Creully (Creully sur Seulles) - Histoires d'escaliers...

L'escalier du portail de l'église descendait jusqu'à la route d'Arromanches. Il a été détruit en 1872 pour agrandir cette route.

Ses pierres ont servi à la restauration de l'escalier situé un peu plus bas.
Plan de 1900 de la route descendant vers la rivière où figure l'escalier ci-dessous.
Des pierres ne se trouvant pas sur la ligne de foulée sont usées. Elles étaient certainement placées sur la même ligne de passage dans l'ancien escalier de l'église.
Sur ce même escalier avait était posée une rampe en 1853 avec les fers de deux anciens puits de la place du marché.
Extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal
Monsieur Lacour propose au Conseil Municipal d’établir une rampe le long des marches qui servent aux piétons pour accéder à la place par la rue du moulin – Le Conseil après avoir délibéré reconnaissent l’utilité que pourra offrir cette rampe principalement en temps de gelée et de verglas adopte la proposition de Mr Lacour et décide que dans la composition de cette rampe il faudra y faire entrer les vieux fers provenant de la démolition de deux puits qui existaient sur la place publique.
Plan du projet de rampe.

Sources : Archives départementales du Calvados - M.Fafin

Creully.net dans le magazine de "Seulles Terre et Mer.

Merci à "Seulles Terre et Mer" pour l'article dans leur magazine paru ces jours.

 

Creully sur Seulles - Les cloches de Villiers le Sec sont rentrées d'une cure de beauté.




A cette occasion voici un article rédigé avant leur départ en cure.

Avec Louise-Thérèse-Henriette et Caroline-Victoire, j'ai quitté lundi dernier sous les regards de nos admirateurs mon beffroi où M. La Vilette m'installa en 1787.
Permettez-moi de me présenter.

a Creully sur Seulles - Paroles de Guillemette,  une cloche de L'église de Villiers le Sec.
Je me nomme Guillemette, je pèse 780 kg et mon tour de taille est de 94cm. 

Je suis composée d'un alliage de cuivre et d'étain appelé "Airain". A chaque fois que vous tiriez sur la corde dans le chœur de mon église, le battant en fer forgé vous permettait de m'entendre mais me laissait quelques traces qui m'ont bien affaiblies.

C'est pour cela que mes sœurs et moi allons partir nous refaire une beauté en Autriche.

Lors de ma création on sculpta le moule construit en briques habilement disposées, cerclées avec du fil de fer et recouvertes d’argile, pour laisser apparaître sur mon flan des inscriptions et des motifs.

c Creully sur Seulles - Paroles de Guillemette,  une cloche de L'église de Villiers le Sec.



La marque de Maître Nicolas Caumont, trésorier en charge de la "Fabrique" de l'église de Villiers le Sec.





La marque de F. La Vilette, fondeur de cloches à Caen.







b Creully sur Seulles - Paroles de Guillemette,  une cloche de L'église de Villiers le Sec.

Les armoiries de ma marraine : 


à gauche celles de la famille de Gland (son époux) et à droite, celles de la famille de Rotz de la Madelaine.

D'azur, au chevron d'argent, accompagné de trois glands d'or tombant, 2 en chef et 1 en pointe



D'azur, à 3 roseaux d'or, posés en pal 2 et 1


Ma marraine, Elisabeth Guillemette de ROTZ,  s'est mariée le 25 juin 1770 en l'église Saint Patrice de Bayeux avec Charles Etienne Claude de GLAND de CAUGY , Seigneur de Villiers-Le-Sec, capitaine d'infanterie.


Blason de mon parrain, Louis Yves Patry, seigneur de Banville en Villiers le Sec, qui avait pour mère Anne d'Amour, une noble famille de Villiers le Sec.


Les armoiries de ma marraine, après son mariage, deviendront celles de notre village.


Voici la généalogie de ma marraine :

et celle de mon parrain:


Je terminerai en ayant une pensée pour mon curé qui m'a baptisé : l'abbé Le Bois ; il est en terre dans notre cimétière:
, Creully sur Seulles - Paroles de Guillemette,  une cloche de L'église de Villiers le Sec.

Sources:  Généanet - Archives du Calvados.

1954 - Des êtres venus d'un autre monde se posèrent à Creully (Creully sur Seulles). Des martiens ?



Ce jeudi matin-là, le temps était très sombre et le ciel constellé d'étoiles ; le jour tardait à se lever. Au fond de sa cour, un habitant de Creully fermait la porte de sa cave, d'où il venait de remplir un seau de charbon pour alimenter son fourneau durant la journée. 

