Creully sur Seulles - 1888 - Un serrurier de Creully expose ses pentures, ouvrages d'art.

 Le canton de Creully organisa le traditionnel concours agricole du 12 août 1888.

Pour faire connaître son art, M. Adolphe Marie, serrurier à Creully, qui avait pris la succession de son père, Exupère, y exposa quelques-unes des pièces artistiques qui lui ont valu, à l’Exposition industrielle d’Alen­çon, le diplôme d’honneur, la plus haute ré­compense décernée.

Particulièrement apprécié, un spéci­men des pentures romanes qui ornent le portail de l’église de Creully, d’après les plans de M. Ruprick-Robert, architecte des monuments historiques.


En s'approchant des portes de l'église Saint Martin de Creully, on observe les "marques" des deux serruriers, frères, qui réalisèrent des ferrures dans l'atelier situé au début de la rue de Caen, non loin de la place.

Revenons à l'exposition de 1888 ; Adolphe Marie présenta également un spécimen des pentures, même style, qui ornent la porte principale de l’église de Luc-sur-Mer, d’a­près les plans de M. Marie, lui-même récom­pensé à l’Exposition de Caen du 12 septem­bre 1883, par une médaille d'or.
J'ai, dans ma collection de documents sur Creully, l'original des plans des ferrures du Luc sur Mer.

Eglise de Saint Contest, près de Caen
 Trois au­tres spécimens de pentures exécutées pour la porte principale de l'église de St-Contest, monument historique, et pour le grand sé­minaire de Sommervieu furent exposées.

Creully sur Seulles -1855 - On recherche actionnaires pour les moulins de Creully


 Devenez actionnaire pour un projet de moulin à huile.

Les Moulins de CreuIIy sont situés dans la commune de ce nom, arrondissement de Caen, département du Calvados, sur la rivière de la Seulles. Cette usine, construite à grands frais, il y a plusieurs années, et montée par M. Corrége, célèbre mécanicien de Paris, est en pleine activité. Le moteur hydraulique, d'une puissance considérable, met en jeu neuf paires de meules, qui peuvent écraser par an quarante mille hectolitres de blé, et produire vingt-quatre mille quintaux métriques de farine. Ce résultat est confirmé par l'expérience, et la clientèle toute créée, dont le gérant fait apport à la Société, assure le déboucher de cette grande fabrication.


