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Creully sur Seulles - Novembre 1932 - Gabrielle-Yvonne-Madeleine est baptisée à Saint Gabriel.

Dans le journal diocésain, "La semaine catholique" du 6 novembre 1932, un article relatait la cérémonie de bénédiction d’une cloche installée dans le petit béffroi de l'église de Saint-Gabriel.

" La paroisse de Saint-Gabriel possède un célèbre prieuré, fondé au XIe siècle par un seigneur de Creully, en faveur de l’abbaye de Fécamp ; de ce prieuré subsistent encore, outre un magnifique chœur roman du XIe siècle, d’autres constructions un peu plus récentes que leur propriétaire actuel, M. Fauchier-Delavigne, a trans­formé avec infiniment de goût en une belle école d’horti­culture...


Il y a d’autre part, à Saint-Gabriel, une importante minoterie et de nombreuses exploitations agricoles ; la popula­tion s’y est accrue depuis quelques années au point qu’il a fallu construire des maisons nouvelles et dédoubler l’école publique devenue trop petite. Ce n’est donc pas ici « la terre qui meurt », mais bien la terre qui revit, parce qu’elle sait unir au respect des bonnes traditions anciennes le souci de s'adapter aux progrès modernes.

Mais l’une des caractéristiques les plus frappantes de notre paroisse, c’est la bonne entente générale qui y règne. Cette union cordiale, qui fait un des charmes, de Saint-Gabriel, est due pour une part à l’esprit judicieux et avisé de ses habitants qui savent que la discorde et l’intrigue nuisent toujours en fin de compte à ceux qui les ont fomentées. Mais elle provient aussi de ce que tous ici sont, directement ou indirectement, pénétrés de cet esprit de paix, de justice et de fraternité que le Christ est venu enseigner aux hommes,

Procession le jour du baptême de la cloche.

C’est en ces termes que, le 27 octobre1932 , M. André Delacour, conseiller référendaire à la Cour des Comptes et maire de Saint- Gabriel, présentait la commune qu’il a su placer au premier rang du progrès social, à S. Exc. Monseigneur Picaud, venu pour bénir une nouvelle cloche. Et le distingué magistrat municipal, après avoir décrit en une page inspirée du plus pur esprit chré­tien le rôle de la cloche, rappelait comment, le beffroi de la vieille église menaçant ruine, on avait dû interrompre les sonne­ries. La commune l'ayant remis à neuf, on avait alors songé à remplacer l'une des cloches fêlées, dont l’acquisition a pu être faite, grâce à une souscription paroissiale ouverte par « le dévoué, vaillant et distingué pasteur », M. l’abbé Frayard. Et l’orateur, écartant la perspective d’un nouveau tocsin de guerre, souhaitait pour terminer, l’avènement de cette bienheureuse Paix dont le Christ est venu apporter aux hommes la formule infaillible, mais que les hommes rechercheront en vain, tant qu’un trop grand nombre s’obstineront à demeurer sourds aux enseigne­ments de l’Evangile.

Monseigneur Picaud remercia avec ce tact, cette élévation de la pensée et cet art de la parole qui le caractérisent et sont déjà si appréciés dans le diocèse. Puis, l’on se rendit à l’église bientôt remplie d’une foule débordante, aux premiers rangs de laquelle on remarquait M. Engerand, député, et M. le comte d’Oilliamson conseiller général. C’est alors que le Pontife, assisté de M. le vicaire général Lemercère et de M. le chanoine Lefrançois, doyen de Creully, qu’entourait un nombreux clergé, procéda à la bénédiction rituelle de Gabrielle-Yvonne-Madeleine.

Après que M. l’abbé Frayard eut présenté à son évêque ses paroissiens de Saint-Gabriel et dit leurs mérites et la satisfac­tion qu’ils donnent à leur desservant, Monseigneur Picaud, dans un langage élevé et nourri de fortes pensées, exposa le symbolisme de la cloche, tira la leçon de cette belle liturgie et marqua la satisfaction qu’éprouvait son cœur d’Evêque.

