé le pré Saint- Gilles ou du Colombier, sis au territoire de Creuilly, aux arbornements, etc. ; et quatre hectolitres de froment pris sur mes biens de Tierceville, à charge par le dit desser­vant et ceux qui lui succéderont de dire par chaque se­maine, deux messes recommandées, chaque dimanche, pour le repos de mon âme et celle de mes père et mère, et un service anniversaire le jour qui répondra à celui de ma mort................................. Il est à remarquer que c'est pour le des­servant que je donne le pré Saint-Gilles, parce qu'à ce moyen on n'aurait point de difficulté à faire ouvrir l'église de Tierceville, ni à la maintenir ouverte si elle l’était ; car si ladite église n'était point ouverte pour le culte, au moins six ans après ma mort, la donation deviendrait nulle pour ce qui regarde l'église seulement ; et dans le cas où elle ne serait point ouverte, je donne et lègue à l'église de Vienne 200 fr. de rente perpétuelle, pour cent messes par chaque année, aux intentions ci-dessus, et rien que le blé à Tierceville, que le curé de Creuilly distribuera aux pauvres de Tierceville, comme il le jugera bien…. En ce qui concerne l'église, j'ai voulu m'occuper de moi et de mes père et mère (l'on n'y pensera peut-être guère), c'est pourquoi ma volonté est qu'on ne man­que en rien du tout à cette disposition. "

Plan (découvert aux archives de l'évêché) de la paroisse de Tierceville où  figure également le bourg de Creully.

L'avis de la cour :
Considérant qu'il doit d'autant mieux en être ainsi, que ce n'est pas même, à proprement parler, au profit de l'église, mais bien de la commune de Tierceville et dans ses intérêts, que le legs en question a eu lieu, qu'en effet, ce sont les habitants et non l'autorité ecclésiastique que le testateur charge de poursuivre auprès du gouver­nement l'érection de la dite chapelle vicariale, que c'est afin qu'ils n'aient pas de difficulté à faire ouvrir leur église, qu'il dispose de son herbage pour le desservant ; qu'ils sont donc véritablement les légataires ; qu'il n'y a pas d'exception à tirer de ce qu'ils ne figurent pas au procès par le ministère de leur maire ; car la fabrique a été autorisée, par ordonnance du roi, à requérir l'exé­cution du testament, et, à cet égard, elle représente suffisamment la commune, puisqu'elle est préposée à l'ad­ministration de la partie des intérêts de cette commune, qui touche aux ressources destinées à pourvoir aux frais du culte. La Cour confirme.


Ernest et le fantôme des environs de Creully

"La crédulité la plus stupide ne cesse de régner au sein de la plupart de nos communes", notait un journal de l'arrondissement. 

En voici un nouvel exemple :

 Un certain Ernest F..., ouvrier journalier, quittait une ferme d'un village voisin de Creully, où il travaillait, avant-hier soir pour retourner chez lui. Après avoir entendu des commérages pendant un certain temps et écouté d'obscures histoires de fantômes, le pauvre homme avait la tête remplie et perturbée par d'innombrables bruits infernaux. Soudain, dans l'obscurité, il aperçoit une scène étrange.

Une masse imposante s'agite, et il croit voir le diable armé de longues cornes, tirant derrière lui une femme attachée par les mains, qu'on conduit probablement vers la grande chaudière où les mécréants sont censés cuire ; voilà notre malheureux Ernest terrifié au plus haut point.

Il court d'un bond jusqu'à la ferme et raconte, tout palpitant, les événements horribles qu'il vient de voir. Plusieurs personnes se mettent en marche, munies de fourches, de bâtons et de pelles, et se lancent à la poursuite du prétendu fantôme.

Lorsqu'on observe les choses de plus près, l'horrifique se transforme en hilarité : le seigneur Satan n'était autre qu'un âne fringant qui s'était échappé de son écurie pour profiter d'une escapade nocturne... Quant à la femme, elle était simplement la propriétaire de l'âne, le tenant par la queue pour le ramener plus facilement à l'étable... Depuis cet épisode, Ernest est devenu la risée du village, et on raconte même qu'une jeune fille qui l'avait accepté en mariage a retiré sa parole, ne souhaitant pas épouser un homme si naïf et si peureux.

Cela montre à quel point les caprices intempestifs d'un baudet peuvent causer des désordres inattendus.

Maître Connin ou le lapin de l’église de Creully (Creully sur Seulles)

Maître Connin, tailleur de pierre et le lapin de l’église de Creully.

