Creully sur Seulles - une partie des anciennes halles de Creully découverte.

 Nous avons toujours connu cette petite maison voisine de l'hôtel Saint-Martin où a demeurait Mme Pezitto.


Les propriétaires de l'hôtel viennent acquérir ce bâtiment. Je les remercient pour les photos ci-dessous. 

Une trappe permet de descendre au sous-sol.

Ce mur était mitoyen avec les caves de l'hôtel.
Ainsi la cave avec le four à pain apparaît après la démolition du mur mitoyen.

Creully sur Seulles - La pharmacie Clément de Creully

Clément Gabriel succédera à Giffard Henri. En 1936, c'est Lefrançois Marcel qui reprendra l'officine.


Monsieur et madame Clément

Creully ( Creully sur Seulles ) - A nos morts de la grande guerre

Creully a eu, le dimanche 3 octobre 1920, son grand jour de souvenir religieux et patriotique pour ses enfants tombés glorieusement au champ d'honneur. C'était l'inauguration dans l'église d'une plaque commémorative, et sur la place de l’église, d'un monument public, consacrés à perpétuer la mémoire de ces nobles victimes de la guerre.


Inauguration du monument au Morts de Creully.

Dès le matin, à la grand-messe, rendez-vous avait été donné aux autorités locales, aux 70 soldats démobilisés, et aux familles des morts: tous avaient répondu à cette convocation.
MM. les membres du Conseil municipal et de la commission du monumentavaient tenu à honneur de se grouper dans le chœur de l’église pour assister officiellement à l'office. Aprèsla célébration de la messe du jour, M. le doyen, dans une brève mais pathétique allocution, rappelle les heures pleines d'angoisses, vécues par tous du 2 août 1914 au 11 novembre 1918, l'admirable abnégation de nos braves soldats, leur héroïs­me devant la mort, et l'espérance chrétienne qui doit conso­ler les familles en deuil.
Le chant du  « De Profundis », après le rappel des noms des 23 victimes de Creully, et le chant du « Libéra » termi­nèrent la cérémonie du matin.
L'église était déjà trop petite le matin pour contenir la foule des fidèles, désireux de témoigner leur profonde sym­pathie aux familles en deuil et d'unir leurs prières aux prières de l'Eglise pour leurs chers disparus; l'après-midi ce fut bien autre chose encore; beaucoup ne purent trouver place dans l'édifice sacré.
Réunis à la mairie, MM. les membres du Conseil muni­cipal, accompagnés de M. Engeraud, député, de M.d'Olliamson, conseiller général du canton, de MM. les membres de la commission du monument, des enfants de toutes les écoles avec un bouquet de fleurs naturelles à la main et de tous les poilus démobilisés, organisèrent ensemble un défilé à travers les rues du bourg, magnifiquement décorées de guirlandes,d'arcs de triomphe et de drapeaux, et, musique en tête se rendirent à l'église, où ils eurent grand peine à pénétrer — tant la foule était dense — pour occuper ,les places qui leur avaient été réservées.
 Après les chants liturgiques, M. le doyen procéda à la bé­nédiction de la plaque commémorative, et adressa à la foule recueillie et profondément émue une allocution toute de cir­constance.
Répondant à cette question. A qui devons-nous la vic­toire? Il sut rappeler en un langage concis et saisissant toutes les causes secondes que le Seigneur, — pour qui la France est la nation de choix, — mit en œuvre afin de nous assurer le triomphe: génie des chefs, admirable civisme des hommes d'Etat, vaillance de nos héroïques soldats, sacrifice suprême des morts, sublime exemple du clergé, union sacrée de tous, générosité dans les séparations et les brisements du cœur.
Un salut en musique pieusement chanté par les jeunes filles termina la cérémonie religieuse.
De suite le cortège reformé pour se rendre au monu­ment autour duquel tous, autorités, poilus, enfants des écoles segroupèrent pour assister à sa bénédiction donnée par M. le doyen, et entendre les orateurs.
M. le Chef d'Escadron de Druval prit le premier la parole: comme président de la commission du monument, il remit celui-ci à la municipalité en exprimant ses chaleureux remerciements à tous les généreux donateurs. Leurs abondantes offrandes ont permis de faire grand: sur un socle en granit surélevé de deux marches, se dresse fièrement un glorieux poilu criant « Victoire » et couronnant ses frères, tombés avant le triomphe final. Entouré de 4 obus reliés par de lourdes chaînes le monument est vraiment imposant.
M. le Maire,M. le Conseiller général, M. le député prirent aussi successivement la parole. Ce serait déflorer ces patriotiques discours que d'en donner ici une froide analyse, nous regrettons de ne pouvoir les reproduire entièrement: ils le mériteraient.
Entre ces divers discours vint s’intercaler la lecture d'une pièce de vers d’une forte conception et d’une belle envolée sur l’immense triomphe de nos vaillantes armées.
Après la Marseillaise et le chant du Départ joués par la musique la foule se sépara profondément émue.
Les poilus démobilisés devaient se retrouver bientôt réunis en des agapes fraternelles généreusement offertes par M. le Maire. Plus de 70 démobilisés, unis à MM. les membres du Conseil municipal y prirent part.  A la table d’honneur étaient à droite de M. le Maire, M. le doyen et M. le Comte d'Olliamson; à sa gauche, M. le Juge de paix ; toutes les autres tables étaient présidées par un conseiller municipal.
Dire que le repas commença par la récitation publique du « Bénédicité » c'est montrer assez l'esprit qui animait les invités.
Le repas tout entier d'ailleurs fut charmant de cordialité, d'entrain, de saine gaieté, les toasts de M. le Maire, de M. le Conseiller général, de M. le Juge de paix et les remerciements des poilus furent fort applaudis — non moins applaudie fut la délicate pensée qu'eurent les jeunes filles du bourg de venir offrir une gerbe de fleurs aux démobilisés ce qui leur valut une nouvelle gracieuseté de M. le Maire qui leur offrit gâteaux et champagne.
De beaux chants patriotiques terminèrent une réunion si pleine d'entente cordiale
Honneur à M. le Maire d'avoir ainsi compris ce que devait être la fête du souvenir! Nos félicitations à tous les or­ganisateurs et à tous les habitants de Creully qui ont su faire de cette journée, en même temps une journée de prières pour nos chers morts et une journée de sympathique reconnaissance  pour nos glorieux vainqueurs.

