Dans le paisible village de Vaux-sur-Seulles, tout près de Creully, un drame inattendu se trame, non pas sous les lumières d’un théâtre, mais dans la vie quotidienne de ses habitants. Le récit que l’on s’apprête à découvrir ne porte pas le titre d’une fable de La Fontaine, bien qu’il en possède les allures. « Le Lièvre, l’Agneau et le Poisson », tels sont les personnages d’une histoire troublante qui s’ouvre sur un mois de mars en l’année 1933.
Tout débute avec M. Lelièvre, un jardinier bien connu du village, dont la vie paisible est soudainement perturbée. Un matin, en se rendant à son enclos, il découvre avec effroi qu’un de ses agneaux a disparu. La colère et l’inquiétude se mêlent en lui, et il décide de porter plainte contre inconnu. Les gendarmes de Creully, alertés par sa détresse, se lancent dans une enquête qui va révéler des secrets bien enfouis.
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Cela se passa non loin de l'épicerie. |
Peu après, la toile se tisse autour d’un jeune homme, Albert Poisson, un journalier agricole de 25 ans, connu pour son sourire franc et sa bonté. Mais sous cette apparence se cache une réalité bien plus sombre. Lors de son interpellation, il avoue le vol, mais l’ombre de sa femme, Odette Larue, âgée de 21 ans, plane sur ses explications. Fatiguée de ne manger que des légumes, elle aurait, selon ses dires, éveillé en lui le besoin pressant de viande. Dans un élan de désespoir et de misère, le couple aurait alors ourdi un plan pour dérober l’agneau de M. Lelièvre.
La découverte de cette histoire suscite des murmures dans le village. Les regards échangés portent un mélange de compréhension et de réprobation. Albert et Odette, désormais unis dans l’adversité, sont rapidement appréhendés. Leur rêve de répit se transforme en cauchemar, et ils se retrouvent tous deux devant le tribunal, condamnés à deux mois de prison.
Ainsi, dans la petite localité de Vaux-sur-Seulles, où les saisons se succèdent paisiblement, un acte désespéré a brisé la tranquillité. Le récit de « Le Lièvre, l’Agneau et le Poisson » s’inscrit désormais dans la mémoire des habitants, rappelant que parfois, même les cœurs les plus simples peuvent être poussés à des extrémités inattendues.