La lecture des délibérations des conseils municipaux me permet de découvrir des faits qui sortent de l'ordinaire.
Nous sommes à Villiers le Sec.
Nous sommes à Villiers le Sec.
Le 25 juin
1793 l’an 2ème de la République Française, à cinq heures du matin se
sont assemblés les maires et officiers municipaux pour constater un attentat
commis sur l’arbre de la Liberté. Depuis quinze jours, on avait commencé à le
peindre et le décorer pour le planter le jour de la St Jean. La pluie est
survenue et nous a obligés de déplacer cette date jusqu’à huit jours. Pendant
la nuit du 24 au 25, la pique a été rompue et le bonnet enlevé, cassé et brisé
dont plusieurs morceaux ont été trouvés en différents endroits de la paroisse
notamment devant la porte de l’église. C’est pourquoi le présent procès-verbal
contenant la vérité dans tous les faits en était dressé pour valoir en tous
lieux et a été signé après lecture ledit jour et au-dessus.
Le trente
juin mil sept cent quatre-vingt-treize, l’an 2 de la République Française une
et indivisible, les maires et officiers municipaux assemblés, s’est présentée
Marie Anne, femme de Denis Jeanne qui a déposé sur le bureau environ sept
heures et douze du soir un des principaux morceaux du bonnet de la Liberté qui
la nuit du 24 au 25 du courant et avait été enlevé de l’arbre, cassé et brisé. Ladite
femme interrogée où elle l’avait trouvé, a répondu que ledit jour en se
promenant sans aucun dessein dans le pré dit la seigneurie où est placé un
colombier appartenant au citoyen Patry, qu’elle avait poussé la porte dudit
colombier qui n’était ni barrée ni fermée à clef, et que la porte ouverte elle
avait aperçu le bonnet de la Liberté, qu’elle avait pris et déposait comme il
est dit ci-dessus. Interrogée si elle
n’avait aucune connaissance soit par ouï-dire soit pour avoir vu des auteurs de
cette méchante action a répondu qu’elle n’avait aucune connaissance et de suite
le procès-verbal a été dressé et signé les jours et an que dessus en séance
publique.
Image réalisée à partir d'une photo aérienne de François Levalet. |