Soudain, il fut surpris par une lumière vive qui semblait provenir du jardin voisin. Il posa son seau et s'avança sans crainte, mais lentement, vers le portillon du potager. En effet, une lumière éblouissante brillait au beau milieu du jardin et ne bougeait pas. Il fit quelques pas lorsque, du sein de la boule luminescente, une forme métallique avança. Était-ce un Martien ? Depuis plusieurs semaines, des faits similaires s'étaient déroulés dans le ciel de Normandie, notamment à Bayeux. Le Bessin serait-il également un sujet d'étude pour des êtres venant d'ailleurs ?

Notre habitant de Creully n'était pas peureux, mais jusqu'à un certain point. Il fit marche arrière et rentra chez lui, route de Tierceville, en oubliant son seau de charbon. Après en avoir informé sa femme, qui ne le crut pas, il dut partir au travail pour sa matinée. Cependant, à midi, avant de prendre son déjeuner, il retourna dans son jardin et fut grandement surpris : à la place de la lumière éblouissante se trouvait un cercle de cendres. Ainsi, une rumeur se répandit dans le bourg de Creully... Des Martiens venus d'on ne sait où avaient choisi ce village normand pour visiter notre monde. Cette nouvelle intrusion martienne fit le tour non seulement de la localité, mais aussi de la région. Certaines personnes allèrent même ramasser la précieuse trace de la visite des êtres de Mars en récupérant les cendres laissées par l'engin mystérieux dans des pots. La presse locale et la gendarmerie se mirent sur le sentier de la guerre (des étoiles).















Pour ne point se singulariser, Creully a, paraît-il, reçu la visite d’un « Martien » venu à bord d’une soucoupe volante… Sur cet évènement, un spirituel lecteur a envoyé à un journal de Caen (Liberté) un amusant à-propos que voici :



Un beau matin,
Un bon Martien
(Vision hallucinante),
Avant l’aube naissante,
Atterrit…
A Creully.
D’une soucoupe volante
- Oh! Combien éblouissante !
Il sortit aux bords de la Seulles.
Il semblait dire : « Enfin, seul,
Je te vois, je te tiens ! »
Sans doute ce Martien
Voulait-il, dans sa nacelle,
Enlever une Belle,
Puis piquer vers le ciel
Pour sa lune de miel ?
Des « témoins » de la scène
(On devine leur gêne !)
Tentèrent, dit-on, de contacter
L’énigmatique étranger.
Mais en une nuée lumineuse,
L’engin mystérieux
Piqua droit vers les cieux…
MORALITE
Sur le trottoir,
Comme au lavoir,
Les langues se délièrent
En de nombreux commentaires.
Oh! Personne n’avait rien vu…
Mais certains avaient en-ten-du… !
En ce bon pays du fromage,
Belles qui rêvaient de mariage,
Si de la Vie vous en avez mar…
Voyez là-haut : « En avant … Mars ! »



Epilogue



La laiterie Paillaud de Creully en 1965 - Des photos

Il y a plus de 40 ans, la presse régionale, Ouest-France, réalisa un reportage sur le développement de la laiterie Paillaud (au sein de la S.A.P.I.E.M.) qui employait 220 personnes (4 en 1910).
L'article était agrémenté de photos. Je vous les présente ci-dessous.

MM. Beaudouin, directeur, et Vuillemin, sous-directeur

Mr Lucas, chef de fabrication, doyen de la condenserie

Les machines de transformation du lait et les cuves
Au sein du laboratoire

Les stocks avant le départ pour la France et le Monde

7 juin 1944 - Un P-47 américain abat un Messeschmitt Bf 109 à la sortie de Creully (Creully sur Seulles).


Le 7 juin 1944 un avion de l'armée allemande se crashe à la sortie de Creully en direction de Caen, entre la localité et la carrière de pierres après avoir été touché par un des P-47 américain.

C'était un Messerschmitt Bf 109G6 6.JG11.
Le pilote : Rudolf Strosetzki fut fait prisonnier.
Pour permettre la circulation entre Creully et Pierrepont, les restes de cet avion furent basculés dans l'herbage dominant la vallée de la Seulles.


Contrairement à ce qui est indiqué ci-dessus, le crash eut bien lieu à Creully.

Creully (Creully sur Seulles) - Les salles d'Asile.

Un habitant de Creully, a découvert deux clichés présentant les salles d'asile de Creully. Cela me permet de présenter ces classes pour les jeunes creullois.


