Creully sur Seulles - L'hôtel Saint Paul de Villiers le Sec

Suite à mon article concernant un garde particulier de Villiers le Sec, Bruno Hergas m'a envoyé des informations sur le bâtiment appelé "Hôtel Saint Paul" de ce village.


Hôtel n'est peut-être pas tout à fait le mot qui convient. En 1903-1904 tout du moins, puisque la maison ne comptait à l'étage que 6 chambres et un cabinet (meublé d'un lit), plus un grenier, et que les locataires de M. Léon Cordonnier (cuisinier à Paris), c'est à dire Jules et Amélie, mes grands-parents (38 et 25 ans à l'époque) avaient déjà 3 enfants, et devaient aussi loger 2 domestiques.

« Maison à usage de commerce » est d'ailleurs la formule utilisée en 1904 par le syndic à la faillite des exploitants, chargé de dresser l'inventaire de l'actif de cette faillite.
Il note donc tout ce qui se trouve d'abord au rez-de-chaussée, dans « une salle servant de boutique » avec balance Roberval et une autre à fléau, comptoir, étagères, barriques, des bouteilles d'apéritifs et de liqueurs, des paquets de pétards, des clous à sabots, des boîtes de craies, des confettis, des serpentins, des toupies, chocolat, réglisse, amidon, clous de girofle, thé, poivre, vanille, chandelles, brosses, boîtes de cirage, balayettes, « 5 épingles à chapeau », « 5 paires de boutons de manchette », aiguilles à tricoter, 6 blagues à tabac, « 2 peignes femme », un torchon, un rideau... Il y en a encore 3 pages comme ça, rien que pour la « boutique ». Un inventaire à la Prévert. N'y manquent que les ratons-laveurs...

On passe ensuite dans la buanderie, puis dans la cuisine, où l'on trouve aussi des « bouteilles de liqueur en vidange ». La maison fait donc aussi débit de boissons, ce que confirme l'aménagement de la « salle à côté », avec ses 4 petites tables carrées, ses 2 bancs et ses deux chaises. Puis une autre salle sur le jardin. Un caveau contenant 7 barriques vides. Et on arrive alors dans une « salle à manger » meublée de 2 tables rondes et d'un « buffet de service » dans lequel est serrée une vaisselle (60 assiettes notamment) trop importante pour être à mon sens, à l'époque, celle d'une petite famille. La maison fait certainement aussi dans la restauration, le cas échéant. On peut « apporter son manger », s'il se trouve.
Voilà pour le rez-de-chaussée : une « boutique » (épicerie, mercerie, quincaillerie, etc.), un bistrot, une auberge. Peut-être peut-on y dormir, à l'occasion. Mais sans doute pas un hôtel, au sens qu'on donne aujourd'hui à ce mot.
Annonce parue le 2 juin  1883

Je ne vous ai pas parlé de la cour et de la remise, du pré, où un bouc est à sa chaîne (4 francs le tout), des 8 lapins dans les burets, des 10 hectolitres de pommes aux pommiers (10 francs), ni de l'écurie et des 2 lits qu'on y trouve (pour les domestiques), ni enfin de la cave (tonneau en vidange de 1400 litres et barrique de 225 litres de cidre aux trois quarts vide)...
Je ne sais pas quand l'aventure commerciale a commencé pour mes grands-parents (après 1894, tout du moins), mais je sais maintenant quand et comment elle s'est terminée (1903-1904), et pourquoi mon père ainsi que ses frères et sœurs puînés sont venus au monde à Caen...
Il va sans dire que je suis intéressé par toute information concernant cette maison Cordonnier de Villiers le Sec, du XIXème siècle aux lendemains de la dernière guerre..."

Creully sur Seulles - 15 février 1967 - Miss France à Villiers le Sec

 Jeanne Beck, miss France 67, une cultivatrice du Bessin a rendu visite aux pensionnaires de la maison de retraite des anciens combattans de Villiers le Sec où elle fut reçue par M Viry, directeur de l'établissement.