Nous sommes à la fin de l'année 1602. Antoine de Sillans III vient tout juste de célébrer son mariage avec Sylvie de Rohan, la fille du prince de Guéméné, le 28 août 1602.


Depuis plusieurs mois, des travaux ont été entrepris sur l'église de Creully, non loin de la résidence des de Sillans. Un tailleur de pierre du nom de Jean Connin, assisté par un apprenti nommé Symon Houdée, œuvrait sur le côté sud de l'église pour réparer le « pas de chat » au sommet d'un mur de refend qui surplombait les deux toits. Ce mur devait se conclure en son point le plus bas par une sculpture évoquant les modillons.

Cependant, ce maître d'œuvre ne jouissait pas d'une réputation favorable. Il poussait des cris stridents, rappelant ceux d'un lapin effrayé. Souvent, ces cris étaient dirigés vers Symon, qu'il qualifiait de paresseux.

Un jour, au moment de l'angélus du matin, un habitant de Creully interpella le tailleur de pierre qui maniait son burin sur une pierre extraite d'une carrière voisine du chantier : -« Arrête de radoter, pauvre Connin ! Tu t'en prends constamment à ton apprenti qui ne demande qu'à apprendre. Au lieu de crier, écoute ce que l'on dit sur toi. On raconte que tu te lèves la nuit pour déplacer les pièges posés par d'autres. Ne serais-tu pas un voleur ? » Connin lança une pierre en direction de l'homme qui venait de lui parler, puis continua son chemin en direction des halles près de la place. -« Je ne suis pas un voleur », marmonna le tailleur de pierre. Quelques jours plus tard, un tanneur rentrant de la tannerie située le long du bief de la Seulles, à proximité d'un moulin, accusa le tailleur de pierre de vol dans les caves du Bourgay.

Une vieille dentellière sortant de l'édifice religieux fut insultée par Connin, qui plaçait une tête de pierre en bas du « pas de chat » : -« Comme tous les autres de ce coin, tu es simplement une vieille qui ne fait que prier pour toi et les tiens, sans penser à nous, les bâtisseurs de cathédrales. Dieu nous reconnaîtra, nous. »

 - « Tais-toi, sale voleur », cria la femme. « Si je suis un voleur, que Dieu me change en pierre », répliqua le maître tailleur tandis que son apprenti se divertissait de ces récits.

Un matin, maître Connin ne réapparut pas. Il avait mystérieusement disparu. La surprise fut grande de découvrir, en lieu et place de la tête posée par le tailleur de pierre, une sculpture représentant un lapin en pierre.

Il est vrai qu’en vieux français, connin veut dire : lapin.
Les habitants de Creully pensèrent que Dieu avait exaucé Connin, le tailleur de pierre.
L’on raconte que le jour de l’ouverture de la chasse, les chasseurs qui regardent en passant près de l’église le lapin, feront une bonne chasse et n’auront pas à mentir.

Creully sur Seulles - Hôtellerie de Creully chez Cyrano... pas de "coups de fusil"

La revue "Cyrano" se transforme en guide et donne un avis sur l'hôtellerie des Ducs de Creully.

Creully sur Seulles - 1793 - Quand les biens du chatelain du château de Creully furent brulés.



Les sociétés populaires sont durant la Révolution des éléments aussi importants à la vie quotidienne d'une commune ou d'un canton que le sont actuellement les partis politiques et les associations, dont elles sont les ancêtres. Le fait d'appartenir à une société est pour un citoyen de l'époque un gage de patriotisme et d'adhésion à la politique nationale.
La Société populaire de Creuilly, district de Caen, annonce à la Convention nationale que tous les tableaux et autres objets portant des signes et effigies de féodalité, de royalisme et de tyrannie, qui se trouvaient encore dans le château du ci-devant Montmorency, ont été brûlés au milieu des applaudissements de tous les citoyens, et que les jeunes citoyens du canton de Creully attendent avec impatience le moment de se mesurer avec les satellites des despotes. 

Suit la lettre de la Société populaire de Creully 

A la Convention nationale.

« Creully, département du Calvados, district de Caen, le 30 septembre 1793, l'an II de la République une et indivisible.

