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Creully sur Seulles - Le retable de l'église de Villiers le Sec

 Un peu à l'écart de la route de Bayeux à La Délivrande et environ a mi-chemin de ces deux cités de Notre-Dame, l’église Saint-Lau­rent et Saint Georges de Villiers-le-Sec passerait inaperçue si un tertre, qui l'élève, ne la faisait apparaître discrètement à travers les maisons et les arbres.

L''église de Villiers-le-Sec est un édifice que les XIIe et XIIIe siècles, puis le XVIIIe siècle, ont imprégné de leur art respectif. Aux XIIe et XIIIe siècles, revient toute la valeur du monument, par son clocher qui vient d'être rénové.


Je vous présente aujourd'hui l'ensemble homogène du maître-autel, sortant probablement du même atelier que celui de l'église Saint-Pierre à Caen, réalisé peut-être vers 1790 car en 1791 Le Paulmier, peintre doreur à Bayeux, reçoit cinq livres pour avoir visité la contretable.

Retable

Décoration qui encadre les autels d’églises, et qui sert de revêtement aux murs contre lesquels ces autels sont appuyés. Le retable consiste en divers ornements d'architecture religieuse, exécutés en pierre, en marbre, en stuc ou en bois, sculptés, peints, etc. On ap­pelle contre-retable, le fond du retable, c’est- à-dire le lambris dans lequel on enchâsse un tableau ou un bas-relief, et contre lequel sont adossés le tabernacle et les gradins.

Etudions maintenant cet ensemble de l'église de Villiers le Sec.
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Un autel privilégié est un autel où une indulgence plénière pourrait être appliquée en faveur d’une âme particulière au purgatoire par le prêtre célébrant la Sainte Messe chaque fois que la Messe y était célébrée.
C’était une indulgence, au-delà des grâces et des bienfaits qui découlent normalement de la célébration de la messe. Le « privilège » était attaché au lieu, pas à l’autel physique, et le privilège pouvait également être donné à un certain prêtre afin que peu importe où il célébrait une plénière puisse être gagné !
Paul VI a supprimé ces privilèges et d’innombrables autres indulgences en 1967.

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Pilastres corinthiens cannelés et rudentés ; l’entablement est classique, rehaussé des mêmes festons. Et le tout est couronné d’une croix.

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« Jésus au jardin des oliviers »
Du peintre Jacques Noury (1825)

Au centre, un ange debout, tend sa main droite devant lui pour présenter un calice au Christ qu'il accompagne en lui plaçant sa main gauche sur l'épaule. Ce dernier est à genoux, avançant sa main droite vers le calice que lui propose l'ange. A l'arrière-plan, à droite du Christ, les apôtres sont endormis.

Jacques Noury

Au XVIIIe siècle et au début du XIXe, la Normandie a vu émerger un nombre significatif de peintres dont notre province peut légitimement être fière : les Jouvenet, les Restout, Fontenay, Tournières, Lefèvre, Géricault, Raffet, et bien d'autres. Outre ces artistes reconnus pour leur talent et célébrés par la renommée, d'autres moins connus méritent tout autant notre attention, comme Jacques Noury.
Jacques Noury est né à Carpiquet le 15 septembre 1747 et est décédé à Caen le 6 avril 1832, à l'âge de 85 ans. Résidant à Caen, il fut l'élève d'un peintre éminent de la ville, nommé Aubry. Il a également séjourné à Paris où, sous la direction de Ducreux, il a approfondi ses connaissances en peinture. À Caen, il a enseigné le dessin et a participé, à l'âge de 64 ans en 1811, au concours lancé par une circulaire de la mairie de Caen en date du 19 septembre 1810. Ce concours visait à pourvoir au remplacement de M. Fleuriau, conservateur du musée de la ville, qui a été confié au peintre Elouis, plus jeune que lui.
Jacques Noury est décédé discrètement pendant l'épidémie de choléra qui sévissait alors en France et qui allait bientôt toucher la ville de Caen. Cet artiste âgé jouissait d'une certaine notoriété dans la ville à tous égards. Cela ne fait aucun doute au vu des nombreuses œuvres qu'il a réalisées pour divers établissements de Caen, y compris dans les dernières années de sa vie.

Statues présentant Saint Augustin au nord et saint Charles au sud. Elles sont en plâtre et du XIXe siècle (milieu potentiellement ou 2nde moitié).

