Les alliés sont dans Creully
Merci à Sébastien |
Décembre 1900 - Nous lisons dans l’Indicateur de Bayeux :
On connaît l’importance du Petit-Séminaire de Villiers-le- Sec, et l’on sait qu’il est toujours fréquenté par de nombreux élèves ; c’est un établissement d’instruction justement réputé dans toute notre contrée, et les maîtres dévoués qui le dirigent avec tant de distinction n’ont cessé de faire tout ce qui est en leur pouvoir, sous le bienveillant patronage des premiers Pasteurs de notre diocèse, pour le maintenir toujours à la hauteur de sa légitime renommée.
Les
bâtiments du Petit-Séminaire sont vastes et bien distribués ; jusqu’à ces
derniers temps, cependant, ils manquaient, on peut le dire, du plus important :
il n’y avait pas de chapelle proprement dite.
Le
distingué Prélat qui, depuis son arrivée parmi nous, n'a cessé de témoigner à
toutes les œuvres religieuses et à toutes les institutions utiles une
sollicitude si éclairée, avait résolu de combler cette lacune, et c’est sous
l’inspiration de Sa Grandeur qu’ont été commencés les travaux, poussés avec
activité sous la surveillance du R. P. Mullois, Supérieur de l'établissement,
et de ses dévoués collaborateurs.
Maintenant, les murs de la chapelle sont assez élevés pour qu’on puisse se rendre compte du plan d’ensemble, aussi heureusement conçu qu’habilement exécuté ; et le samedi 8 décembre avait lieu la bénédiction solennelle de la première pierre de cet élégant édifice.
Monseigneur
l’Évêque, arrivé au Petit-Séminaire la veille dans la soirée, a présidé le
Salut solennel du premier vendredi du mois, auquel s’est jointe une cérémonie
prescrite par la liturgie, et préparatoire à la solennité du lendemain.
Précédé
des élèves et des professeurs du Séminaire, rangés en procession, Monseigneur
s’est rendu, au chant d’un cantique au Sacré Cœur, sur l’emplacement de la
chapelle en construction, pour planter une croix de bois sur le lieu même où
s’élèvera l’autel.
Cette
cérémonie, accomplie à la lueur des flambeaux et sous la douce clarté de la
lune, était pleine d’une religieuse poésie, qui a doucement ému tous les
assistants.
Le lendemain matin, Sa Grandeur a célébré la Messe et distribué la Sainte Communion aux jeunes séminaristes ; puis Monseigneur Amette, assisté de M. l’abbé Quirié,Vicaire Général, et du T.-R. P. Le Monnier, Supérieur des Missionnaires de La Délivrande, a présidé la Grand’Messe dite par M. le Supérieur du Grand-Séminaire. Après la Messe, les nouveaux membres de la Congrégation de l’immaculée Conception ont fait leur Consécration à la Sainte Vierge, et ont reçu leurs médailles des mains de Monseigneur l’Evêque, qui leur a adressé une touchante allocution, faisant ressortir avec l’à-propos qui caractérise toujours les paroles de Sa Grandeur, les rapports symboliques qui existent entre le mystère de l’immaculée Conception, cet acte par lequel Dieu a posé la première pierre du plus beau temple qui puisse jamais lui être élevé, et la belle cérémonie qui allait commencer.
La
pose et la bénédiction de la première pierre de la chapelle ont eu lieu
ensuite, conformément aux prescriptions liturgiques ; Monseigneur l’Evêque
s’est servi d’un marteau et d’une truelle en fer forgé, spécialement exécutés
pour la circonstance, véritables objets d’art faits par M. E. Marie, l’habile
ferronnier bayeusain.
M.
le Maire de Villiers, ceint de son écharpe, et portant sa croix de Chevalier ;
M. le docteur Chotard, conseiller d’arrondissement, médecin du Séminaire ; M.
de Barry, supérieur du Séminaire de Sommervieu ; MM. les Doyens de Ryes et de
Creully, et un nombre considérable de prêtres, assistaient à cette imposante
cérémonie, dont M. le Chanoine Deslandes réglait les détails avec sa haute
compétence, et qui s’est terminée par la bénédiction solennelle de Monseigneur
l’Evêque.
Au dîner, un élève de rhétorique, président de l’Académie, a adressé au Pontife un compliment en vers français ; le R. P. Supérieur a remercié Sa Grandeur au nom du Sacré Cœur, auquel la nouvelle chapelle sera consacrée ; au nom des anciens élèves et des amis de Villiers ; au nom du personnel du Séminaire, enfin au nom du diocèse entier dont cette chapelle sera l’ex-voto spécial d’hommage au Christ Rédempteur.
Dans
une réponse qui a charmé l’auditoire, Monseigneur Amette a eu un mot aimable
pour chacun, et spécialement pour M. le Maire de Villiers, pour M. Morin,
architecte de la chapelle, et pour M. Martin, entrepreneur.