Pendant 
environ huit mois de l'année, depuis le mois d'octobre jusqu'au mois de mai, la force de la chute d'eau dépassant les besoins du moulin à blé, la partie surabondante est perdue. II y a donc là une richesse à recueillir. Aussi serait-ce une excellente spéculation que de placer à côté moulin à blé existant déjà, un autre moulin à fabriquer l'huile, qui recevrait le mouvement de l'excédent des eaux de la chute.
On sait quelle importance ont pris et prennent chaque jour, dans le département du Calvados, la culture du colza, le commerce et la fabrication des huiles. Cette importance, pour la seule matière première, a atteint, en 1854-1855, 25 millions de francs. Aussi le marché de Caen, pour les graines et l'huile, se place-t-il au premier rang.
Située au centre de la culture du colza, et dans le voisinage de Caen, l'usine projetée réunit toutes les conditions de succès. La facilité de s'approvisionner de graines chez le cultivateur même, et de vendre les tourteaux dans le lieu même où s'en fait la plus grande consommation, annule la majeure partie des transports.
D'un autre côté, la proximité du petit port de Courtilles, permettant d'établir le charbon de terre rendu à Creully au même prix que le paient les usines de l'intérieur de la ville de Caen, on participera au mérite de la position de ces dernières; aussi pour profiter de l'avantage incontestable que présente la fabrication de l'huile pendant les mois d'août et de septembre, époque des basses eaux, devra-t-on joindre au moteur hydraulique une machine à vapeur qui pendant ces deux mois seulement remplacera la chute d'eau devenue trop faible.
Toute garantie est donnée que les frais de construction du moulin à huile, y compris les bâtiments et machines pour fabriquer 3,000 kilos d'huile par jour, ne dépasseront pas 100 mille francs, et n'atteindront pas probablement 80 mille francs. De plus, le directeur gérant fait apport à la Société de la promesse de vente du moulin à blé avec toutes ses dépendances immobilières et de la chute d'eau pour 130 mille francs. Il a coûté primitivement plus du double.
Ainsi, sur 500 mille francs dont sera formé le capital social, 230 mille francs seront convertis en propriétés immobilières et 270 mille francs seront employés au fonds de roulement.
L'appréciation du bénéfice à retirer d'une telle entreprise, faite dans les conditions les plus ordi­naires et avec les suppositions les plus modérées, conduit à promettre aux actionnaires un revenu d'au moins DIX POUR CENT de leur capital.
En effet, la mouture d'un hectolitre de blé produisant on moyenne un profit de 1 fr.50 à 2 fr., c'est rester au-dessous de la réalité que de fixer à 70 mille francs le profit brut de la mouture de quarante mille hectolitres. Les comptes de frais de fabrication, tenus dans les années précédentes, confirment que les frais généraux, y compris les intérêts du capital de 250 mille francs applicable au moulin à blé, ne dépasseront pas 45. Mille francs.
Le bénéfice net du moulin à blé sera donc de 25 mille francs. Quant au moulin à huile, pendant huit mois de fabrication, il produira au moins, à raison de 25 ou 30 barils par jour, un total de 6.500 barils, sur lesquels le profit brut est estimé de l2fr. à 13fr. par baril, année commune, tandis que les frais généraux ne dépassent pas 8 francs. Pendant la campagne de 1854-1855 la prime de fabrication a souvent dépassé 20 francs !
Ce sera donc, sur la fabrication de l'huile, un bénéfice net de 25 à 30 mille francs. En le portant seulement à 25 mille francs, et l'ajoutant aux 25 mille francs produits par le moulin à blé, on aura pour bénéfice net, sur l'entreprise entière, une somme de cinquante mille francs par an.
Sur cette base, et d'après les statuts, le dividende assigné à chaque action de 500 francs sera de 25 francs, et comme en dehors de ce dividende chaque action aura reçu 5 p. 100 d'intérêts, soit 25 francs, le revenu total de chaque action sera de 50 francs, soit bien DIX POUR CENT du capital. Peu d'entreprises sérieuses en dehors de celles qui, en leur qualité de créations imaginaires, ou de jeux de bourse, promettent des dividendes de 50 ou 60 p. 100, peuvent offrir d'aussi beaux ré­sultats. Aussi le directeur gérant, en voulant garder la direction et en souscrivant le premier des actions, donne-t-il la preuve de la confiance qu'il y apporte. Il a la certitude morale que celle des souscripteurs ne sera pas davantage trompée par le succès.

La bûche de Noël.... une tradition normande.


 En Normandie, la bûche, souque, chouquet ou chuquet était installée par le père de famille. Louis-Antoine-François de Marchangy (1782-1826), magistrat et littérateur, député sous la Restauration, évoquait cette tradition en ces termes :
Le père de famille, accompagné de ses fils et de ses serviteurs, va à l’endroit du logis où, l’année précédente, à la même époque, ils avaient mis en réserve les restes de la bûche de Noël. Ils rapportent solennellement ces tisons qui, dans leur temps, avaient jeté de si belles flammes à rencontre des faces réjouies des convives.L’aïeul les pose dans ce foyer et tout le monde se met à genou en récitant le Pater. Deux forts valets de ferme apportent lentement la bûche nouvelle, qui prend date, comme dans une dynastie. On dit la bûche 1ere, la bûche 2e, la 20e, la 30e, ce qui signifie que le père de famille a déjà présidé une fois, deux fois, vingt fois, trente fois semblable cérémonie.
La bûche nouvelle est toujours la plus grosse que le bûcheron puisse trouver dans la forêt, c’est la plus forte partie du tronc de l’arbre ou, le plus souvent, c’est la masse de ses énormes racines, qu’on appelle la souche ou la coque de Noël.
À l’instant où l’on y met le feu, les petits enfants vont prier dans un coin de l’appartement, afin, leur dit-on, que la souche leur fasse des présents, et, tandis qu’ils prient, on met à chaque bout de cette souche des paquets d’épices, de dragées et de fruits confits.
Merci à Yvongénéalogie.