Saint Laurent

En lieu et place des 2 statues, à l’origine, il devait y avoir les tableaux (saint Laurent et saint Georges) dont des éléments se trouvent encadrés dans l’église.


Saint Georges











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L’autel est orné d’une branche de palme et d’une branche de laurier nouées. La palme est le symbole du martyre, le laurier a plusieurs significations de la gloire à l’apaisement en passant par la liberté. Ensemble et gradins transformés dans les années 1960.

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Le tabernacle est orné d’un ciboire (pièce d’orfèvrerie destinée à conserver les hosties consacrées dans le tabernacle). Ici, on montre sur la porte ce qu’il y a dedans ! Avec au-dessus, des festons de végétaux.

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Portes latérales permettant l’accès à la sacristie.

Sources : Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - Armelle Dalibert - Archives départementales du 14 - Archives de l'évêché.

Creully sur Seulles - Ces bâtiments qui dominent Villiers le Sec...



En venant du bourg de Creully ou de Tierceville, nous apercevons à droite, dominant la campagne et les premières maisons de Villiers le Sec des bâtiments imposants construits en pierres de taille. Les habitants les nomment : "le séminaire".

Voici leur histoire.
Photo de Frédéric Bocé, photographe

En 1817, à l’âge de 23 ans, l’abbé Victor Troppé, eut pour projet de fonder un petit-séminaire dans la commune de Villiers-le-Sec, où il avait été envoyé, en qualité de précepteur, près des enfants de M. de Malherbe. Un membre de cette honorable famille, propriétaire de quelques petites maisons situées dans le village, sur le bord de la route, lui en fit généreusement la concession, et elles devinrent le berceau du pensionnat. Chrysostome Patry, écuyer, né à Villiers le Sec le 27 janvier, 1774, devint cofondateur du petit séminaire de Villiers le Sec avec l’abbé Troppé, son beau-frère.

Le frère Troppé demande à être un habitant de Villiers le Sec
 Le nombre de ces enfants devint en peu de temps assez considérable (30 à 40 élèves) pour que Mgr Brault, premier Évêque de Bayeux après la tourmente révolutionnaire, put solliciter et obtenir du roi Louis XVIII l'autorisation d'établir à Villiers-le-Sec une école secondaire ecclésiastique.
Cette autorisation est datée du 10 mai 1820. Le nombre des élèves s'étant accru rapidement, de nouvelles constructions devinrent nécessaires ; un terrain fut acheté à l'extrémité du village, et l'on y éleva successivement les bâtiments que l'on voit aujourd'hui. Après Mgr Brault, tous les évêques de Bayeux n'ont cessé de couvrir de leur bienveillante protection le Petit Séminaire de Villiers, qui devint bientôt le principal Séminaire diocésain. De 1820 à 1857, cette maison demeura sous la direction de prêtres séculiers du Diocèse ; mais l'œuvre de M. Troppé prenant chaque année
une plus grande importance, dès le mois de mars 1856, Mgr Didiot résolut de la confier aux Missionnaires de la Délivrande. Cette Congrégation, fondée en 1820, sous les hospices de Mgr Brault, rendait de grands services au diocèse. Elle avait pour Supérieur Général un de ses fondateurs, le Très Révérent Père. Saulet, prêtre dont la mémoire est restée particulièrement chère à tout le Diocèse de la capitale du Bessin. Le T. R. P. Saulet qui est né à Creully (voir texte ci-dessous) choisit pour Supérieur de Villiers, un ancien élève de cette maison, le R. P. Picot, auquel il adjoignit d'autres missionnaires capables de le seconder.

LES DATES DE SON HISTOIRE
5 octobre 1814 Ordonnance royale pour l’organisation des petits séminaires. 
1819 Don de maisons par Chrisostome Patry, écuyer, et par Victor Troppé pour l'établissement du petit séminaire. 
10 mai 1820 Ordonnance royale de Louis XVIII. (Ci-dessous)
Source: Archives départementales du Calvados