Creully sur Seulles - Novembre 1963 - Les décorés des minoteries de Saint Gabriel et de Sully.

Le moulin de Saint Gabriel
Dix employés des minoteries de Saint-Gabriel et de Sully ont été décorés dimanche de la médaille du travail. Ils étaient entourés de Mme Henri Roussel (par ailleurs maire de Saint-Gabriel), de Mme Paul Roussel ; de MM. Jacques et Bernard Roussel, directeurs des deux usines. Etait également pré­sent tout le personnel de ces deux établissements.
Une amicale allocution a été pro­noncée par M. Jacques Roussel :
"Nous voici réunis, a-t-il dit, pour fêter la remise de médailles du travail à dix fidèles employés de la Minoterie Roussel et de la Minoterie de Sully. 
Déjà en 1956, mon père, M. Paul Roussel avait eu la satisfaction de décerner à MM. Ernest Abel, Louis et Félix Féral, aujour­d’hui disparus comme lui, à Mme Germaine Cadorin, à MM. Albert Condé et Gustave Tanqueray, la récompense d’une longue fidélité.
En 1960, nous avions le regret de perdre M. André Cadorin, qui entamait sa 31e année de service, avant de pouvoir lui témoigner officiellement notre gratitude.

Aujourd’hui nous exprimons no­tre reconnaissance :
Pour la Minoterie Roussel, à Mme Germaine Cadorin, M. Gus­tave Tanqueray, médailles de ver­meil du travail ; M. Jules Galo­pin, M. Louis Goulet, M. Maurice Révérend, médailles d’argent du travail.
Pour la Minoterie de Sully, à M. Gabriel Cosne, M. Maurice Falet, M. Edmond Marie, M. Albert Pi­geon, M. Adrien Porquet, médail­les d’argent du travail.

M. Roussel a fait aussi un bref historique des deux entreprises :
Cette année 1963 est égale­ment pour ma famille une date anniversaire de la fidélité à une profession : deux cents ans de meunerie en sept générations.
C’est en effet en 1763 que Pierre Roussel achetait l’un des sept moulins d’Amblie, où lui-même, puis son fils Jacques devaient tra­vailler 65 ans. En 1828, son petit- fils Pierre, se rendait acquéreur du moulin de St-Gabriel, resté depuis lors propriété de la famille Roussel.
La Minoterie de Sully est éga­lement centenaire. L’impulsion in­dustrielle lui fut donnée par le père de M. Robert Le Brun, lequel à son tour l’anima de longues an­nées, jusqu’en 1941, avec le con­cours très apprécié des médaillés que nous fêtons aujourd’hui.

Certains de vous, a conclu M. Roussel, sont en retraite depuis quelques mois. Je leur souhaite de profiter longtemps d’un repos bien mérité.
A ceux, plus favorisés par l’âge ou la santé, qui poursuivent leur carrière, je souhaite que nous nous retrouvions pour fêter dix nouvel­les années de bons services.
Au nom des miens, et en mon nom, très sincèrement, je vous remercie tous."


Après la remise des décorations et d’enveloppes contenant une dis­crète gratification, une réception s’est déroulée dans une chaleureu­se atmosphère familiale. Et, dans la grande salle de la résidence de M. Jacques Roussel, l’on a sablé le champagne autour de la chemi­née où dansait un sympathique feu de bois.

Creully sur Seulles - Novembre 1932 - Gabrielle-Yvonne-Madeleine est baptisée à Saint Gabriel.


Dans le journal diocésain, "La semaine catholique" du 6 novembre 1932, un article relatait la cérémonie de bénédiction d’une cloche installée dans le petit béffroi de l'église de Saint-Gabriel.

" La paroisse de Saint-Gabriel possède un célèbre prieuré, fondé au XIe siècle par un seigneur de Creully, en faveur de l’abbaye de Fécamp ; de ce prieuré subsistent encore, outre un magnifique chœur roman du XIe siècle, d’autres constructions un peu plus récentes que leur propriétaire actuel, M. Fauchier-Delavigne, a trans­formé avec infiniment de goût en une belle école d’horti­culture...