Creully sur Seulles - De quoi se nourrir de produits laitiers et... améliorer sa culture personnelle.

 Liliane, ma voisine d'antan, m'a rappelé que dans les années 50 et 60, ma mère tenait un dépôt de produits laitiers de l'usine Paillaud voisine. Ce lieu de vente faisait partie de l'habitation. Un autre lieu de vente se trouvait rue de Caen ; il était tenu par madame Jeanne (J'ai un petit doute sur le nom de la dame).

Le curé de l'époque, l'abbé Durand avait demandé à ma mère si elle était d'accord pour joindre au dépôt une bibliothèque afin de mettre à la disposition des creullois des livres et BD. Elle accepta ; ainsi naquit la première bibliothèque de Creully.

La flèche indique le passage où se situait le dépôt.

Avec mes parents, nous habitions dans cette maison.




Creully sur Seulles - 1859 - Elle fit don d'un bâtiment pour créer une école de filles.

 Nous sommes en 1859, au château de Creullet demeurait monsieur Michel Charles Désiré Labbey de Druval  qui s’était marié le 26 juillet 1835 avec Louise Elisabeth Adam de Lapommeraye. Cette dernière avait une sœur qui habitait Caen qui venait très souvent au château de Creullet pour savourer les plaisirs de la vallée de la Seulles : Marie Alix Adam de  Lapommeraye.

Elle appréciait notre localité et ses habitants. En mai 1859, elle décida de faire donation d’une maison et ses jardins pour en faire école de filles.

Extrait de la délibération du conseil municipal de Creully :


Mademoiselle Marie Alix Adam De  Lapommeraye propriétaire à Creully, demeurant à Caen, rue des Carmes. Laquelle a par ces présentes déclaré faire donation entre vils et révocable, à la commune de Creully, arrondissement de Bayeux,d'une maison située à Creully rue de Lantheuil édifiée d'un étage avec mansarde au-dessus ;

2ème de deux jardins attenants à ladite maison et situés l’un au nord, l’autre au midi.

Le tout formant un seul entretenant de treize ares, quarante-trois centiares, désignée au cadastre sous les numéros 185, 186 bis et 187, section D.

Dont les abornements sont :

-         d’un côté la rue de Lantheuil, l’autre côté un petit clos réservé par mademoiselle de Lapommeraye.

-         d’un bout la sente dite sous la ville, d’un bout madame Vallée.

La commune de Creully aura la propriété des immeubles donnés à compter de ce jour.

Elle aura la jouissance de la maison du jour de l’acceptation régulière de la présente donation et des jardins à compter du premier mai 1859.

 

La maison concernée sur le cadastre de 1811

Cette donation est faite aux conditions ci-après :

Article 1er – Les immeubles donnés seront affectés d’une ou plusieurs écoles de filles, telles qu’école primaire, asile et ouvroir.

Ils ne pourront recevoir d’autre destination ; toutefois si la donatrice ou ses héritiers, les réclament et tant qu’ils le voudront, il sera laissé dans la maison un logement à la disposition d’une religieuse chargée de visiter et d’assister les pauvres de la commune. Ce logement se composera d’une chambre à feu, d’un cabinet et d’un grenier à linges, d’un hangar ou d’une cave fermant à clef.

Article 2ème – les écoles ne pourront être desservies que par des religieuses relevant de communautés approuvées par l’autorité ecclésiastique Son traitement sera à la charge de la donatrice ou de ses héritiers.

Article 3ème – La commune de Creully demeure chargée de faire à ses frais les provisions nécessaires à ces diverses installations.

Les travaux devront être terminés pour le 15 août 1859 au plus tard.

Article 4ème – Il est déclaré pour la perception des droits d’enregistrement que le revenu des biens donnés est de :

-    les frais de la donation et son acceptation seront supportés par la donatrice et les frais d’appropriation seront supportés par la commune de Creully.


OUVROIR - Lieu où l'on se rassemble, dans une communauté de femmes ou dans un couvent, notamment pour effectuer des travaux d'aiguille. 
ASILE - Etablissement d'éducation destiné à recevoir, pendant le jour, les enfants que leurs parents, éloignés du logis par le travail quotidien, ne peuvent garder avec eux.
Marie Alix Adam de  Lapommeraye décèdera le 9 juin 1891 à Creully.

