De Paris à Lantheuil (près de Creully) sur la trace de Dominique TURGOT.

 


Faire des recherches dans les documents écrits par nos prédécesseurs me permet de découvrir des faits fascinants sur Creully et ses environs. Cette fois-ci, je vous invite à explorer l'histoire de Dominique Turgot, inhumé dans la petite localité voisine de Creully, en orientant notre regard vers Paris et Lantheuil.


Couvent des Petits-Augustins - Paris


Dans le sol de la chapelle de l’ancien couvent des Petits-Augustins, devenu l'École des Beaux-Arts, au mois de septembre 1877, en creusant une tranchée pour l’établisse­ment d'un calorifère, à peu près à l’endroit où Alexandre Lenoir, avait jadis placé le tombeau du cardinal de Richelieu, des ouvriers rencontrèrent, à un mètre environ de profondeur, un cercueil de plomb présentant, sur une plaque de cuivre.

Ci-dessous, voici l'inscription présente sur cette plaque de cuivre.


CY GIST LE CORPS DE MESSIRE DOMINIQUE TURGOT, CHEVALIER, SEIGNEUR DE SOUBMONS, BONS, SAINT QUENTIN ET AUTRES LIEUX, , CONSEILLER DU ROY EN TOUS SES CONSEILS ET MAISTRE DES REQUESTES ORDINAIRE DE SON HOSTEL, DECEDE EN SA MAISON, A PARIS, LE 14e JOUR DE SEPTEMBRE 1670, AGÉ DE 41 ANS. PRIEZ DIEU POUR SON AME.
Cette plaque est conservée au musée Carlavalet à Paris.

Le marquis Jacques Turgot, avisé de la découverte, a fait transféré le corps de son ancêtre à Lantheuil dans la chapelle du cimetière non loin du  domaine de Lantheuil acquis par Antoine Turgot de Saint-Clair en 1613. La construction du château fut entreprise par son fils Jacques.
La chapelle de la famille Turgot - Cimetière de Lantheuil

L'acte de transfert du corps de Dominique Turgot aux archives de Lantheuil.

La généalogie entre Dominique Turgot et le ministre de Louis XVI.
Le château de Lantheuil.


C'est Noël, le miracle du frère Geoffroy au prieuré de Saint-Gabriel près de Creully.

 Le Miracle de Frère Geoffroy

Nous sommes à la veille des fêtes de la nativité au XIIIe siècle.
Le prieuré de Saint-Gabriel, situé au cœur des plaines normandes, à quelques lieues de Creully, était un lieu de paix et de dévotion. Sa réputation était celle d’un havre d’érudition, mais aussi de foi profonde. Parmi les frères qui y vivaient, nul n'était plus humble que Frère Geoffroy, un moine âgé et aveugle depuis son enfance.
Frère Geoffroy était devenu aveugle après une maladie qui l'avait frappé à l'âge de dix ans. Bien qu'il n'ait jamais vu les murs de pierre ni les vitraux de la chapelle, il les « voyait » à travers les récits des autres moines. Sa cécité n’avait en rien affaibli son esprit ou sa dévotion. Chaque jour, il louait Dieu en récitant les psaumes par cœur et aidait les novices à apprendre les prières.

 Un Appel dans la Nuit

Un soir d'hiver particulièrement glacé, Frère Geoffroy entendit une voix dans ses rêves. Elle semblait venir des profondeurs mêmes de l'église : douce, mais empreinte d’une autorité divine. La voix lui murmura :
« Geoffroy, lève-toi et sort dans le jardin où s’élève la croix de pierre. Approche-toi de la croix et regarde vers le ciel. »
Se réveillant en sursaut, le vieux moine pensa d’abord à une simple rêverie. Mais une étrange chaleur lui emplissait le cœur, et il se leva malgré le froid mordant. Guidé par sa canne et ses pas qu'il connaissait par cœur, il descendit dans le jardin du prieuré.
À son arrivée près de la croix, il tomba à genoux devant elle. Soudain, une pluie s’abattit sur la petite localité de Saint Gabriel, il sentit les gouttes sur ses paupières aveugles. Il leva la tête et, pour la première fois depuis sa maladie, il vit, malgré la pluie des étoiles dans le ciel. Il approcha de ses yeux sa propre main et ses lignes se dessinèrent devant lui et au loin la chapelle du prieuré. Stupéfait, il murmura : « Seigneur, qu’ai-je fait pour mériter ce don ? »
Est-ce vraiment une légende comme le prouve cette trace écrite ?

