Creully sur Seulles - 1847 - Découverte d'un jardinier du Bourgay (Creully)
Creully sur Seulles - L'industrie laitière à Creully en 1918
Dans le Calvados, les premiers essais de préparation de lait de conserve ont été faits une dizaine d'années avant la guerre actuelle. Vers 1904, a été fondée à Creully la Laiterie de Creully en vue de l’exploitation d’un brevet pour la production du lait stérilisé « Salvalor el Vita ». Ce lait était vendu en bouteilles. On a entrepris ensuite dans le même établissement la fabrication de lait et de chocolat condensés. En 1912, la Laiterie de Creully, dont les débuts avaient été difficiles, a été reprise par la Société des Grandes Laiteries de Touraine et de Normandie, A. Paillaud et Cie, dont le siège social est à Tours. Cette société a pour objet la production du lait stérilisé et du lait condensé, du beurre et du fromage.
Plaque publicitaire de la première société laitière de Creully. |
Pour l’écrémage : un
réchauffeur, de construction danoise, deux écrémeuses, de construction
suédoise, un réfrigérant cylindrique, de construction française, une pompe à
petit lait, de construction également française.
Pour la pasteurisation et la
stérilisation : quatre pasteurisateurs, de construction allemande, deux
réfrigérants, de construction suisse ; un troisième a été commandé à
l’industrie française.
Pour le barattage : une
baratte, de construction allemande.
En outre, la maison dispose de
nombreuses pompes, dont trois à eau, débitant 105 mètres cubes à l’heure, de
bacs de réception et de rinçage, de bidons, etc., le tout de construction
française.
La force motrice est fournie par une turbine hydraulique actionnant un générateur électrique d’une puissance de 25 H. P., de construction française. Ce générateur alimente plusieurs moteurs, de construction également française, qui assurent la marche de différents appareils. L’usine dispose, en outre, d’une machine à vapeur développant une puissance de 20 à 25 H. P., de construction française, avec trois chaudières, également françaises, dont deux en service et une en voie de montage. Ces trois chaudières représentent ensemble une surface de chauffe de 300 mètres carrés.
La production, qui a commencé
à prendre un développement considérable depuis la reprise de l'usine par MM.
A. Paillaud et Cie, a passé de 1.500 boites de lait condensé par jour en 1912
à une moyenne journalière de 5.000 actuellement. Cette moyenne pourrait être
facilement doublée. Le chiffre de 10.000 boites par jour a, d’ailleurs, été
atteint en automne 1917.
Le lait condensé de la maison porte la marque « Salva ». Depuis le commencement de l’année 1918, la maison ne pouvant plus se procurer du sucre, alors que ses concurrents étrangers et particulièrement suisses semblent en disposer dans une mesure suffisante, ne peut produire que du lait condensé non sucré. Elle se trouve ainsi placée dans un état d'infériorité vis-à-vis de ses concurrents, le lait condensé sucré étant préféré par les consommateurs à celui qui ne l’est pas. En outre, sa production se trouve réduite du fait que pour être condensé sans sucre, le lait doit subir l’opération de la stérilisation par les liantes températures et que la moitié environ de celui qui arrive à l’usine de MM. A. Paillaud et Cie ne peut, en raison de son degré d’acidité trop élevé, être soumise à cette opération. Dans ces conditions, la maison est obligée de transformer en fromages les quantités de lait qui ne peuvent être utilisées pour la préparation du lait condensé. Sa production de fromages atteint un millier de camemberts par jour.
Jusqu’en 1918, la majeure
partie de la production des laits de conserve préparés à l’usine de Creully
avait été réservée aux besoins du service de santé. En 1913 et en 1914, la maison
a fourni à ce service à Marseille environ 1.200.000 boites de lait stérilisé
pour les hôpitaux et les ambulances militaires du Maroc. Au cours des années
1916 et 1917, elle a fourni un million de boites de lait condensé aux services
de l’Intendance militaire à Rouen. Les excédents disponibles de la production
avaient été livrés au commerce, dans toute la France, ou exportés aux Colonies.
Actuellement, toute la production de l’usine est destinée aux besoins de la
consommation civile. Pour l’après-guerre, MM. A. Paillaud et Cie se proposent
d’agrandir considérablement leurs installations de Creully, d’étendre leur
rayon de ramassage et d’augmenter la production des laits de conserve de façon à pouvoir éliminer du
marché français les produits similaires étrangers et assurer, en outre, à leurs
marques des débouchés importants dans les colonies
françaises ainsi que dans les pays étrangers.
