La reine-mère Elizabeth d’Angleterre a conquis le cœur des Normands par la grâce de son sourire ; un sourire qu’elle n’a cessé d’arborer tout au long du week-end passé dans notre région.
Samedi matin, la vedette bleue, aux armes de la famille royale,
emmenait la reine Elizabeth du « Britannia » jusqu’au quai de Cherbourg. Puis
la Rolls, suivie d’une escorte de voitures noires, filait vers Arromanches.
Devant le musée, l'illustre visiteuse est reçue par MM. Pontal, préfet de région ; Triboulet, député, président du Comité de Débarquement ; Mailfait, sous-préfet ; Léonard Gille, vice-président du Conseil Général ; Carpentier, maire d’Arromanches ; Mlle de Bérenger, etc. C’est une visite privée ; aussi les lourdes portes se sont-elles refermées sur la petite escorte, tandis que M. Triboulet se fait cicerone pour la présentation des pièces rares que renferme le musée. Un coffret en vieil argent aux armes d’Arromanches et un mouchoir en dentelle de Bayeux lui sont alors offerts.
A la sortie du musée, des vivats éclatent et la noble dame
remercie d’un geste charmant. C’est alors la visite au belvédère de la falaise,
d’où l’on domine les plages du débarquement. Une surprise attend la visiteuse :
des élèves de l’Ansford School, du Somerset, en classé de mer à Houlgate, conduits
par leur directeur, viennent la saluer.
C’est ensuite le départ pour Brécy ; mais, sur la route, le cortège marque un arrêt à Graye- sur-Mer, devant la Brèche où le roi Georges VI débarqua le 16 juin 1944. Il y fut accueilli par le maréchal Montgomery.
La reine-mère est saluée par M. Grimaux, premier magistrat municipal de Graye qui lui remet une photo sur laquelle on voit « Monty » accueillir le roi George VI.
Devant le château de Brécy, le cortège est reçu par le propriétaire de la demeure, l’académicien Jacques de Lacretelle, accompagné de son épouse. Le déjeuner, auquel est conviée l’illustre visiteuse, est de caractère strictement privé : aussi des cordons de gendarmerie interdisent l’accès du château aux curieux. Seuls, après maints pourparlers, des élèves du Centre Horticole de Saint-Gabriel sont admis à se ranger le long de l’allée principale, tandis qu’une fillette, Béatrice Guyot, remet une gerbe de fleurs à la Reine.
Après le déjeuner, la Rolls prend la route de Bayeux. Dans le
Jardin de la Tapisserie, Mme et M. Henry Jeanne, maire, et M. Le Poultier,
adjoint, sont présentés à la Reine-mère qui visite le document bayeusain sous
la conduite de Mlle Bertrand, conservateur. La Reine-mère
qui comprend et parle parfaitement le français, marque un intérêt soutenu pour
la Tapisserie, dont elle signe ensuite le livre d’or. Mais, auparavant,
quelques cadeaux lui sont remis : un napperon en dentelle de Bayeux ;
des assiettes en porcelaine ; des gravures, sur la cité, dues au talent de M.
Manchon, premier grand-prix de Rome, et une médaille de bronze aux armes de
la Ville.
Jean Luc Robert (que je remercie) nous apporte cette précision: je me permet de vous dire qu'il s'agissait des élèves de l'école communale; moi même j'ai assisté à la remise des fleurs dont je me souviens très bien j'avais moi même huit ans .