La néophyte de bronze qui avait pour parrain M. Robert Delacour, fils du maire de Saint-Gabriel, et pour marraine Mlle Julien fille du maire de Brécy — commune rattachée pour le culte à Saint-Gabriel — ayant reçu l’investiture chrétienne, prit place sans retard dans sa prison aérienne, pour y remplir avec ses compagnes son rôle d'animatrice fidèle de la vie religieuse.

      Après la cérémonie, Mgr Picaud fit dans la paroisse le tour de l’évêque, si nous osons dire, et d’un évêque particulièrement averti de la beauté artistique : il admira le vieux prieuré, félicita M. Fauchier-Delavigne de ses généreuses initiatives, loua M. Delacour de son zèle pour le bien social, marqué par de si beaux résultats, et félicita Saint-Gabriel d’avoir su choisir et garder un maire si distingué et dévoué.

Le souvenir que tous garderont de cette journée vraiment réconfortante en fera l’une des plus belles dates de l'histoire de Saint-Gabriel."

C'est Noël, le miracle du frère Geoffroy au prieuré de Saint-Gabriel près de Creully.

 Le Miracle de Frère Geoffroy

Nous sommes à la veille des fêtes de la nativité au XIIIe siècle.
Le prieuré de Saint-Gabriel, situé au cœur des plaines normandes, à quelques lieues de Creully, était un lieu de paix et de dévotion. Sa réputation était celle d’un havre d’érudition, mais aussi de foi profonde. Parmi les frères qui y vivaient, nul n'était plus humble que Frère Geoffroy, un moine âgé et aveugle depuis son enfance.
Frère Geoffroy était devenu aveugle après une maladie qui l'avait frappé à l'âge de dix ans. Bien qu'il n'ait jamais vu les murs de pierre ni les vitraux de la chapelle, il les « voyait » à travers les récits des autres moines. Sa cécité n’avait en rien affaibli son esprit ou sa dévotion. Chaque jour, il louait Dieu en récitant les psaumes par cœur et aidait les novices à apprendre les prières.

 Un Appel dans la Nuit

Un soir d'hiver particulièrement glacé, Frère Geoffroy entendit une voix dans ses rêves. Elle semblait venir des profondeurs mêmes de l'église : douce, mais empreinte d’une autorité divine. La voix lui murmura :
« Geoffroy, lève-toi et sort dans le jardin où s’élève la croix de pierre. Approche-toi de la croix et regarde vers le ciel. »
Se réveillant en sursaut, le vieux moine pensa d’abord à une simple rêverie. Mais une étrange chaleur lui emplissait le cœur, et il se leva malgré le froid mordant. Guidé par sa canne et ses pas qu'il connaissait par cœur, il descendit dans le jardin du prieuré.
À son arrivée près de la croix, il tomba à genoux devant elle. Soudain, une pluie s’abattit sur la petite localité de Saint Gabriel, il sentit les gouttes sur ses paupières aveugles. Il leva la tête et, pour la première fois depuis sa maladie, il vit, malgré la pluie des étoiles dans le ciel. Il approcha de ses yeux sa propre main et ses lignes se dessinèrent devant lui et au loin la chapelle du prieuré. Stupéfait, il murmura : « Seigneur, qu’ai-je fait pour mériter ce don ? »
Est-ce vraiment une légende comme le prouve cette trace écrite ?

 Le Témoignage du Miracle

Au matin, les frères furent stupéfaits de voir Frère Geoffroy marcher sans sa canne. Ils s’attroupèrent autour de lui lorsqu’il entra dans la salle du réfectoire, son visage illuminé d’une sérénité inhabituelle. « Je vois », leur annonça-t-il, une larme roulant sur sa joue. « Par la grâce de Dieu et de son ange, ma vue m’a été rendue cette nuit. »

La communauté, touchée par cette révélation, demanda à Frère Geoffroy de raconter son expérience. Certains, émerveillés, se mirent en prière, tandis que d'autres restaient perplexes, tentant de comprendre ce qui avait provoqué un tel événement.
Le prieur considéra ce miracle comme un signe que le prieuré était béni. Il insista pour qu’Geoffroy décrive ce qu’il avait vu lorsque la lumière lui était apparue. Frère Geoffroy répondit humblement : « Ce n’était pas seulement l’église que j’ai vue. C’était comme si toutes les créations divines se manifestaient devant moi : la splendeur des cieux, les champs dorés de blé, et la miséricorde du Seigneur. »
Un jeune jardinier au pied de la croix actuelle.