Il y a d’autre part, à Saint-Gabriel, une importante minoterie et de nombreuses exploitations agricoles ; la popula­tion s’y est accrue depuis quelques années au point qu’il a fallu construire des maisons nouvelles et dédoubler l’école publique devenue trop petite. Ce n’est donc pas ici « la terre qui meurt », mais bien la terre qui revit, parce qu’elle sait unir au respect des bonnes traditions anciennes le souci de s'adapter aux progrès modernes.

Mais l’une des caractéristiques les plus frappantes de notre paroisse, c’est la bonne entente générale qui y règne. Cette union cordiale, qui fait un des charmes, de Saint-Gabriel, est due pour une part à l’esprit judicieux et avisé de ses habitants qui savent que la discorde et l’intrigue nuisent toujours en fin de compte à ceux qui les ont fomentées. Mais elle provient aussi de ce que tous ici sont, directement ou indirectement, pénétrés de cet esprit de paix, de justice et de fraternité que le Christ est venu enseigner aux hommes,

C’est en ces termes que, le 27 octobre1932 , M. André Delacour, conseiller référendaire à la Cour des Comptes et maire de Saint- Gabriel, présentait la commune qu’il a su placer au premier rang du progrès social, à S. Exc. Monseigneur Picaud, venu pour bénir une nouvelle cloche. Et le distingué magistrat municipal, après avoir décrit en une page inspirée du plus pur esprit chré­tien le rôle de la cloche, rappelait comment, le beffroi de la vieille église menaçant ruine, on avait dû interrompre les sonne­ries. La commune l'ayant remis à neuf, on avait alors songé à remplacer l'une des cloches fêlées, dont l’acquisition a pu être faite, grâce à une souscription paroissiale ouverte par « le dévoué, vaillant et distingué pasteur », M. l’abbé Frayard. Et l’orateur, écartant la perspective d’un nouveau tocsin de guerre, souhaitait pour terminer, l’avènement de cette bienheureuse Paix dont le Christ est venu apporter aux hommes la formule infaillible, mais que les hommes rechercheront en vain, tant qu’un trop grand nombre s’obstineront à demeurer sourds aux enseigne­ments de l’Evangile.

Monseigneur Picaud remercia avec ce tact, cette élévation de la pensée et cet art de la parole qui le caractérisent et sont déjà si appréciés dans le diocèse. Puis, l’on se rendit à l’église bientôt remplie d’une foule débordante, aux premiers rangs de laquelle on remarquait M. Engerand, député, et M. le comte d’Oilliamson conseiller général. C’est alors que le Pontife, assisté de M. le vicaire général Lemercère et de M. le chanoine Lefrançois, doyen de Creully, qu’entourait un nombreux clergé, procéda à la bénédiction rituelle de Gabrielle-Yvonne-Madeleine.

Après que M. l’abbé Frayard eut présenté à son évêque ses paroissiens de Saint-Gabriel et dit leurs mérites et la satisfac­tion qu’ils donnent à leur desservant, Monseigneur Picaud, dans un langage élevé et nourri de fortes pensées, exposa le symbolisme de la cloche, tira la leçon de cette belle liturgie et marqua la satisfaction qu’éprouvait son cœur d’Evêque.

La néophyte de bronze qui avait pour parrain M. Robert Delacour, fils du maire de Saint-Gabriel, et pour marraine Mlle Julien fille du maire de Brécy — commune rattachée pour le culte à Saint-Gabriel — ayant reçu l’investiture chrétienne, prit place sans retard dans sa prison aérienne, pour y remplir avec ses compagnes son rôle d'animatrice fidèle de la vie religieuse.

      Après la cérémonie, Mgr Picaud fit dans la paroisse le tour de l’évêque, si nous osons dire, et d’un évêque particulièrement averti de la beauté artistique : il admira le vieux prieuré, félicita M. Fauchier-Delavigne de ses généreuses initiatives, loua M. Delacour de son zèle pour le bien social, marqué par de si beaux résultats, et félicita Saint-Gabriel d’avoir su choisir et garder un maire si distingué et dévoué.