La naissance des salles d'asile en France, en 1826, marque le début de l'attention portée à la garde des jeunes enfants. Cette institution veut, dans un premier temps, porter secours aux enfants de la classe populaire, livrés à eux-mêmes lorsque leurs parents travaillent. Cependant, la salle d'asile apporte, malgré elle, une réponse beaucoup plus large et permet aux parents de la classe moyenne de bénéficier d'un système de garde très pratique.
Ce sujet des salles d'asile permet d'appréhender les idéologies liées au projet de garde des jeunes enfants. Cette institution se veut un lieu de protection de l'enfance populaire, et aussi un lieu où ces enfants sont éduqués et remis dans le droit chemin. Les républicains souhaitent, grâce à la salle d'asile et à l'école primaire, former des citoyens responsables et lutter contre des soulèvements qui ont marqué l’histoire du XIXème siècle.
Une ordonnance royale de 1837, qui organise les salles d'asile, reconnaît la double fonction hospitalière et pédagogique et met en place une nouvelle répartition des responsabilités :
L'Université définit le fonctionnement général de l'institution, préside à l'attribution du certificat d'aptitude, accorde aux maîtresses l'autorisation de s'installer dans un lieu déterminé, elle contrôle les établissements par l'intermédiaire des inspecteurs des écoles et de la déléguée générale (nommée par le ministre).
Les communes assument l'autorité financière et elles sélectionnent les dames inspectrices, proposées à la nomination du préfet
Les comités d'instruction primaire exercent les attributions de surveillance générale et de discipline.
Les dames inspectrices bénévoles, désormais nommées par le préfet sur présentation des maires, surveillent les établissements. Elles suspendent provisoirement les maîtresses fautives ou elles proposent leur révocation. Elles composent, sous la présidence d'un membre du conseil académique, la commission départementale d'examen chargée d'attribuer les brevets d'aptitude.
Une Commission supérieure des salles d'asile est composée de dames placées sous la présidence d'un membre du Conseil royal de l'Instruction publique. Elle rédige les programmes, elle veille à l'uniformité des méthodes et elle sélectionne les livres.
La Seconde République souhaite débattre de la vocation des salles d'asile, elles sont appelées « écoles maternelles » pour la première fois en 1848, ce qui choque les dames qui y voient une suprématie de la fonction éducative sur la fonction d’assistance. Elles sont mentionnées comme la base du système de l'enseignement primaire et leur vocation pédagogique est reconnue.

Document d'archives (1860)


Avec l'arrivée de la gauche républicaine au pouvoir, la salle d'asile est transformée en école maternelle, dès 1881 elle change de nom pour marquer son universalité. Les républicains ont une grande ambition pour l'école des petits, ils veulent confier à l'État la tutelle de l’école maternelle et surtout combattre la mainmise des congrégations religieuses sur les salles d'asiles. Ce combat de la laïcité commence par l'obligation pour les religieuses d'obtenir le certificat d'aptitude à la direction de salles d'asile, et en 1905, elles sont mises hors du champ de l'enseignement public car tous les établissements communaux doivent être confiés à des femmes laïques. L'enseignement privé fonctionnant, sans aucune aide publique, selon ses propres moyens, est relégué à un statut marginal en ce qui concerne l'éducation des jeunes enfants.
Document d'archives (1872)
Une véritable coupure dans l'institution s'opère lorsque des fonctions, comme la surveillance et l’inspection des salles d'asile, jusqu'alors assurées par des dames patronnesses sont remises à des agents de l'État relevant du ministère de l’Instruction publique. L'inspection appartient désormais à un corps universitaire spécialisé dont la qualification est attestée par la possession d'un grade nouveau, le certificat d'aptitude à l'inspection des écoles maternelles.
Le statut des surveillantes d'asile, rebaptisées institutrices d'écoles maternelles, est progressivement assimilé à celui des institutrices des écoles primaires, il y a une fusion des conditions de recrutement, une fusion des modes de formation et des modes de rémunération. Ainsi, l'école maternelle fait dorénavant partie intégrante de l'enseignement primaire unifié.
Merci à JF Gilles

Creully (Creully sur Seulles) sur la carte du camp de Vaussieux.

Les 8 & 9 juillet prochain, au château d'Amblie, aura lieu la reconstitution du camp de Vaussieux. INFOS 
A ce sujet, j'ai retrouvé à la bibliothèque nationale de France (BnF), une carte datée de 1803 où l'on retrouve Creully. Ce document est issu d'un ouvrage de Jacques Antoine Guilbert qui relate la grande manœuvre militaire du Camp de Vaussieux  (Vaux sur Seulles).
Mais avant, un peu d'histoire grâce au texte reproduit partiellement ci-dessous.