 Le Témoignage du Miracle

Au matin, les frères furent stupéfaits de voir Frère Geoffroy marcher sans sa canne. Ils s’attroupèrent autour de lui lorsqu’il entra dans la salle du réfectoire, son visage illuminé d’une sérénité inhabituelle. « Je vois », leur annonça-t-il, une larme roulant sur sa joue. « Par la grâce de Dieu et de son ange, ma vue m’a été rendue cette nuit. »

La communauté, touchée par cette révélation, demanda à Frère Geoffroy de raconter son expérience. Certains, émerveillés, se mirent en prière, tandis que d'autres restaient perplexes, tentant de comprendre ce qui avait provoqué un tel événement.
Le prieur considéra ce miracle comme un signe que le prieuré était béni. Il insista pour qu’Geoffroy décrive ce qu’il avait vu lorsque la lumière lui était apparue. Frère Geoffroy répondit humblement : « Ce n’était pas seulement l’église que j’ai vue. C’était comme si toutes les créations divines se manifestaient devant moi : la splendeur des cieux, les champs dorés de blé, et la miséricorde du Seigneur. »
Un jeune jardinier au pied de la croix actuelle.

 Une Vie Transformée

Bien que sa vue lui fût rendue, Frère Geoffroy continua de vivre avec une humilité exemplaire. Il ne se comportait pas comme un homme exceptionnel mais voyait dans ce miracle un rappel du pouvoir de la foi. Les novices venaient souvent à lui pour entendre son récit et apprendre à cultiver leur propre dévotion.
Cependant, certains frères, sceptiques ou jaloux, murmurèrent que Geoffroy n’était peut-être qu’un mystificateur, ou que le miracle n’était qu’une hallucination. À ces doutes, Geoffroy répondait avec douceur : « Peut-être ai-je vu par la grâce de Dieu, mais peu importe que ce soit un miracle ou non. Ce qui compte, c'est que ma foi m’a donné la force de voir au-delà de ma cécité. »

 Le Legs du Miracle

Peu avant sa mort, survenue quelques années après l’événement, Frère Geoffroy confia un dernier message au prieur :
« Le Seigneur m’a rendu la vue, non pour moi, mais pour que chacun ici sache que sa lumière brille toujours, même dans les plus grandes ténèbres. Apprenez cela aux novices, et vous verrez qu’ils porteront cette lumière au-delà de ces murs. »
Frère Geoffroy fut enterré dans le cimetière du prieuré. Sur sa tombe, les moines gravèrent ces mots :
« Il a vu plus qu’aucun de nous, même dans l’obscurité. »
Des pèlerins vinrent au prieuré pendant des décennies pour prier sur sa tombe, certains rapportant des guérisons et des signes divins. Bien que le miracle de Frère Geoffroy restât un mystère, il devint un symbole d’espoir pour tous ceux qui traversaient les épreuves de la cécité.

 

Avec les lavandières de Creully - "II ne faut pas jouer avec les pétards"

 


Nous sommes en janvier 1841 au lavoir sur la Seulles à Creully.

Marie : Alors les filles, vous avez entendu parler de ce qui est arrivé au petit Pierre Marie ?

Louise : Oh oui, quelle histoire ! C’était ce matin, en allant à l’école avec sa sœur Madeleine.

Jeanne : Raconte, je n’ai pas tout saisi, moi.

Marie : Eh bien, ils ont croisé ce jeune Armand Costil, le domestique agricole de la veuve Mesnil.

Louise : Oui, je vois bien. Il revenait de Creully, où il était allé acheter des pétards pour faire peur aux corbeaux, sur ordre de sa patronne.

Jeanne : Des pétards ? Mais quelle drôle d’idée… Et alors ?

Marie : Figure-toi qu’en chemin, il en a donné un à un autre écolier, le petit André Françoise, avec la consigne de le faire éclater.

Louise : Mais le pauvre garçon n’avait pas d’allumettes !

Jeanne : Ça ne s’arrête jamais là, ces bêtises…

Marie : Exactement. Un certain Paris passait par là, et lui, il en avait des allumettes. Il en a donné une à André, et voilà qu’ils allument le pétard.

Louise : Et là, le drame…


Marie : Oui, la déflagration a tardé. Le petit Pierre, sans doute curieux, a voulu saisir le pétard. Et boum, il a explosé dans ses mains !

Jeanne : Mon Dieu ! Et il va bien, au moins ?

Louise : Fort heureusement, oui. Il a été transporté chez le pharmacien par ce même Paris. Il paraît que les blessures ne sont pas graves.

Jeanne : Ouf, c’est un soulagement.

Marie : Oui, mais son père, furieux, a déjà déposé une plainte contre Armand Costil et ce Paris.

Jeanne : Eh bien, ça va jaser dans le village, c’est sûr.