Creully sur Seulles - Ecole primaire de Creully - 1967 - Les maîtres et maîtresses

1-
2- Catherine Boissière (fille du 3)
3- Madame Boissière
4- Madame Lacroix
5- Madame Houguet
6- Madame Picot
7- Monsieur Ganibale
8-
9- Madame Brissard
10- Monsieur Clairon
11-
12- Monsieur Pelzman.
Merci à Franck Isidor pour ce document.

Manneville: le château de Lantheuil en 1900...

 Dans l'ouvrage "recueil de documents d'art décoratif" édité en 1900, le château de Lantheuil (dit "de Manneville") j'ai retrouvé des photos de certaines pièces de ce joyau non loin de Creully.

L’histoire de Lantheuil commence en 1613, quand Antoine Turgot de Saint-Clair achète le domaine. La construction du château sera supervisée par son fils Jacques. 

L’ensemble du domaine est classé Monument Historique depuis 1931. Ci-dessous le texte paru dans la revue "Beaux-Arts" à la  suite de ce classement.

Dès qu'on l'aperçoit en contre-bas de sa large avenue, le château de Manneville, à Lantheuil, près de Bayeux, donne une impression de grande allure et de style. Une fois franchies sa grille en fer forgé au sobre dessin et ses douves, on peut encore mieux distinguer ce qui fait la qualité du bâtiment principal construit sous Louis XIII : une noble régularité dans les deux étages sur sous-sol, sur­montés d’une rangée de lucarnes, toutes les fenêtres ayant conservé leurs petits carreaux et n'ayant pas été déparées par des persiennes. Pour rompre la monotonie, un motif central au toit pointu comporte un étage supplémentaire. Aux deux extrémités devaient exister primitivement deux pavillons analogues à celui du milieu, mais un seul a survécu. Deux ailes en retour qui bordent la cour d'honneur ne datent que du XIXe siècle et n’ajoutent rien à l'intérêt de l'ensemble.

La façade opposée, moins régulière, présente un aspect un peu surprenant. Le jardin à la fran­çaise, bien tracé, qui La précède, ferait souhaiter une symétrie plus parfaite, sans aller évidemment jusqu'à demander la suppression de la longue terrasse à balustrade qu'abritent de belles fron­daisons. Ce défaut d'équilibre a pour origine le remplacement, effectué au XVIIIe siècle, d'un des pavillons extrêmes par une chapelle au plan semi- elliptique.