Comme exploitation
annexe, ils envisagent l’installation d’une porcherie pour l’utilisation des
sous-produits de leur fabrication de fromages.
Le personnel de la
maison, qui en 1912 se composait de 15 ouvriers et ouvrières, en comprend
actuellement 70, presque exclusivement recrutés dans la région.
Creully sur Seulles - Deux creulloises en balade en Turquie.
Nous sommes en 1988.
Deux charmantes dames qui me plongent dans mes souvenirs:
L'épicerie chez madame Pincon et les légumes chez madame Balzac.
Merci Joseph.
Creully sur Seulles - Ma maîtresse de maternelle, Mme Hamon part en retraite
Texte de l'article:
Creully a fêté mercredi dernier, en début de soirée, deux
personnalités parmi les
plus attachantes de la cité : Mme et
M. Albert Hamon, inspecteur central du Trésor, en poste depuis 22 ans à la
perception de Creully. La réception, donnée dans la très belle salle du
château, réunissait un grand nombre de personnalités. Citons notamment : M.
Lecornu, trésorier payeur général du Calvados ; M. Boissières, maire de
Creully ; Mme Roussel, maire de St-Gabriel-Brécy
et présidente de l’association des maires du canton ; Me Fortier,
président de la délégation cantonale des A.C. ; M. Leboucher, curé-doyen de
Creully ; M. Pawlic, commandant la brigade de gendarmerie ; MM. Viry, directeur
du Foyer des A.C. de Villiers-le-Sec et Génin, économe de l’établissement et de
nombreux amis.
Mme et M. Hamon ont donc reçu, ce soir-là, de multiples
témoignages de sympathie mais un départ en retraite est toujours teinté d’une
certaine mélancolie. Surtout lorsque, pendant tant d’années, les personnalités
que l’on fête ont bénéficié d’une estime unanime due, non seulement à la
compétence dans le domaine professionnel nais surtout, à une extrême
amabilité et à un sens inné de l’humain.
Au cours de la soirée, MM. Lecornu, Boissières et Fortier ont magnifiquement exprimé à Mme et M. Hamon, à la fois des éloges pour une longue carrière remplie d'une façon aussi exemplaire, et les très vifs regrets ressentis par toute la population au moment de ce départ que nul ne veut d’ailleurs considérer, ici, comme un adieu.
Très ému, M. Hamon remercia les personnalités et l’assistance et
se déclara vraiment touché ainsi que son épouse par autant
de témoignages d’affectueuse sympathie. Mme et M. Hamon devaient ensuite
recevoir des gerbes de fleurs et un splendide cadeau qui leur permettra de
passer des soirées (que nous souhaitons fort agréables) devant le petit écran.
Et l’on trinqua à la longue et heureuse retraite de Mme et M. Hamon. Et aussi à
la santé de celui qui est appelé à assurer l’intérim de la perception : M.
Mancel actuellement chargé de la perception de Ryes.
Nos félicitations à Mme et M. Hamon et à M. Mancel.
Creully sur Seulles - La fermeture de l'école d'horticulture de Saint-Gabriel-Brécy
Voici un article de la Renaissance du Bessin paru le 8 août 1969.
Fondé au XIe siècle par Richard, seigneur de Creully, le Prieuré de Saint-Gabriel constitue sans aucun doute l’une des premières richesses architecturales du Bessin : sa porte en arc surbaissé surmontée d’une chambre de veille, son pavillon à deux étages avec tourelle, son réfectoire voûté du XVe, son beffroi du XIIIe, son église magnifique, ses escaliers tournants et... ses oubliettes ravissent chaque année les nombreux touristes qui viennent le visiter.
D’autant que pour mettre en valeur ces vénérables bâtiments, le Prieuré dispose d’un très bel écrin de verdure et de fleurs : le parc n’est-il pas entretenu par des orfèvres en la matière : les élèves du Centre d’Apprentissage Horticole de Saint-Gabriel-Brécy, installé depuis quarante ans dans l’enceinte du Prieuré.
C’est en effet en 1929 que. M. et Mme Fauchier-Delavigne ont mis à la disposition du centre leur propriété, l’aménageant pour qu’elle puisse accueillir dès la première année, une trentaine d’élèves.
La première directrice fut Mme Marze, qui créa en ces lieux une ambiance familiale excellente qui survit encore aujourd’hui, tant en ce qui concerne les élèves que les anciens, toujours attachés à l’établissement.