.«. Depuis longtemps la Société patriotique du bourg de Creully attendait les effets de la lutte qui régnait entre les braves de la Montagne et les lâches de la plaine; elle craignait que le résultat ne fût le bouleversement de tout l'ordre des choses ; elle craignait que le feu de la guerre civile ne se répandît, comme un torrent désastreux, sur toutes les parties de la République; elle craignait de voir couler le sang des patriotes ; elle craignait enfin de voir finir avec leur vie, le règne de la liberté. Que disons-nous !.,. Ils ne devaient pas périr : de fiers montagnards, comme des dieux tutélaires, veillaient sur leur destinée, et en les arrachant du précipice creusé sous leurs pas, nous osons le prédire, les chaînes dont les despotes serrent encore les bras des peuples, seront brisées et serviront à écraser leurs têtes coupables, et à faire disparaître pour jamais tout pouvoir tyrannique. 
« Généreux défenseurs, vous qui avez tiré la France des mains de la tyrannie et de l'esclavage pour la mettre sous le règne de la liberté et de l'égalité, quelle reconnaissance ne vous devons-nous pas ? Quelle reconnaissance ne vous doivent pas tous les hommes ? Oui, citoyens, vous avez bien mérité de l'univers entier.

« Puisque vous seuls êtes vraiment les amis du peuple, que vous "seuls avez la force de le rendre heureux ; frappez, frappez les restes de la tyrannie, de l'aristocratie ; servez-vous de tous les moyens qui sont en votre pouvoir pour écraser, anéantir ceux qui s'y opposeraient, tous les royalistes, les fédéralistes/ tous ceux enfin qui travaillent au rétablissement du trône et à l'asservissement des peuples.

« Citoyens, d'après une demande de notre société et l'arrêté de la municipalité de Creully, une chasse qui était à l'entrée du château fort du bourg, actuellement démantelé, une chasse, emblème du despotisme, a été renversée, brisée et foulée aux pieds. Des portraits de comtes, de marquis, de ducs, de rois, tous les signes et effigies de la féodalité, du royalisme et de la tyrannie qui étaient encore dans le château du ci-devant Montmorency, tout a été brûlé au pied de l'arbre de la liberté, au son du tambour, de l'air Ça ira, Allons enfants de la Patrie, et de la danse de la carmagnole. Tous les membres de notre société, le conseil général de la commune, lé tribunal de paix et la garde nationale de Creully étaient présents à cette cérémonie.

« Les citoyens de la première réquisition de notre Canton brûlent du feu sacré de la liberté et attendent avec impatience le moment de se mesurer avec les despotes coalisés; ceux du bourg se sont présentés en cette société et y ont juré de combattre et de verser jusqu'à la dernière goutte de leur sang, de ne mettre bas les armes que lorsque la République soit vengée des attentats commis envers elle et que son sol soit purgé des royalistes, fédéralistes, muscadins et généralement de tous les ennemis de l'ordre public. Ils sont prêts à partir au premier signal.
Des éléments de mobilier et de décoration furent épargnés.

« Citoyens, contents de votre travail et de votre énergie, notre société vous invite de rester à votre poste jusqu'à ce que la paix soit rétablie. Depuis le règne de la Montagne, chez nous l'aristocratie est aux abois. Encore un dernier effort et elle disparaîtra du globe.

« Bons républicains, vrais sans-culottes.

. « Les président, secrétaires et membres de la société : '

« Gardin, maire ; Legerais, curé de Saint-Gabriel ; Dutruissard, curé de Greully, président ; Monnin, commissaire du canton, juge de paix, ex-président de la société ; Quesnel, secrétaire ; Duval, vicaire, procureur de la commune ; Le Révérend, officier. »

Creully sur Seulles - 1979 - Honneur aux sapeurs-pompiers de Creully


Dimanche 4 février, comme chaque premier dimanche du mois c'était la manœuvre pour les sapeurs-pompiers du Centre de Secours de Creully mais ce jour devait être important pour trois d'entre eux dont la promotion allait être officialisée en présence de la ma­jorité des membres du conseil munici­pal à l'Arsenal.
M. Corbet, maire de Creully, s'adressait le premier à la compagnie et à son chef M. Chateigner qui grâce à un succès à l'examen était promu sous-lieutenant M. Corbet se félicitait de voir le renfor­cement du commandement ; l'arrivée de nouvelles recrues ; la bonne entente qui règne entre les hommes, puis il mettait l'accent sur le dévouement des sapeurs-pompiers toujours sur le qui-vive, au détriment de leur vie familiale pour que les sinistres soient les plus minimes possibles.
M. Maillot, Président de la Compagnie faisait alors une courte allocution di­sant notamment à son chef : « Je me félicite de vous voir prendre du galon ainsi que deux de vos hommes. Je sou­haite que d'autres promotions suivent prouvant la valeur de la Compagnie. Je suis persuadé que vous saurez en être digne à la tête de vos hommes comme votre père qui fut pendant de longues années au poste que vous occupez ». M. Maillot remit alors ses galons de sous-lieutenant à M. Chateigner.
M. Albert Marie, promu sergent, reçut les siens des mains de Maître Fortier, Président d'honneur de la Compagnie ; tandis que M. Bernard Fafin promu au même grade les recevait de M. Hum­bert, deuxième adjoint de Creully.
Cette sympathique manifestation prit fin par un vin d'honneur offert et servi par les pompiers à l'Arsenal.