Le souvenir que tous garderont de cette journée vraiment réconfortante en fera l’une des plus belles dates de l'histoire de Saint-Gabriel."

Je rappelle que l'association des 3 clochers de Creully-sur-Seulles souhaite réaliser une journée du clocher à Saint Gabriel, le lundi 24 mai 2021 (Lundi de Pentecôte). "Ouvrez votre clocher aux habitants !"


Creully sur Seulles - "Villiers mon patrimoine" fêtera Septime Le Pippre en Mai à Villiers le Sec.

 L’association Villiers mon patrimoine célébrera, le 15 et 16 mai prochain, le 150e anniversaire de la disparition du peintre caricaturiste, Septime Le Pippre.

Un artiste originaire de Montfort-l'Amaury. Il vivait dans la région de Bayeux, tout d abord à Ver-sur Mer et puis à Villiers-le-Sec.
  • Il reçut son brevet de capitaine en juillet 1869 et fut affecté au 15e  régiment provisoire des mobiles du Calvados en juillet 1870. 
  • Il fut  bléssé le 11 janvier, lors de la bataille de Touvois près du Mans. Il décédera le 22 janvier au presbytère de Savigné-l’Evêque.
Auteur de pittoresques scènes de la vie rurale, d'évocations historiques, de sujets militaires ou d'illustrations de la vie des classes moyennes, son amusante et nostalgique travail nous donne une synthèse de la vie rurale sous le Second Empire.




Pour cette occasion, " Villiers mon patrimoine", va publier un livret consacré à cet artiste. Vous trouverez ci-joint le document de souscription que je vous encourage à utiliser...






Creully sur Seulles - Le garde particulier de Villiers le Sec

 Sébastien a bien voulu partager sa trouvaille: une plaque d'un garde particulier de Villiers le Sec.

Les recensements de 1931 er 1946 de Villiers le Sec nous permettent de situer dans le temps  cette plaque. 
1931

1946

Lointain héritier de la féodalité puis de l'ordonnance sur les eaux et forêts de Colbert en 1669, le garde particulier fut consacré par le décret du 20 messidor an III et le Code des délits et des peines de 1795, poursuivant son activité jusqu'à nos jours dans le cadre des dispositions de l'article 29 du Code de procédure pénale. Pourtant, les gardes particuliers restent méconnus, une situation regrettable au regard de leur effectif significatif – la France en comptant près de 60 000 –et de l'étendue de leurs attributions. Commissionnés par un propriétaire, agréés par l'administration et prêtant serment devant le tribunal d'instance, les gardes particuliers peuvent constater des infractions et dresser des procès-verbaux. Loin d'être limités aux seuls espaces ruraux, ces gardes surveillent désormais copropriétés, biens publics, entreprises et s'insèrent dans le maillage territorial de la sécurité.


Creully sur Seulles - 1985 - Une petite voleuse nommée Charlotte à Creully

 En 1985, Claude Miller fit le siège de Creully pour tourner des scènes de "la petite voleuse" avec Charlotte Gainsbourg; une adaptation d’un scénario de François Truffaut.











Creully sur Seulles - Une spécialité agricole et culinaire Creulloise....... La "Pé de terre de Creully"

A lire la presse de ces jours derniers, la pomme de terre se porte bien à la coopérative agricole de Creully. C'est l'occasion de parler de cette patate creulloise de 1800.
La  spécialité des années 1800 de Creully  était un tubercule appelé à nos jours: pomme de terre.