Le
souvenir de cette fête restera gravé dans la mémoire de tous ceux qui en ont
été témoins ; il est bon aussi que le récit en soit connu de tous les fidèles
de notre diocèse, car l’érection de cette chapelle dédiée au Sacré Cœur, et
destinée à devenir un centre de dévotion pour le diocèse, et principalement
pour notre région bayeusaine, constitue une œuvre pieuse dont l’importance
n’échappera à aucun de nos lecteurs.
La première pierre a été placée au sein de la chapelle.
Dans cette pierre a été déposée une boîte en plomb renfermant une autre boîte
en chêne qui contenait : 1° des statuettes de Notre Dame de La Délivrande, de
Saint Michel, de Jeanne d’Arc, etc. ; 2° des médailles de La Délivrande, de
Lourdes, de Pont-Main, de Saint Benoît, de Saint Jean-Baptiste de La Salle, des
BB. Denys de la Nativité et Rédempt de la Croix, etc., etc., et un tube en
verre fermé et scellé aux armes de Monseigneur l’Evêque, contenant deux
feuilles de parchemin. L’une portait en tête ces paroles :
Je suis à la recherche de documents sur Creully sur Seulles (Vieilles cartes postales - Vieilles photos - Documents et objets sur l'histoire de cette localité et de ses entreprises et artisans etc.).
L’église, étant désaffectée depuis la Révolution. le Conseil de Fabrique décida de se séparer du mobilier dont le maître-autel. Comme nous le voyons dans l'extrait des délibérations du conseil municipal de la localité, ce dernier questionna la Préfecture.
Délibération du conseil municipal de Brécy du 26 Août 1894 |
Emplacement de l'école |
L'école, rue de Bayeux |
La reine-mère Elizabeth d’Angleterre a conquis le cœur des Normands par la grâce de son sourire ; un sourire qu’elle n’a cessé d’arborer tout au long du week-end passé dans notre région.
Samedi matin, la vedette bleue, aux armes de la famille royale,
emmenait la reine Elizabeth du « Britannia » jusqu’au quai de Cherbourg. Puis
la Rolls, suivie d’une escorte de voitures noires, filait vers Arromanches.
Devant le musée, l'illustre visiteuse est reçue par MM. Pontal, préfet de région ; Triboulet, député, président du Comité de Débarquement ; Mailfait, sous-préfet ; Léonard Gille, vice-président du Conseil Général ; Carpentier, maire d’Arromanches ; Mlle de Bérenger, etc. C’est une visite privée ; aussi les lourdes portes se sont-elles refermées sur la petite escorte, tandis que M. Triboulet se fait cicerone pour la présentation des pièces rares que renferme le musée. Un coffret en vieil argent aux armes d’Arromanches et un mouchoir en dentelle de Bayeux lui sont alors offerts.
A la sortie du musée, des vivats éclatent et la noble dame
remercie d’un geste charmant. C’est alors la visite au belvédère de la falaise,
d’où l’on domine les plages du débarquement. Une surprise attend la visiteuse :
des élèves de l’Ansford School, du Somerset, en classé de mer à Houlgate, conduits
par leur directeur, viennent la saluer.
C’est ensuite le départ pour Brécy ; mais, sur la route, le cortège marque un arrêt à Graye- sur-Mer, devant la Brèche où le roi Georges VI débarqua le 16 juin 1944. Il y fut accueilli par le maréchal Montgomery.
La reine-mère est saluée par M. Grimaux, premier magistrat municipal de Graye qui lui remet une photo sur laquelle on voit « Monty » accueillir le roi George VI.
Devant le château de Brécy, le cortège est reçu par le propriétaire de la demeure, l’académicien Jacques de Lacretelle, accompagné de son épouse. Le déjeuner, auquel est conviée l’illustre visiteuse, est de caractère strictement privé : aussi des cordons de gendarmerie interdisent l’accès du château aux curieux. Seuls, après maints pourparlers, des élèves du Centre Horticole de Saint-Gabriel sont admis à se ranger le long de l’allée principale, tandis qu’une fillette, Béatrice Guyot, remet une gerbe de fleurs à la Reine.
Après le déjeuner, la Rolls prend la route de Bayeux. Dans le
Jardin de la Tapisserie, Mme et M. Henry Jeanne, maire, et M. Le Poultier,
adjoint, sont présentés à la Reine-mère qui visite le document bayeusain sous
la conduite de Mlle Bertrand, conservateur. La Reine-mère
qui comprend et parle parfaitement le français, marque un intérêt soutenu pour
la Tapisserie, dont elle signe ensuite le livre d’or. Mais, auparavant,
quelques cadeaux lui sont remis : un napperon en dentelle de Bayeux ;
des assiettes en porcelaine ; des gravures, sur la cité, dues au talent de M.
Manchon, premier grand-prix de Rome, et une médaille de bronze aux armes de
la Ville.
Jean Luc Robert (que je remercie) nous apporte cette précision: je me permet de vous dire qu'il s'agissait des élèves de l'école communale; moi même j'ai assisté à la remise des fleurs dont je me souviens très bien j'avais moi même huit ans .