Extraits d’un texte de M Pezet paru dans les mémoires de la Société d’agriculture, sciences et belles lettres de Bayeux.

« Pendant que l'avènement du règne de Louis XVI était signalé par des essais de réformes militaires et de réformes économiques, un événement politique d'une incalculable portée venait d'éclater dans l'autre continent, l'insurrection des colonies possédées par l'Angleterre dans l'Amérique septentrionale. La résistance à certains impôts fut le signal de la séparation de ces colonies et de la mère patrie. L'indépendance fut proclamée le 2 juillet 1776. Mais pour soutenir la lutte aussi imprévue que terrible il s'engageait, le peuple américain sentit qu'il lui était nécessaire d'acquérir des alliés parmi les grandes puissances de l'Europe…

Vainement Louis XVI opposait une résistance raisonnée à assurer par les armes d'une Monarchie le triomphe d'une République naissante. Poussé par la force irrésistible du torrent de l'opinion, il fut, pour ainsi dire, obligé de reconnaître l'indépendance de cette République, et de souscrire le 6 février 1778 un traité d'alliance entre la France et les Etats-Unis. C'était donner le signal d'une guerre nouvelle entre la France et l'Angleterre….
Un clic pour l'agrandir...

On voulut inquiéter l'Angleterre par un rassemblement considérable vis-à-vis de ses rivages, lui faire redouter la possibilité de la descente d'une armée sortie des mêmes ports d'où sept siècles auparavant était partie l'expédition de Guillaume le Conquérant la forcer à garder sa flotte le long de ses côtes, et à laisser à la nôtre la liberté des mers….

C'est ce qui explique le choix de la Basse-Normandie pour lieu de rassemblement de cette armée, sous le prétexte d'y former un camp d'expérience et d'études. Un autre camp d'observation de dix bataillons et de neuf escadrons fut établi à Paramé, près de Saint-Malo et donnait aux Anglais sur les projets de la France du côté de la Bretagne les mêmes inquiétudes qu'ils devaient avoir du côté de la Normandie.
La localité de Creully encerclée en rouge
Ce camp de la Basse-Normandie connu sous le nom de CAMP DE VAUSSIEUX a laissé dans les souvenirs de la contrée un brillant retentissement. Les récits des splendeurs militaires qui l'accompagnèrent ont charmé les veillées des salons, comme celles des modestes chaumières ; son éclat et ses plaisirs sont longtemps restés dans la mémoire après que d'autres et de plus graves événements auraient pu les en effacer. Quelques écrits militaires s'en occupent, mais avec gèreté, car les événements de ces temps ont été absorbés par les gloires et les revers de ceux qui leur succédèrent bientôt. »


Juillet 1944 - La station de purification de l'eau de la "Seulles" à Creully - Un film tourné par les troupes anglaises.


Dans les archives militaires de l'Imperial War Museums (IWM) de Londres nous trouvons un film sur la station de purification de l'eau entre la Seulles et son bief au pied du château de Creully tourné le 11 juillet 1944.
Sur ce film nous voyons deux stations de purification d'eau Patterson («Stellars») capables de traiter 120 000 gallons par jour (454 250 litres) en train de pomper l'eau de la rivière "la Seulles". Sur l'un des "Stellars", la vanne permettant l'injection d'ammoniac et de chlore dans l'eau de la rivière est ouverte ; et le moteur auxiliaire pompant les produits chimiques dans l'eau est en fonctionnement.
Une section de tuyauterie est reliée à une jonction de tuyaux menant des «Stellars» au point d'eau, où des camions et des remorques d'eau sont remplis d'un réservoir de 1 600 gallons (6057 l.) et de quatre réservoirs de toile de 1 200 gallons (4540 l.) autoportants.
La tuyauterie galvanisée allemande capturée est stockée pour être utilisée sur le site.
Les troupes remplissent des "jerrycan" de cinq gallons (environ 20 l.).
Un sapeur teste la pureté d'une tasse d'eau traitée en ajoutant des gouttes de thiosulfate de sodium qui le rendront bleu s'il est OK.
A proximité, un puits artésien a son eau purifiée par un "Stellar".
Il y en a un militaire qui annonce la sortie de la veille, 74 810 gallons (283 186 l.) d'eau traitée.
. Parmi les véhicules qui collectent de l'eau pour leurs unités, citons les camions de 200 gallons  Bedford MWC  et un camion de 350 gallons Bedford OYC de la TAF (Force aérienne tactique).
Je remercie M. Augustin de Canchy pour ses infos.