Louise : Et les corbeaux, eux, ils rigolent bien, j’en suis certaine

Creully sur Seulles - Le bouton de Monsieur Manchon tailleur.

Trouver un bouton sur lequel apparaît le nom de Creully, c'est ce qui arriva à Jacky.
Il me le remit, je l'en remercie, et voici une nouvelle recherche pour moi.


On peut lire " MANCHON CREULLY"

Monsieur Manchon était tailleur sur la place du marché de Creully comme nous le voyons sur la photo ci-dessous. 

collection de René Lemars.

Monsieur Manchon était spécialiste de filets brodés, broderies et dentelles. Ci-dessous dans la liste des commerces et artisans de Creully de 1930. 
De nombreuses dentelières des communes environnantes travaillaient pour monsieur Manchon qui faisait des tournées à vélo pour récupérer les ouvrages réalisés.

Le magasin Manchon se trouvait à l'emplacement actuel du Bar de sportifs.
Merci à Jacky Marin et rené Lemars

Creully sur Seulles - 1947 - La population pourra admirer un nouveau corps... de pompiers

Vous trouverez à la fin de cet article tous les liens vous permettant de lire les autres textes et photos que j'ai consacré à nos pompiers de Creully au fil des années.

Une délibération du conseil municipal de Creully de 1945 précise la création d'un nouveau corps des sapeurs-pompiers à Creully. Le premier corps des pompiers du village fut crée en 1848.

Creully sur Seulles - 1947 - La popilation pourra admirer un nouveau corps...

Monsieur le Maire donne connaissance d’une lettre de monsieur le préfet en date du 27 juillet, concernant la création d’un corps de pompiers.

Creully sur Seulles - 1947 - La popilation pourra admirer un nouveau corps...

Suite à cette lettre, le conseil désigne Messieurs Buon et Hue comme membres de la commission d’organisation qui aura pour mission de retenir l’engagement des hommes qui solliciteront leur admission dans le corps des sapeurs-pompiers. Monsieur Hue en sera la secrétaire. Cette commission comprendra également 4 membres qui seront désignés par monsieur le préfet ; le conseil désigne pour ce choix, messieurs Pelhate Th, Rambert, docteur Jamin, Fortier.

La commune prend l’engagement de faire face aux dépenses d’habillement et d’équipement des hommes pendant une période de 25 années.

Creully sur Seulles - 1947 - La popilation pourra admirer un nouveau corps...

Deux ans plus tard, ils furent dotés d'un véhicule acheté par la commune à la société laitière Saint Cyprien à Poitiers pour un montant de 150 000 francs qui seront payés sur trois ans.

J'ai fait une recherche auprès du musée des sapeurs pompiers d'Alsace pour connaître la marque du camion. Ce véhicule est inconnu pour eux.
Les pompiers s"empresseront de présenter leur nouveau camion à la population de Creully.






Creully sur Seulles - Les maires de Creully en guerre contre l'hygiène de leur localité.


Les maires, officiers de police, successifs de Creully se souvenaient-ils de ce dicton populaire lorsqu'ils prirent les arrêtés suivants ?

Charles Achille  DE DRUVAL, maire.

 Le 28 novembre 1832

Seront punis d’amendes, depuis 1 fr. jusqu’à 5 fr. inclusivement ceux qui auront embarrassé la voie ou les places publiques en y déposant ou laissant, sans nécessité, des matériaux ou des choses quelconques qui empêchent ou diminuent la liberté ou la sûreté du passage;
Une pompe sur la place.


« Ceux qui auront négligé d’exécuter les règlements ou arrêtés concernant la petite voirie ;         
« Ceux qui auront jeté ou expose au-devant de leurs édifices des choses de nature à nuire , par leur chute ou par des exhalaisons insalubres. »
Aucun dépôt de matériaux ou objets quelconques, empêchant ou diminuant la sûreté des communications, sur la voie, trottoirs ou places publiques, ne pourra être fait sans nécessité. Aucun embarras permanent ne pourra être fait sans autorisation préalable de l’Administration communale qui en réglera l’emplacement et le temps pendant lequel il devra séjourner.
La pompe place de l'église.

La nécessité de l’autorisation de faire un dépôt de matériaux ne pourra dispenser de l’obligation d’éclairage prescrit par l’art. 2.
Il est expressément défendu de laver, soit linge, soit poisson aux pompes de la commune et de déposer à leur abord, des choses de nature à nuire par infiltration à la pureté de l’eau.

Louis Jacques DUFAY 

Le 1er décembre 1861.