Texte paru dans "l'Ami de la Religion et du Roi" de 1820.
Nous avions annoncé que M. l'évêque de Bayeux avait été autorisé, par une ordonnance du.30 mars, à former dans son diocèse une seconde école ecclésiastique qui serait établie à Villiers-le-Sec. L’ouverture de cette école a eu lieu le jour même de l’Ascension ; qui a été une double fête pour les habitants ; car M. l’évêque avait érigé leur église en succursale, et leur avait donné pour pasteur le supérieur même du petit séminaire M. Troppé, jeune prêtre rempli de talents et de zèle. M.Gournay, supérieur du grand séminaire de Bayeux, et l’un des vicaires généraux du diocèse a été chargé par M. l’évêque, de présider à l’installation. Au jour de fête, le matin, il s'est rendu processionnellement du petit séminaire à l’église, accompagné de M. Troppé, de plusieurs chanoines et curés voisins, et de plus de soixante aspirants à l'état ecclésiastique. Il a annoncé, au nom de M. l’évêque, l’érection de la succursale, et a installé le nouveau pasteur. On a célébré la grand’messe ; après l'Evangile, M. l'abbé Gounay est monté en chaire, et  a fait sentir les avantagés qui devaient résulter pour  le diocèse et pour la paroisse du double établissement  que ce jour voyait éclore. Il a exhorté les habitants à reconnaître ce bienfait du Roi, obtenu par l’entremise, du premier pasteur du diocèse, et à redoubler d'attachement pour cette noble famille que le ciel nous a rendue} et que l’enfer veut nous ra­vir. Le soir, après le salut, le clergé s'est rendu processionnellement dans la maison du petit séminaire, où M. Troppé a été installé. M. le supérieur du séminaire de Bayeux a engagé les élèves à bien profiler des facilités qui leur étaient offertes pour leur avancement dans les études et dans la piété, et à répondre aux soins de leurs maîtres, et aux vues pieuses des bienfaiteurs de l'établissement. La cérémonie a été terminée par le chant du psaume Laudate, pueri, Dominum.

25 mai1826 Dans une requête adressée au Roi en faveur de son neveu Edouard Patry, par M. Chrisostôme Patry, on lit qu’il fut, en 1819, le fondateur gratuit d'un Séminaire à Villiers-le-Sec, près de Bayeux, autorisé par sa Majesté, où l'on compte présentement 180 élèves et 8 à 10 professeurs et directeurs, pour l'avantage des familles peu fortunées de son arrondissement.
2e quart 19e siècle Projet d'un ensemble de bâtiments autour d'un cloître : construction de l'aile nord, inachevée dans sa partie est, de l'aile est et de la chapelle, amorce de l'aile ouest.
17 décembre 1840 Les séminaristes et leurs professeurs viennent aider les habitants de Creully, localité voisine, où 98 maisons ont été la proie des flammes. Ils organiseront une collecte pour venir en aide à la population infortunée. 
23 février 1853 La famille de l'aquarelliste Septime Le Pippre a vendu une maison de campagne à Meuvaines pour le repos des pensionnaires du séminaire.
Les séminaristes en villégiature à Meuvaines

Années 1860-1870 Projet modifié par un autre architecte : achèvement de l'aile ouest, construction de l'aile sud, pavillon sud-ouest. 
30 décembre 1864 Création d’une Académie, tribunal littéraire dont le but est de garder les bonnes traditions du passé, à maintenir à un niveau glorieux ses fortes et saines études.
Un diplôme remis au petit séminaire.
Décembre 1900 Bénédiction de la première pierre de la chapelle du Christ Rédempteur (Charles Morin, architecte à Caen). 
Photo de Frédéric Bocé
Un des textes scellé dans la première pierre
1902 - 1906 Pose des vitraux, un ensemble verrier réalisé par Mazuet père et fils, maîtres verriers à Bayeux. 
Une compilation de certains vitraux
1905 Date de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Les bâtiments sont confisqués à l’Evêché de Bayeux et mis sous séquestre. L’Eglise recentre ses activités de formation des prêtres à Caen. 
Décembre 1906 Le préfet du Calvados se déplace à Villiers, protégé par une quarantaine de gendarmes, pour s’assurer que les locaux du petit séminaire avaient bien été évacués. Il n’y restait que quelques ecclésiastiques et trois ou quatre domestiques. 
23 août 1910 – 25 avril 1911 Délibération du conseil général du calvados décidant
l’affectation des bâtiments en asile départemental de vieillards. Cette maison de retraite prendra le nom d’« Henri Chéron ». En 1919, 260 vieillards dont 93 femmes, y sont accueillis. Les anciens combattants y trouveront un lieu de repos bien mérité. 