 Une Vie Transformée

Bien que sa vue lui fût rendue, Frère Geoffroy continua de vivre avec une humilité exemplaire. Il ne se comportait pas comme un homme exceptionnel mais voyait dans ce miracle un rappel du pouvoir de la foi. Les novices venaient souvent à lui pour entendre son récit et apprendre à cultiver leur propre dévotion.
Cependant, certains frères, sceptiques ou jaloux, murmurèrent que Geoffroy n’était peut-être qu’un mystificateur, ou que le miracle n’était qu’une hallucination. À ces doutes, Geoffroy répondait avec douceur : « Peut-être ai-je vu par la grâce de Dieu, mais peu importe que ce soit un miracle ou non. Ce qui compte, c'est que ma foi m’a donné la force de voir au-delà de ma cécité. »

 Le Legs du Miracle

Peu avant sa mort, survenue quelques années après l’événement, Frère Geoffroy confia un dernier message au prieur :
« Le Seigneur m’a rendu la vue, non pour moi, mais pour que chacun ici sache que sa lumière brille toujours, même dans les plus grandes ténèbres. Apprenez cela aux novices, et vous verrez qu’ils porteront cette lumière au-delà de ces murs. »
Frère Geoffroy fut enterré dans le cimetière du prieuré. Sur sa tombe, les moines gravèrent ces mots :
« Il a vu plus qu’aucun de nous, même dans l’obscurité. »
Des pèlerins vinrent au prieuré pendant des décennies pour prier sur sa tombe, certains rapportant des guérisons et des signes divins. Bien que le miracle de Frère Geoffroy restât un mystère, il devint un symbole d’espoir pour tous ceux qui traversaient les épreuves de la cécité.

 

Creully sur Seulles -Le photographe Robert Doineau au Prieuré de Saint Gabriel en 1948.

En visitant l'évocation du séjour, au sein du Prieuré Saint Gabriel, des soldats anglais durant les 3 mois qui ont suvi le débarquement : bruit, poussière, hospitalité, l'eau ... à partir du journal tenu au jour le jour par Marcelle Fauchier Delavigne, présente sur les lieux, j'ai découvert que le photographe Robert Doineau est passé au prieuré en 1948 où il prit quelques clichés.

Je vous invite à faire un détour par le prieuré de Saint-Gabriel comme l'a fait le photographe.

Autoportrait au Rolleiflex,
1947 © Atelier Robert Doisnea
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Les photos de Robert Doineau





Les tableaux stockés à Saint Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles) pendant la dernière guerre.

Pendant la dernière guerre, la chapelle du prieuré de Saint Gabriel-Brécy a été, comme l'abbaye de Juaye-Mondaye, un lieu de sauvegarde des précieux documents et tableaux du musée des Beaux-Arts de Caen.
Lors de mes recherches aux Archives départementales du département j'ai trouvé des documents sur cet événement.



Je vous présente un des tableaux qui fut sauvegardé à Saint Gabriel-Brécy : la Vierge et l'enfant de Roger de la Pasture.
Rogier Van der Weyden (Roger de la Pasture) (1399 ou 1400-1464)  était un peintre flamand. En 1432, il devint maître de la guilde  de Tournai et, en 1435, il fut nommé peintre de la ville de Bruxelles. Il devint alors rapidement célèbre et reçut d'importantes commandes, notamment du chancelier N. Rolin.



Saint-Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles) - Le mariage du fils aîné de COLBERT.

Colbert, le ministre de Louis XIV, se rendit adjudicataire du château de Creully et de ses dépendances suivant un acte d'adjudication devant le bailliage de Caen du 14 octobre 1682, onze mois avant sa mort. 
Ce ministre, à qui la postérité a décerné le nom de "Grand", et dont les travaux eurent pour but le vaste développement du commerce, de l'industrie et de la richesse mobilière, venait-il parfois se délasser des soucis du pouvoir en visitant son domaine de Creully ? 

Chapelle du prieuré de St-Gabriel.