M. Corbet remettait à M. Cha­teigner son diplôme.

Le fils d'un habitant de Creully devint ingénieur en chef de la marine: Pierre Toufaire

Pierre Toufaire

Pierre Toufaire, ingénieur en chef de la marine.
Né à Châteaudun le 14 décembre 1739, de parents peu fortunés dont le père était natif de Creully, dans le Calvados, il se forma seul et dut travailler beaucoup, car, sans qu'on sache ce qu'il devint dans le temps intermédiaire, on le rencontre à l'âge de trente-quatre ans au service de l'État en qualité d'ingénieur des bâtiments civils, attaché au port de Rochefort.

Il habita Bordeaux de 1770 à 1773, et y fut chargé de la surveillance des travaux d'entretien de la tour de Cordouun. C'est Toufaire qui créa l'usine d'Idret, près Nantes (1777 à 1779); puis le Creusot, à Montcenis, à quelques kilomètres d'Autun, dont les travaux commencèrent le 25 août 1782.

Il éleva le magnifique hôpital de la marine à Rochefort (1783 à 1788), et futencore chargé de la transformation de la fonderie de Ruelle.

Appelé, le 1erfévrier 1794, au poste d'ingénieur en chef du port de la Montagne (Toulon), Toufaire mourut dans cette ville le 3 septembre de la même année (17 fructidor an II).

La fonderie d'Indret

Hôpital de la marine à Rochefort

La fonderie à canons de Ruelle

Le château de Creully accueille l'artiste Roland Lefranc.

Le château de Creully accueille jusqu'au 1er septembre, du lundi au vendredi de 10h à 17 h, une exposition de l'artiste Roland Lefranc. 

Son épouse, Maité Lefranc, en septembre 2018, avait fait don à la commune de Creully une des oeuvres de l'artiste "l'Homme bafoué ou le Christ aux outrages". Nous pouvons admirer cette peinture au sein de l'église Saint Martin de Creully.

Château de Creully, jusqu' au 1er septembre, du lundi au vendredi de 10h à 17 h, décédé en 2000,
 Roland Lefranc est un artiste aujourd’hui largement reconnu. Avide de rencontres et de grands horizons, formé à l’école des Beaux-Arts de Caen, il est d’abord instituteur tout en exposant de plus en plus en Normandie, en France et à l’étranger. Au fil de ses nom­breux voyages, Roland Lefranc s'est confronté à d'autres cultures où il a puisé de nouvelles inspirations, notam­ment en Chine, au Pérou et aux États-Unis. En 1999, il est nommé peintre officiel de la marine. L’exposition “Roland Lefranc, peintre témoin de son temps", présentant 27 de ses toiles, se veut une rétrospective permettant de saisir l’évolution artistique de Roland Lefranc, du milieu des années 1960 jusqu’aux années 2000. Les peintures exposées témoignent bien évidemment de ses nombreux voyages, mais aussi de son amour pour la nature et notamment de la mer. (Source : La Manche Libre)

Projet de chemin de fer entre Caen et Sommervieu ou Ryes en passant par Creully.

 Au mois de juillet 1910, on parlait d’établir un tramway à vapeur devant relier Caen à Sommervieu en passant par Cairon, le Fresne-Camilly, Creully, Villiers le Sec, le Manoir, Vienne, Esquay sur Seulles et rejoindre à Sommervieu la ligne allant à Baveux. Les plans étaient prêts, le devis fait, les communes avaient voté des sub­ventions, il ne restait plus qu'à trouver un concessionnaire qui veuille bien se charger de l’entreprise.

Si le train était passé à Creully dans la rue de Caen...

Le journal « Le Petit Bayeusain » précisait :

« Malheureuse­ment ce concessionnaire se fait atten­dre et nous craignons fort qu'on ne le trouve pas si le Conseil général s'en­tête à vouloir établir la traction à vapeur sur cette ligne.