UN PLACEMENT FACILE
Quarante ans après sa fondation, le Centre, dirigé par M. de Mascureau, accueille 135 jeunes, âgés de 14 à 17 ans et venant surtout de toute la Normandie,
Le Centre est aujourd’hui reconnu par les ministères de l’agriculture et de l’Education Nationale. Les élèves y entrent avec le niveau approximatif du Certificat d’Etudes Primaires. Ils reçoivent, durant trois années, un enseignement dispensé par cinq professeurs, deux instituteurs et six moniteurs (pour les travaux pratiques). Chaque année, une cinquantaine d’élèves en sortent en passant le CAP horticole, le B.A.P.H. qui sera remplacé l’an prochain par le Brevet d'Apprentissage Agricole - section horticulture.
Munis de leur diplôme, les anciens du centre horticole trouvent facilement des emplois chez les fleuristes, horticulteurs, pépiniéristes, jardiniers de la région, ainsi que dans la région parisienne, grand fournisseur de ce genre d’emploi.
Certains anciens poursuivent parfois leurs études dans des centres de formation professionnelle, où ils peuvent accéder à des postes de techniciens horticoles.
12 HECTARES DE CULTURE
Si une place appréciable est laissée, dans ce centre, à l’enseignement général, il n’en est pas moins vrai que l’essentiel est constitué par l’enseignement pratique. Ainsi les «sections d’éducation professionnelle» disposent-elles de 12 heures d’enseignement général contre 28 heures d’enseignement pratique.
Pour mener à bien leurs travaux pratiques les élèves du centre ont à leur disposition 12 hectares de cultures: 3 hectares dans le périmètre du Prieuré (fruits et fleurs essentiellement) et 9 hectares en plaine, à Saint-Gabriel, où l’on cultive : blé, betteraves, pommes de terre, légumes de toutes sortes.
Mme Roussel et M de Mascureau |
Légumes et fruits sont utilisés en partie pour la nourriture, le surplus étant vendu. La qualité de cette production n’est d’ailleurs plus à démontrer, et il est même possible que le centre dispose cette année d’un stand à la foire de Caen pour y présenter ses réalisations.
Enfin, détail original le centre dispose d’une petite station météo ; chaque jour il communique à Carpiquet pluviométrie, températures minima et maxima.
150 MILLIONS DE TRAVAUX
Sur le plan de l’enseignement, on le voit, le centre horticole de Saint- Gabriel-Brécy donne entière satisfaction aux jeunes qui le fréquentent. Mais il y a tout de même, dans l’établissement, un problème sérieux : celui des locaux.
Certes le décor est splendide, les bâtiments magnifiques, mais il faut reconnaître qu’ils se prêtent très mal à l’hébergement de près de 150 personnes.
Aussi va-t-il falloir agrandir, aménager, rendre plus relationnelles les infrastructures du vieux Prieuré. En un mot, il va falloir améliorer les conditions de travail et de séjour.
Pour ce faire, une assemblée générale s'est réunie dans les derniers jours de juillet. Y assistaient, entre autres personnalités, MM. Tesnières, Président du Conseil Général, Baudard et de Bourgoing, Conseillers Généraux , Mme Roussel, Maire de Saint-Gabriel-Brécy, MM. de Mascureau, directeur du centre, Alain et Hervé Fouchier-Delavigne, petits-fils du fondateur.
Lors de la réunion, fut étudié et mis au point un avant-projet portant sur 150 millions de travaux et 1 500 m2 de terrain utilisé : construction de nouveaux bâtiments, aménagement des anciens, création de serres, etc...
L’aide du Conseil Général du Calvados est toute acquise à ces réalisations, qui ne sont pour le moment, rappelons-le, qu’un avant-projet. Il n’en reste pas moins que les charges financières demeurent lourdes et nécessiteront sans doute une réalisation par tranches.
Pour ces travaux, le centre pourra bénéficier d’une subvention de 25 pour cent du ministère de l’Agriculture, 50 % seront financés par un emprunt sur 30 ans, et les 20 % restants seront à la charge du centre.
Quant aux amoureux des vieilles pierres, qu’ils se rassurent : le Prieuré gardera son visage accueillant et pittoresque. C'est un monument classé, et tous les travaux se feront avec l’accord et sous le contrôle des Beaux-Arts et des Sites et Monuments Historiques.
Ainsi le centre d’Apprentissage Horticole de Saint-Gabriél-Brécy pourra répondre davantage aux exigences de la vie moderne, tout en préservant et en entretenant un des plus beaux vestiges de l’architecture médiévale dans notre région.