Mais une autre question est posée
est-il venu non loin du bourg de Creully, à Saint-Gabriel, quelques années avant d'acquérir la forteresse médiévale
normande? En effet, j'ai découvert dans l'un des registres des actes paroissiaux que son fils aîné s'est marié dans la chapelle du prieuré de Saint-Gabriel.

Dimanche 6 septembre 1679 Mademoiselle Catherine de Matignon fille du comte de Matignon a été mariée avec de Seignelay Colbert ...

Jean-Baptiste Antoine Colbert, marquis de Seignelay, de Château-neuf sur Cher et de Lonray, comte de Creully et de Darnetal, vicomte de Ligny, baron de Sceaux, Linières, la Luthumière, Cheny, Baumont, Ormoy, seigneur de Blainville, de Châtenay, de Fontenay, du Plessis-Piquet et de Châtillon, est né le 1er novembre 1651 à Paris. Secrétaire d’État de la Marine entre 1683 et 1690, il est le fils aîné du Grand (Jean-Baptiste Colbert, 1619-1683), qui en fait son successeur. Il fait ses études chez les Jésuites sous la direction du Père Bouhours en 1664. Colbert obtient pour lui de Louis XIV la survivance de ses charges (février 1669) et entreprend de le préparer lui-même à les exercer. Il lui fait faire un voyage à Rochefort en juillet 1670 pour apprendre le métier de marin avec Colbert du Terron, l'envoie en Provence en 1671 pour s'informer sur les galères et les questions commerciales avec le Levant, en Italie, en Hollande et en Angleterre, où il retourne en janvier 1672. 
Il épouse en premières noces Marie-Marguerite d’Alègre, fille de Claude-Yves marquis d'Alègre et de Marguerite-Gilberte de Roquefeuil, le 8 février 1675. Elle meurt en 1678. 
Il se remarie donc le 6 septembre 1679 avec Catherine-Thérèse de Goyon de Matignon-Thorigny (1662-1699) ; issue du duc Léonor d'Orléans-Longueville, comte de Tancarville et seigneur de Gournay). 
De cette union naissent cinq fils : 
Marie Jean-Baptiste Colbert de Seignelay (1683-1712), marquis de Seignelay, comte de Tancarville et de Gournay ; 
Paul Édouard Colbert de Seignelay (1686-1756), comte de Creully ; 
Louis Henri Charles Colbert de Seignelay (†1705), présenté dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1690 ; 
Charles Éléonor Colbert de Seignelay (1689-1747), comte de Seignelay ; 
Théodore Alexandre Colbert de Seignelay (1690-1695), comte de Ligny. 
Le 23 mars 1672, il est admis auprès du roi pour assister son père dans les affaires de la marine, suivre les affaires courantes et signer les dépêches. Nommé Grand Trésorier de l'Ordre du Saint-Esprit en 1675, il est chargé, l'année suivante, d'organiser à Marseille les approvisionnements de la flotte et de l'armée envoyées en Sicile. Il accompagne le roi en Lorraine et devant Ypres en 1678 et va signer à Munich, le 30 décembre 1679, le contrat de mariage du Dauphin avec Marie-Anne de Bavière. 
Le 6 septembre 1683, à la mort de son père, Seignelay lui succède comme secrétaire d’État de la Marine de Louis XIV. Il occupe cette fonction jusqu'à sa mort le 3 novembre 1690, à l'âge de trente-neuf ans, des suites d'un cancer généralisé. 

Catherine Thérèse de Goyon de Matignon, marquise de Lonrai, était la fille de Henri Goyon de Matignon, comte de Thorigny, et de Françoise Le Tellier de la Luthumière. Elle est née le 22 mars 1662. Veuve en 1690 du marquis de Seignelay, elle se remarie le 22 février 1696 avec Charles de Lorraine, comte de Marsan, dont elle est morte en couches le 7 décembre 1699 à Paris, et fut enterrée aux Capucines., 

Portrait de Catherine de Guyon de Matignon par Pierre Mignard en 1691 avec ses fils Jean Baptiste (gauche) et Charles Eléonor (droite).



Creully sur Seulles - Retour des moines au prieuré de Saint Gabriel

Bruno Debrandt dit "le voyageur" sur les traces d'un assassin enquête en Haute-Loire près des moines de l'abbaye de Basse Combe. Ainsi le prieuré de Saint Gabriel-Brécy servit de cadre au tournage. Série diffusée le 24 janvier sur FR3.