La pomme de terre a d’abord été apportée des régions équatoriales, et de la chaîne des Andes de l’Amérique méridionale, peu après la conquête du Pérou par les Espagnols. Ces derniers l’ont propagée en Italie et dans leurs possessions d’Europe, avant les Anglais et vers le milieu du seizième siècle. Cette plante s’est aussi répandue dans l’Allemagne dès le temps de la domination de Charles-Quint; elle parait même avoir été introduite en Irlande par l’Espagne, et enfin, si elle a aussi été transportée de la Virginie en Angleterre, puis, de là, dans le nord de la France et de l’Europe, elle n’a dû être cultivée que plus tard dans ces dernières contrées.

Au milieu du XVIIIe siècle, Parmentier fait adopter en France la culture de la pomme de terre, et ouvre ainsi une ère nouvelle à l’agriculture.
Grâce à ces efforts noblement encouragés par Louis XVI, qui daigna accepter de

Parmentier un bouquet composé des fleurs de la pomme de terre, tout le monde fut bientôt convaincu des avantages de cette culture. Les résultats obtenus par ce savant agronome furent si universellement accueillis, que François de Neufchâteau, ministre de l’intérieur en 1797, proposa de substituer au nom de cette solanée, celui de parmentière.
Elle sappellait en normand Crompire, dun mot allemand qui signifie poire de terre (Grundbirn).
Dans un petit village du Nord-Ouest de Caen, à Creully on cultive une pomme de terre  appelée  par les habitants la « Pé de terre de Creully »  (Histoire et glossaire du Normand - 1862).
A cette époque, la pomme de terre est très généralement cultivée pour la nourriture des hommes et des bestiaux.
Elle demande une terre légère ou ameublie par des labours, et bien fumée.
Un hectare de terre favorable à la culture de cette plante produit de deux cent quarante à quatre cents hectolitres de tubercules.
On plante et on les récolte avec la charrue.
Beaucoup de cultivateurs récoltent plus de pommes de terre qu’il ne leur est nécessaire d’en récolter pour leur usage. La vente se fait avec facilité, parce qu’on en embarque beaucoup au quai de Caen.

Faisons connaissance avec cette "Pé de terre de Creully" .
Elle était, parait-il, une sorte de  patraque jaune.
Très amylacée et très productive ; employée pour les fabriques de fécule. Tubercules gros, irréguliers, yeux enfoncés dans des cavités profondes.



Creully sur Seulles - Les joueurs de foot de Creully en 1937.

Peut-être allez-vous retrouver les noms des joueurs manquants.


Creully sur Seulles - Le château de Creully est-il le départ d'un souterrain vers Reviers puis la mer?

Creully et son imposant château dont les remparts, encore en très bon état, tiennent dans leur enceinte des jardins, des cours et des bâti­ments; une ville forte assise sur un roc abrupt du côté de l'Ouest, au pied duquel poussent droit de grands arbres baignant leurs pieds dans une eau sombre.    

Et de là, quelle admirable vue sur tout le pays d'alentour!
Du haut de la plate-forme du don­jon, dans la petite tour de la vigie, comme on a le sen­timent de la puis­sance et de la domi­nation et aussi de la protection que cette forteresse en nid d'aigle devait assurer aux habi­tants de la plaine! On se figure la sen­tinelle, l'œil collé aux meurtrières, découvrant au loin sur une route, à l'orée d'un bois, quelque groupe suspect, le signalant au capitaine des gardes et des cavaliers, un instant après, sortant du château sur les solides percherons capables de subir le double poids de l'homme et de l'ar­mure. Je sais qu'il y a les souterrains, les cachots sinistres et,  depuis longtemps comblées, les oubliettes témoins d'affreuses et longues agonies; là-haut, dans la salle des fêtes, on vidait les coupes, on chantait, on s'aimait; en bas, dans les ténèbres et la fange, les prison­niers se mouraient.

On dit que, du château de Creully, un sou­terrain, celui à l'entrée duquel on montre les cachots, rejoignait le château de Reviers qui, à son tour, communiquait avec la plage: ap­provisionnement, entente en cas de guerre, plus tard contre­bande peut-être. On y marchait lente­ment à la lueur des torches, armé, chargé de lourds fardeaux, sous une voûte humide. 
Le château de Reviers