En effet, l'établissement d'une ligne de tramway à vapeur nécessite des trois considérables : d'abord un rem­blai, des traverses, un nivellement de certaines côtes, la rectification de la route là où elle présente des tournants trop accentués. De plus les machines à vapeur coûtent un prix élevé et la dépense de charbon est grande. On comprend que dans ces conditions un industriel hésite à se charger de l'entreprise, vu qu'il n'est pas sûr de cou­vrir ses frais étant donné le peu de densité de la population du territoire desservi. En fait, personne ne s'est proposé. »


Ce projet semblait ne pas devoir être mis à exécution, lorsque M. Heuzey, conseiller général du canton de Ryes, convaincu de l'utilité de la ligne en question, a étudié l'affaire sur une tout autre base.

M. Heuzey est arrivé à cette con­clusion que là où un tramway à vapeur n'est pas pratique, vu le coût élevé de son installation et de son entretien, un tramway électrique peut fonction­ner dans des conditions suffisamment rémunératrices pour faire vivre l'en­treprise.

La gare de Sommervieu, comme celle de Ryes existe toujours.

L'installation d'un tramway électri­que, tel que ceux qui relient déjà cer­taines villes à leurs faubourgs, est en effet relativement peu coûteuse. D'abord, les rails sont posés sur la route même, par conséquent on éco­nomise la construction d’un remblai et la pose des traverses. Le tramway électrique peut gravir toutes les côtes, évoluer dans les tournants sans qu'il soit besoin de les modifier comme cela est nécessaire pour le tramway à vapeur. De plus pas besoin de machi­nes coûteuses, chaque voiture étant actionnée directement par l'électricité amenée par le trolley ou fournie par les accumulateurs. Actuellement la production de l'énergie électrique nécessaire à un tramway de ce genre est beaucoup moins onéreuse que le charbon indispensable au tramway à vapeur.


La chute du moulin de Creully.

Peut-être même pourrait-on utiliser, pour produire cette énergie électrique, la force fournie par la chute de la Seulles, à Creully. En outre, avec un tramway électrique composé d'une seule voilure suivie d'un fourgon pour les colis, la compa­gnie concessionnaire peut proportion­ner le nombre des départs à celui des voyageurs et ne pas faire circuler ses voitures à vide.

Dans ces conditions, M. Heuzey comptait soumettre à l'approbation du Conseil général un projet parfaitement étudié établissant une ligne de tramway électrique allant de Caen à Sommervieu.

Il précisait :

« Arrivé à Creully, ce tramway passe­rait par le lieudit « La Tourelle » où il prendrait les voyageurs de Crépon, de là il vient à Villiers, au Manoir, à Vienne, à Esquay, en suivant la route qui va de Villiers à Baveux et corres­pondrait à Sommervieu avec le tram­way à vapeur qui se rend à Baveux. Les habitants de Bazenville pourraient s'en servir en montant à Villiers.

N'oublions pas qu'un tramway élec­trique peut s'arrêter à n'importe quel point de sa route pour prendre des voyageurs, ce que ne peut pas faire un tramway à vapeur dont les arrêts n'ont lieu qu'à certains endroits déter­minés. Nous n'insisterons pas sur futilité d'une telle ligne, tout le monde étant d'accord pour reconnaître les avanta­ges qu'en retireraient les communes situées à sa proximité ».

En 1904, un projet avait été étudié.

La gare St martin de Caen

M. Heuzey, en se faisant le promo­teur de ce nouveau projet, en lui apportant l'appui de ses relations dans le monde industriel, en s'offrant de le faire accepter par le Conseil général du Calvados, aurait, par sa proposition, bien mérité du can­ton de Ryes qui lui devra une pros­périté qui lui fait malheureusement défaut en 1910 comme il le soulignait.

1903 - La menuiserie de la place de Creully est en feu.

Un incendie qui aurait pu avoir des conséquences graves s’est déclaré jeudi soir, 7 décembre 1903, vers 7 heures, dans l'atelier de menuiserie de M. Bellissent, situé à Creully, place de l'Eglise, en pleine agglo­mération.
En bas à droite le menuisier (le successeur Mr Pelhate)
 

En moins d'une demi-heure, le bâtiment est devenu la proie des flammes.
Le feu a été circonscrit et éteint par la population qui servait avec dévouement les pompes de Creully et de Crépon, mises rapide­ment en batterie.
Les pompiers d'Amblie sont arrivés, eux aussi, sur le lieu du sinistre, mais trop tard, le feu avait fait son œuvre.
Emplacement de l'atelier de menuiserie
Les pertes sont couvertes par l'assurance l'Ancienne Mutuelle et évaluées à 5.000 f.