 

Creully sur Seulles - Le lavoir et le pont disparus de Saint Gabriel

 L'agrandissement de la minoterie Roussel de Saint Gabriel-Brécy a amené la destruction d'un lavoir et d'un pont dit "romain". Jacques Lahaulle a retrouvé une photo de ces deux édifices malheureusement disparus ; je me permets de la partager avec vous.

Creully sur Seulles - Le lavoir et le pont disparus de Saint Gabriel

Le lieu actuel :

Creully sur Seulles - Le lavoir et le pont disparus de Saint Gabriel
Le bief de la Seulles

Creully sur Seulles - Le lavoir et le pont disparus de Saint Gabriel
Dans l'angle en bas à gauche, le prieuré.

Creully sur Seulles - Le lavoir et le pont disparus de Saint Gabriel
Sur un vieux plan cadastral.

Creully sur Seulles - Le porche du prieuré de Saint-Gabriel restauré

Creully sur Seulles - Le porche du prieuré de Saint-Gabriel restauré
C'est su XIIe siècle que remonte la construction du porche d'entrée du prieuré de Saint
Gabriel. C'est une oeuvre assez typique du style des bénédictins qui cherchaient à donner un certain faste a l'aspect extérieur de leurs monastères. 

Sa restauration se termine.

Creully sur Seulles - Le porche du prieuré de Saint-Gabriel restauré

Creully sur Seulles - Le porche du prieuré de Saint-Gabriel restauré

Creully sur Seulles - Le porche du prieuré de Saint-Gabriel restauré




Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776

 

Aux Archives Départementales du Calvados est précieusement gardé un grand ouvrage de 1776 intitulé  «Papier terrier du domaine fieffé et non fieffé, droits, dignités et revenus de la manse prioralle de Saint-Gabriel ».

 Avant de vous présenter quelques détails, voici ce qu’Albert Soboul écrit sur les terriers dans un article paru dans Les « Annales, Economies, sociétés, civilisations » (1964).

A la fin de l'Ancien Régime, la pratique de la rénovation des terriers s'inscrit dans le cadre de la réaction féodale qui s'accentue à partir du milieu du XVIIIe siècle. Dans toutes les provinces, les seigneurs se montrent plus soucieux qu'ils ne l'ont jamais été de tirer le maximum de profit de leurs droits féodaux. Ils étaient sans cesse menacés par la disparition des cens : qu'un receveur négligeât tel ou tel droit, il tombait en désuétude ; Georges Lefebvre en donne de nombreux exemples dans ses Paysans du Nord l. Les documents ordinaires de la gestion seigneuriale n'étant pas assez précis, le seigneur avait intérêt à posséder un titre qui ne puisse prêter à contestation. Le terrier répondait à ce but : établi contradictoirement d'après les déclarations des tenanciers, vérifiées par tous les titres et documents que le commissaire à terrier pouvait réunir, accompagné de plus en plus fréquemment d'un arpentage qui permettait d'établir un plan du terroir, il constituait un véritable cadastre de la seigneurie. La confection ou la réfection d'un terrier prouve à elle seule que le seigneur estimait ses droits en danger ou incomplètement reconnus, soit que la seigneurie n'en eût jamais possédé, soit que l'ancien fût périmé. Elle a pour but la conservation des redevances seigneuriales et particulièrement, par la mise à jour des mutations, le paiement des lods et ventes. « Le but d'un terrier, écrit Aubry de Saint- Vibert en 1787, est de rassembler sous un seul point de vue, tout ce qui concerne les droits d'une terre. »

Le prieuré de Saint Gabriel, fut fondé au XIe siècle par  trois moines envoyés par Jean Ravenne à Saint-Gabriel, à la demande de Richard, seigneur de Creully. Dans l'ouvrage étudié, nous y voyons entre-autre les nouveaux acquêts du Prieuré.

Plan de la paroisse de St Gabriel (1776)
1 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776

2 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776

3 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776

5 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776
6 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776
8 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776
9 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776
10 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776
11 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776
12 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776
13 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776
14 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776
15 Creully sur Seulles - Saint-Gabriel en 1776