16 septembre 1914 Décret attribuant au département du Calvados de biens appartenant au préalable au petit séminaire (obligations des chemins de fer de l’ouest, titres de rentes, maison et jardin et herbage). 


11 octobre 1914 Le petit séminaire est transformé en hôpital de convalescence pour ses soldats belges.

Soldats belges

Elle y accueille plus de 8000 blessés lors des grandes offensives de la fin de la guerre Les soldats belges prirent possession du séminaire de Villiers devenu un hôpital militaire Ils y restèrent jusqu’en1918. 
En juillet 1944 Les pensionnaires d’un hospice de Caen, ville qui est bombardée, ainsi que des habitants de la ville sont transportés par des camions anglais. Ils y restent environ trois mois. 
Le foyer de nos anciens combattants :
Photos extraites d'un document présentant la maison de retraite.

2000 Fermeture de la maison de retraite.
Et maintenant... les images parlent !
"Le vieux bâtiment de pierres, autrefois majestueux, se dresse aujourd'hui en ruines, ses murs effrités témoignant d'un passé révolu."

Je remercie Frédéric Bocé et les archives du Calvados pour leur aide.

Creully sur Seulles - Le notaire de Creully évoque la libération du village le 6 juin 1944.

Il y a plus de 40 ans, les éditions Corlet publiaient l'ouvrage de Jacques Henry : " La Normandie en flammes".
Parmi les chapitres, la délivrance de Creully est évoquée par Me Maurice Fortier, notaire de la localité. En voici des extraits.
« A l’aube de cette journée mémorable du 6 juin, écrit M. Fortier, vers 3 h 30, comme tous les riverains de la côte normande, entre Saint-Vaast et Ouistreham, les habitants de Creully et des communes environnantes, villages proches des plages désormais célèbres, furent réveillés par le déluge infernal du « Débarquement allié », depuis si longtemps attendu, mais que nulle imagination n’avait pu prévoir ce qu’il fut en réalité.

« Le Jour "J” était enfin arrivé.

« Ce grandiose événement est resté si profondément gravé dans la mémoire de tous ceux qui en furent les témoins qu’il leur est aisé de revivre par la pensée ces jours et ces nuits remplis du tonnerre des bombardements, de tremblements de terre, de ruines et de cauchemars.

« Avec le recul du temps, nous nous demandons encore comment Creully, carrefour de routes vers la grande voie Cherbourg-Bayeux-Caen, vers Tilly-sur-Seulles, Caumont, Villers-Bocage, etc., où la bataille fit bientôt rage, n’a pas été complètement détruit dès les premières heures des opéra­tions.

« Dès 7 heures, les troupes allemandes cantonnées dans le village étaient en état d’alerte. Le bruit de leurs bottes et des commandements gutturaux se faisaient fortement entendre dans les rues. Leur excitation était à son comble.
 « Par bonheur, ces troupes ne disposaient que d'une seule batterie d’artillerie, dont une pièce fut tout d’abord mise en position de combat au pied du monument aux Morts, prenant en enfilade la rue d'Arromanches, mais elle ne tira pas et fut bientôt tractée à la sortie du bourg, route de Saint-Gabriel à Bayeux.


« Trois autres canons furent mis en batterie au hameau de Fresnay-Saint-Gabriel, route de Saint-Léger, dans la plaine. Juchés dans les arbres, les Allemands observaient la progres­sion des troupes alliées et ne devaient pas tarder à ne plus se faire illusion sur l’importance de cet “exercice de débarque­ment” et sur le sort qui les attendait.

« Les manœuvres des troupes allemandes, d'ailleurs rela­tivement peu nombreuses, paraissaient bien indiquer qu’elles n’avaient pas l’intention de se battre dans le bourg.

« La population s’attendait avec anxiété à un bombarde­ment par l'aviation ou l’artillerie. Elle restait prudemment dans les abris et souhaitait ardemment l’arrivée des Alliés.

« Vers 15 heures, les premiers soldats canadiens de la 3e division, en l’occurrence ceux du Winnipeg Rifles, firent leur apparition, précédés de tanks, rue de Tierceville, venant de Courseulles par Banville, Sainte-Croix, Colombiers-sur- Seulles.

« L’un de ces tanks envoya des obus dans le clocher contre des observateurs, qui ne s’y trouvaient pas, et y causa quelques dommages sans gravité.