Au moins la décoration intérieure de celle-ci, comme celle de tout le château, est-elle d'un bon style. Partout on retrouve la distribution primitive ; les boiseries et toutes les menuiseries anciennes, garnies de leurs ferrures demeurées intactes, contribuent, avec un beau mobilier, à faire du château de Manneville une œuvre homogène et d'un réel intérêt.

Salon style Louis XV.
Salon, époque de la Régence.

Salle à manger Louis XIV

Salle à manger Louis XIV

Grand salon, époque Louis XIII

Grand salon, époque Louis XIII

Grand salon.

Grand salon.

Vestibule et escalier.

Vestibule et escalier.
Sachez que les propriétaires de ce beau château ouvrent ses portes ainsi que les jardins au cours de l'année.

1789 - Les doléances des paroissiens de Villiers le Sec (Creully sur Seulles)

Courant janvier 1789 un règlement royal est adressé par le pouvoir aux agents du roi afin d'organiser les élections des députés aux Etats-Généraux.
La préparation des élections avait apaisé les campagnes. Il semble qu'il n'y est pas eu véritablement de campagne électorale de la part du pouvoir royal. Par contre à l'échelle régionale, il semble certain que des organisations aient agi en répandant des modèles de revendications et de doléances à travers le pays.
Parallèlement à ces élections, de grands efforts de concertation et de rédaction sont accomplis dans tout le royaume pour apporter une réponse au roi sur les dysfonctionnements de son royaume et les doléances de ses sujets. Dès janvier, dans toutes les paroisses de France, se rédigent les cahiers de paroisses qui, regroupés, mis en forme et résumés lors des assemblées de bailliage deviendront les cahiers de doléances avec lesquels les députés élus monteront à Versailles.

Le texte ci-dessus est sans rectifications ortho grammaticales.

    Cahier de doléances de la paroisse de Villiers-le-Sec     (1er mars 1789) :

« La suppression des gabelles, des aides, des commis et fermiers généraux ; simplifier le cours de la justice et en ôter ses alentours dangereux qui peut empêcher les mal­heureux de soutenir une bonne cause et mettre tout le monde à portée de faire valoir ses droits ; une juste  répartition des impôts où l’équité préside ; la suppression de toutes les dîmes insolides acquises par des voies injustes ; les paroisses sur le bord de la mer su­jettes aux gardes côtes étant infiniment chargées par la levée des matelots canonniers auxiliaires, soient aidées par toutes les paroisses de cinq lieues aux environs; de pouvoir faire usage de l’eau de mer tant pour fruc­tifier la terre que pour servir aux malheureux, et qui ne soient plus en butte à cette ville canaille d’archers qui leur cassent leurs vases et qui très souvent leurs font payer une amande, étant la plupart sans pain et obligé souvent de fuir leurs pays pour se soustraire aux condamnations qu’ils obtiennent contre eux à leur injuste tribunal; la diminution des droits de contrôle; la destruction des fuyes (volières), colombiers, pigeons et ga­rennes ; bien des paroisses demandent à faire des grands chemins, mais nous voulons faire voir l’utilité indispensable de celui que demande la paroisse de Villiers-le-Sec : Il est déjà commencé ; il va de ville en bourg de Bayeux à La Délivrande et au bourg de Creully ; c’est par ce chemin là que tous les habitants du bord de la mer qui sont sans bois ni cidre sont obligés de passer pour aller les chercher sept ou huit lieues de l’autre côté de Bayeux ; c’est par cette même route que le carreau pris aux environs de Creully passe journellement pour la ville de Bayeux et s’est environs ; enfin, c’est par cette même route que passe toute les huîtres partant de Grandville à Courseulles pour les for­tifier dans les parcs à Courseulles, afin de les rendre à Paris, qui cause un dommage considérable aux bords du chemin, les voituriers passant aux travers des terres ensemencées pour éviter le mauvais chemin écrasé par les voitures qui passent par-là continuellement, quoique cette route soit toujours entretenue par les bords ; quoiqu’on paye pour les chemins, nous som­mes toujours exposés aux frais du bureau des finances. » 
De l’écriture de Pierre Le Bault, signataire.