Deux photos de l'agencement de deux salles du château de Creully (Creully sur Seulles)

Pour la première fois, j'ai retrouvé des clichés sur l'agencement de pièces du château de Creully dans l'ouvrage "recueil de documents d'art décoratif" datant du début de XXe siècle.
Salle (étage) dans son aménagement actuel.
Je n'ai pas encore défini qu'elle était la salle représentée ci-dessous. 

Creully sur Seulles - Samedi les pompiers de Creully fêteront la Sainte Barbe

 A cette occasion, permettez-moi d'avoir une pensée pour un ancien pompier, mon père qui est également le grand-oncle de Mickael Barette, le commandant du corps des sapeurs-pompiers de Creully.





Il était mécanicien en charge de l'entretien du matériel motorisé.
Un repas de Ste Barbe qui se déroulait dans le local des pompiers.

Je n'oublie pas mon oncle, Bernard Fafin également pompier.




Creully sur Seulles - Février 1917 - Un Creullois célèbre au Canada décède.

Dans la presse canadienne:
" Une dépêche reçue samedi, au couvent des Dominicains, à Notre- Dame de Grâce, annonçait la mort subite du R.P. L. Alphonse Ron­dot arrivée à Lewiston le même jour.
Une complication survenue au cours d'une légère maladie, amena une fin inattendue. Dimanche der­nier. il avait prêché à Lewiston même et le lendemain une bronchite se déclarait suivie bientôt d'une pneumonie qui enlevait aux médecins tout espoir de le sauver.
Le R. P. Rondot fut l’une des figures les plus marquantes de l'or­dre des Dominicains. Son nom était universellement connu et son élo­quence a retenti dans les principales chaires de la Nouvelle-Angleterre et de la Louisiane comme dans les principales églises du Canada. On lui avait même demandé de prê­cher le carême au Brésil. Sa pa­role enflammée conquit une multi­tude d'Ames à Dieu. Sa nature pas­sionnée et son grand amour de la vérité, faisaient de lui un prédicateur d’une franchise absolue qui ne craignait pas de faire voir ses torts à l'auditoire d'élite qui venait l’en­tendre.

Et ce caractère d’acier, ce bouil­lant, fut en même temps un humble, un doux et un mystique. Ceux qui l'on approché savent avec quelle bienveillance il les accueillait, de quels conseils il savait réconforter leur foi parfois languissante. C’é­tait une âme de feu toujours heu­reuse de se dépenser sans compter pour le plus grand bien de la cause catholique.
Les funérailles du père Rondot auront lieu mercredi à Saint-Hya­cinthe et sa dépouille mortelle re­posera dans le cimetière du couvent de son ordre, près de ses frères qu'il a édifiés par la sainteté de sa vie et stimulés par l'ardeur do son apostolat.
A sa naissance ses prénoms étaient Louis Félix Ferdinand.
La révérend père Louis-Alphonse Ron­dot naquit à Creuilly dans le Calva­dos, en France, le 24 Juillet 1857, d'Etienne Rondot et de Clémence Lequesne. Il entra chez les Domi­nicains et fut ordonné à Bayeux, dans le Calvados, le 29 Juin 1881.  Il vint au Canada quelques années plus tard. Religieux à Notre-Dame de Saint-Hyacinthe (1892), à No­tre-Dame de Grâce de Montréal (1913), puis à Lewiston. Le dé­funt fut de longues années durant curé de Notre-Dame du Rosaire de Saint-Hyacinthe et c'est en cette ville qu'il a dépensé la plus grande part de son zèle apostolique.
La dépouille arrivera mardi ma­tin à Saint-Hyacinthe, où elle sera exposée toute la Journée. Les funé­railles auront lieu mercredi matin, à l’arrivée du train de Montréal. "
Homélie de l'inhumation:





La rusticité et la grossièreté des habitants de Creully (Creully sur Seulles)

 Dans un ouvrage de 1759, comme précisé à la fin du texte ci-dessous, on qualifiait les habitants de Creully de personnages...