« A peu près dans le même temps, des éléments blindés de la 2e armée britannique (50e division), débarqués entre Asnelles (Le Hamel) et Ver-sur-Mer (La Rivière), vers 7 h 30, descendaient de la plaine de Meuvaines, Crépon, dans la vallée de Creullet (hameau de Creully), suivis de longues colonnes de soldats aux casques recouverts de branchages, marchant à la file indienne.

« Quelques tirs arrosèrent la vallée et les abords de Creully, provoquant des dégâts aux toitures de plusieurs immeubles. Malheureusement, un éclat d’obus blessa mortel­lement une dame âgée qui était sortie de son abri, rue de l’École. Ce fut la seule victime civile de la commune.

« La jonction entre les troupes anglaises — 30e corps d’armée — et canadiennes s’opéra à Creully même, et dans les environs immédiats du bourg, entre 17 et 18 heures. »

Dans La campagne de la victoire, le colonel Stacey précise qu’à 5 heures du soir « le bataillon du Winnipeg Rifles s’était consolidé dans le village de Creully et ses abords L’auteur ajoute :

« Une troupe de chars de l’Escadron « G » du 1er hussars, commandée par le lieutenant W.F. Mac Cormick, troupe qui appuyait le Royal Winnipeg Rifles, aida celui-ci à traverser Creully et continua tout simplement sa route, franchissant Camilly et poussant jusqu’à la limite nord de Secqueville-en- Bessin. En route, elle démolit un char de reconnaissance et infligea des pertes à des groupes de fantassins et M. Mac Cor­mick fut cérémonieusement salué par un soldat qui, de toute évidence, ne s’attendait pas à rencontrer l’ennemi si loin à l’intérieur. Que ces chars de combat aient pu faire une telle incursion et en revenir démontre combien la résistance était faible cet après-midi-là sur le front de la 7e brigade.

« La jonction des forces canadiennes et anglaises à Creully procurait à la tête de pont des zones Juno et Gold un front d'une vingtaine de kilomètres. »

« A 17 h 30, poursuit M. Fortier, Creully était définitive­ment libéré. Trente soldats allemands et polonais, non com­battants, qui se trouvaient encore au château furent alors faits prisonniers sans résistance.

« D’après les déclarations d’un officier anglais, si les Alle­mands avaient résisté dans Creully, le bombardement allié se serait produit à 18 heures... Nous l’avons frôlé de près !

« Dans le courant de l’après-midi de ce même jour, un engagement eut lieu entre la batterie d’artillerie allemande de Fresnay et des tanks canadiens, dont deux furent endom­magés. Il fallut déplorer la mort de trois soldats qui ont été inhumés au cimetière de Creully, puis transférés, plus tard, dans le cimetière militaire de Bény-Reviers.

« Ce même après-midi, un tank allemand (Tigre), qui patrouillait dans le vallon vers Villiers-le-Sec, fut détruit par des chars d’assaut anglais venant de débarquer.

« Ce fut tout pour le même jour.

« Commença dès lors, venant de divers points de la côte et bientôt d’Arromanches, l’interminable et extraordinaire défilé des troupes et du matériel (tanks, véhicules automo­biles de toutes sortes, etc.) stabilisé à quelques kilomètres au sud et à l’est de Creully, en l’attente des batailles de Caen et de Falaise.

« Jusqu’au 19 juillet, date de la libération définitive de Caen, Creully fut à l'écoute des bruits monstrueux de la guerre, bombardement par les avions et l’artillerie, tirs des bateaux de guerre, parmi lesquels, comme nous l'apprenions avec fierté, ceux des unités de la marine française, le Courbet, le Georges-Leygues et le Montcalm, dont les obus allaient labourer les arrières de l’ennemi jusque dans le sec­teur de Tilly-sur-Seulles. Combats de chars d’assaut des sec­teurs de Tilly, Caumont, Villers-Bocage, Caen, etc.



Creully sur Seulles - Souvenirs de l'hôpital belge de Villiers le Sec

L'hôpital de Villiers-le-Sec

Les soldats belges prirent possession des séminaires de Villiers-le-Sec et de Sommervieu le 11 octobre 1914. Ils y restèrent jusque dans le courant de 1916. 

Occasion de vous présenter quelques souvenirs de nos amis belges.

Annonces parues da la rtevue "La vie parisienne" du 26 janvier 1918.

Des soldats belges en convalescence. 


Des courriers de cette époque.