Creully sur Seulles - Il y a 28 ans, les Américains voulaient reconstruire le château de Creully aux USA...

 L'architecture new-yorkaise veut s'acheter une âme à coups de dollars : la cité américaine veut importer les vieilles pierres du château de Creully. Le maire est prêt à signer l'acte de vente et profiter de la manne promise pour mener à bien le développement de sa commune.

Les Creullois sont-ils du même avis ?

Un conseil... Vérifiez la date de parution du journal !






Sources: Archives de la Renaissance

Années 1950...... Balade aérienne au-dessus de Creully (Creully sur Seulles).

Nous sommes dans les années 50.
L'envie vous vient de planer au-dessus de Creully, au-dessus des rues, de la place avec son kiosque, de l'église, du château ou de la laiterie.......
.......voyez ce petit montage ci-dessous.


Creully sur Seulles - Une statue découverte en 1982.


Dans les déblais consécutifs à l'élargissement d'une voie communale à Creully, en 1982, un habitant a trouvé une statue.

Florence Delacampagne rédigea un article à cette occasion dans les « Annales de Normandie » en 1990. Je la remercie pour son autorisation d’en publier des extraits et des photos.  Vous pouvez retrouver cet article en allant à cette adresse : https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1990_num_40_3_1884


"Il s'agit d'une statue en pierre calcaire représentant un animal accroupi dont les mains arrière reposent sur deux têtes coupées. La hauteur totale de la statue est de trente sept centimètres, mais la statue est incomplète, la tête de l'animal étant brisée au niveau supérieur du cou. Cet animal accroupi ou assis, jambes repliées le long des flancs, semble être à califourchon sur une sorte de bourrelet, visible, bien que cassé à l'avant, vraisemblablement par la pelleteuse lors des terrassements, mais dont on retrouve la symétrie parfaite à l'arrière de la statue.Les caractères morphologiques de cet animal semblent avoir de nombreuses similitudes avec ceux d'un amphibien. La peau est d'aspect granuleux, rendu par un piquetage de la pierre sur toute la surface du corps, en lignes régulières, particulièrement bien observables sur les cuisses.  La position accroupie dessine un corps massif et trapu dont les membres postérieurs sont épais mais dépourvus de pieds. Les membres antérieurs, beaucoup plus grêles, se terminent par des mains aux doigts longs et griffus.
L'arrière de la statue est sculpté. Le dos possède une arête dorsale saillante qui part d'une encoche ovale située sous la nuque et se termine au-dessus du bourrelet. On distingue dans le cou deux petits éléments sculptés de forme losangique (sorte d'oreilles ?).
Le torse de l'animal est séparé de la tête par une gorge très prononcée délimitant une sorte de carapace.

Les membres antérieurs se terminent par des mains griffues en imposition sur des têtes humaines coupées. Ces deux têtes tournées vers l'extérieur appellent de nombreuses observations. Ce sont deux têtes de forme arrondie (11 cm de hauteur), à la chevelure frisée, aux oreilles apparentes.

Le socle de la statue, rectangulaire, mesure 28 cm de largeur sur 23 cm de profondeur et 5 cm de hauteur. Le dessous est percé d'un trou rempli de mortier, sans doute l'emplacement d'une patte de scellement. Le bourrelet endommagé sur l'avant est bien lisible sur l'arrière où son traitement parfaitement vertical induit que la statue était appuyée. Une encoche en biais en forme de u est peut-être la marqué du système de fixation.

La parcelle sur laquelle la statue a été découverte porte le nom de « le Clos de la Chapelle » et elle est située à proximité de plusieurs parcelles portant respectivement les noms de Delle de la Maladrerie, la Vallée Saint Nicolas, la Maladrerie.

La léproserie de Creully était en 1356 à la nomination de Richard de Creully comme la chapelle du château. La dédicace de cette chapelle est à saint Nicolas sous le titre de Saint-Nicolas du Perron. Cette léproserie figure encore au 18e siècle sur la carte de Cassini.

Si l'on admet que la statue provient de cette chapelle-léproserie, elle peut s'inscrire dans le bestiaire fantastique très développé dans les sculptures des édifices religieux au moyen âge. Parmi de nombreux exemples, citons en Normandie, les chats, singes et griffons divers qui ornent l'extérieur d'une partie de l'église Saint-Martin de Harfleur datée du 15e siècle."