A partir du 1er janvier 1862, les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine, les habitants devront balayer les rues devant leurs maisons et raboter les boues qu’ils amasseront par tas sur le bord du ruisseau.
Ces balayages devront être terminés, en été, à 7 heures cl demie du matin, et en hiver, à 8 heures et demie.
Toute contravention au présent arrêté sera constatée et poursuivie conformément à la loi.

La pompe sur le bief en bas du château


Creully sur Seulles - A l'ordre du jour des lavandières : un plancher qui s'écroule à Creully.

RETROUVONS NOS LAVANDIERES.

Nous sommes en juillet 1885, le lavoir de Saint-Gabriel est animé par le bruit de l’eau et des discussions. Deux femmes, Jeanne et Marguerite, lavent leur linge et bavardent.


Jeanne : Eh bien Marguerite, as-tu entendu ce qu’il s’est passé jeudi soir à Creully ?

Marguerite : À Creully ? Non, qu’est-ce qui s’est passé ? Tu sais bien que je ne sors guère, surtout le soir !

Jeanne : Figure-toi que le plancher du deuxième étage de la maison des Planchon s’est effondré ! Tout d’un coup, paf ! Le bois était pourri, une poutre a cédé. Ça a fait un vacarme terrible, paraît-il.

Marguerite : Oh mon Dieu ! Et il y avait du monde à l’étage ?

Jeanne : Oui, la femme de Victor et leurs deux filles dormaient juste en dessous, au premier. Tu imagines la peur qu’elles ont dû avoir ? Elles se sont retrouvées sous les décombres !

Marguerite : Mon Dieu… Elles n’ont pas été blessées, j’espère ?

Jeanne : Par miracle, non. Enfin, la plus grande, celle de 12 ans, a eu une contusion à la jambe droite, mais rien de grave.

Marguerite : Comment ça se fait qu’elles s’en soient tirées aussi bien ? Ça aurait pu être bien pire.

Jeanne : Eh bien, la poutre qui s’est brisée a fini par s’arc-bouter en tombant. Elle a laissé un vide au-dessus du lit où elles dormaient. C’est ce qui les a protégées !

Marguerite : Ah, quelle chance inouïe ! Et comment ont-ils fait pour les sortir de là ?

Jeanne : La gendarmerie ! Tu sais qu’elle est juste en face de chez eux. Les gendarmes ont entendu le bruit et sont accourus tout de suite. En un rien de temps, ils ont dégagé les trois.

Marguerite : Eh bien, on peut dire qu’ils ont eu une bonne étoile, les Planchon. Mais cette histoire me fait frissonner… Si cette poutre avait cédé autrement, on parlerait d’un vrai drame.

Jeanne : C’est sûr. Dis-toi bien qu’ils vont devoir refaire toute cette maison maintenant, parce qu’avec des poutres dans cet état… Ça ne peut plus durer.

Marguerite : Et Victor ? Je ne l’ai pas vu au marché ce matin. Comment prend-il tout ça ?

Jeanne : Il est encore sous le choc, paraît-il. Mais enfin, il est soulagé que sa femme et ses filles soient en vie. C’est l’essentiel.

Marguerite : Oui, tu as raison. Et dire qu’on se plaint pour des broutilles… Allez, Jeanne, passons au rinçage. Avec tout ça, on traîne ! 

Creully ( Creully sur Seulles ) - Fête de Noël des écoles (date ?)

On retrouve parfois des photos reflétant un instant sans information sur la date. C'est le cas des deux suivantes. Un arbre de Noël dans la salle des fêtes (anciens halles) et de cinéma.




Creully sur Seulles - Nos moulins en activité en 1918.

Le moulin de Saint Gabriel-Brécy.
Les souffrances endurées par les populations civiles dans nos localités, lors du grand conflit qu’a connu la France de 14-18, amène les autorités à établir des ravitaillements. Le service du ravitaillement civil de la préfecture du Calvados demanda en mai 1918 aux contributions directs de Caen la liste des moulins en activité dans le département.
J'ai trouvé aux Archives Départementales du Calvados une de ces listes. J'en ai extrait ceux des arrondissements de Bayeux et de Caen. Vous pourrez ainsi voir que l'activité meunière dans nos villes et villages étaient existante pour permettre aux civils, maltraités par la guerre, de vivre le mieux possible.

Les moulins étaient visités par les instances militaires pour contrôler  les moutures (extrait d'un rapport d'inspection ci-dessous). On y voit ceux de Cully, St Gabriel, Vienne etc.


Creully, Creullet et Brécy - Une série de photos publiées en 1909.

 Une revue d'art décoratif a publié en 1909 une série de photos sur Creully, Creullet et Brécy.
Vous les trouverez ci-dessous.
Creullet



Creully



Brécy