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Monin Romain - Oeuvre de Charles Boileux
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Romain Monin est né à Creully (Calvados) en mars 1783. Son père, premier magistrat de la localité a été assassiné par les Chouans.Il exerça la médecine avec succès à Saint-Pétersbourg ; il quitta cette ville à la fin de 1829, et vint se
fixer à Blois. Son goût pour la botanique l'amena à entrer en relation avec les
botanistes du pays et plus particulièrement avec l'abbé Lefrou, auquel il avait
été recommandé par Aucher-Eloi qu'il avait connu peu de temps avant son départ
de Saint-Pétersbourg. |
Acte de naissance |
Le docteur Monin ne fit guère de médecine à Blois qu'en faveur
des pauvres, et presque tout son temps se trouva ainsi absorbé par son œuvre de
dévouement. Il consacra les rares loisirs qui lui étaient faits à explorer les
environs immédiats de Blois et sut y découvrir un bon nombre d'espèces
intéressantes ; il servit souvent de guide aux botanistes de passage à Blois,
qui trouvaient toujours auprès de lui l'accueil le plus bienveillant.
Vers 1852, le docteur Monin perdit complètement la vue, rien ne
pouvait lui être plus
sensible ; la botanique était devenue pour lui une
véritable passion ; il avait commencé depuis plusieurs années une flore
bryologique des environs de Blois, et tout d'un coup il se voyait contraint
d'abandonner ses chers travaux. C'est alors qu'il trouva dans madame Monin, la compagne,
dévouée de sa vie, un aide et un collaborateur ; elle apprit à connaître les
plantes, pour être à même d'en causer avec son mari et le tenir, autant que
possible, au courant du mouvement scientifique de l'époque. C'est avec son
concours que le docteur Monin put mettre dans un ordre excellent le bel herbier
de France et celui de Loir-et-Cher, qu'il destinait depuis longtemps au Musée
de la ville de Blois, en même temps qu'il rédigea un catalogue des plantes des
environs de Blois et même une florule bryologique locale, avec les figures des
genres ; ces deux manuscrits ont été donnés au Musée de Blois en même temps que
l'herbier et un certain nombre de volumes précieux, parmi lesquels il faut
citer plusieurs des grands ouvrages à planches, de Jacquin et de Pallas.Le docteur Monin est mort à Blois, le 26 juillet 1860, laissant
de grands souvenirs de désintéressement et de dévouement dans la ville où il
était venu se fixer.
Durant son séjour à Saint-Pétersbourg, il s'était lié avec les
botanistes russes les plus en renom, et il reçut d'eux un grand nombre de
plantes très peu répandues à cette époque dans les herbiers. C'est ainsi que de
Prescott lui donna des plantes de l'Altaï ; Fischer une grande quantité de
plantes de Sibérie ; Turczaninoff lui fit parvenir à Blois presque tous les
types du Flora Baicalensi-Dahurica.
Plus tard, le docteur
Monin, qui s'efforçait avant tout de constituer un herbier de France aussi
complet que possible, échangea presque toutes les plantes qu'il avait récoltées
lui-même en Russie et celles qu'il avait reçues de Sibérie. La plus grande
partie alla enrichir le grand herbier de M. Lenormand qui, de son côté, lui
donna plus de 2 000 plantes de France. Parmi les plantes les plus
intéressantes, découvertes par le docteur Monin, en Loir-et-Cher, il faut citer
: Draba muralis, aux Ponts Chartrains ; Hypericum montanum, au bois de Briou ;
Trifolium maritimum, à Saint-Lubin : Myosotis sylvalica, à Onzain ; Chaiturus
marrubiastrum, à Saint-Laurent-des-Eaux : Euphorbia Gerardiana, au Tertre-Blanc
; Tragus racemosus, à Veuves ; Crypsis alopecuroides, dans les sables de la
Loire, etc., etc. |
Acte de naissance |