Frédéric Alix conta dans les pages du journal "La Croix" du 30 juillet 1934 l'aventure de la dame Le Bas, propriétaire du château de Brécy ( Saint Gabriel-Brécy ).
"Un jour décéda à Brécy ,au canton de Creully, noble dame Jeanne-Estelle Le Bas, fille de Georges Le Bas, seigneur et patron de Cambes. Avant de mourir elle avait demandé instamment à son mari d’être enterrée avec tous ses bijoux qui étaient magnifiques. Sa volonté fut respectée et son corps fut inhumé dans la chapelle Sainte-Anne de l'église, lieu de sépulture de sa famille. La nuit suivante un domestique et une servante du château, instruits de l’affaire et poussés par la cupidité, résolurent de violer la sépulture pour s’emparer des bijoux. La chose était facile. Ils avaient la clef de la petite porte de l’église qui donnait accès dans le château ; la terre était fraîchement remuée, le pavé n’était pas remis en place, etc... Ils mettent à exécution leur criminel dessein, ouvrent le cercueil et dépouillent la morte de ses ornements. Restait un magnifique anneau passé au doigt de la dame. Les chairs gonflées ne permettant pas de l’arracher, le domestique, pressé par la crainte, saisit son couteau et enlève deux phalanges avec la bague précieuse.
Réveillée par la douleur la dame, qui était seulement en léthargie, fait un brusque mouvement en s’écriant : « Que vous me faites mal ! » Effrayés les spoliateurs prennent la fuite. Peu à peu la prétendue morte reprend ses sens, se lève et profitant de la porte ouverte, rentre dans le château où son apparition cause une grande frayeur, suivie d’une grande joie.
Elle vécut encore plusieurs années, mourut le 5 février 1676 et reprit pour toujours la place qu’elle avait occupée momentanément. Son épitaphe encore lisible il y a cinquante ans était ainsi conçue :
Sous ce tombeau repose le corps de feux dame Jeanne-Ester Le Bas, fille de feu noble homme Jacques Le Bas, en son vivant seigneur et patron de Cambes et du Molay et doyen des aides du présidial de Caen, laquelle est décédée le 5 février 1676.
Cette dame avait un fils qui fut prêtre et curé de Brécy. C'était Jacques Le Bas, curé de la paroisse avant 1669, bachelier en théologie, qui mourut en 1716, fut enterré près de sa mère avec cette épitaphe :
Ici repose dans l'espoir de la résurrection. Jacques Le Bas, prêtre, curé de cette paroisse, mort le 7 décembre 1716.
La tradition a embelli et plus ou moins défiguré le fait, mais nous aidant de tous les souvenirs des archives paroissiales, du relevé des anciennes inscriptions nous avons cru jusqu’à plus ample informé, pouvoir identifier ainsi les personnages. La sépulture de la dame a de nouveau été violée et nous avons vu il y a trente ans dans l'église en ruines, les pierres sépulcrales de la mère et du fils jetées de côté." Frédéric Alix
"Un jour décéda à Brécy ,au canton de Creully, noble dame Jeanne-Estelle Le Bas, fille de Georges Le Bas, seigneur et patron de Cambes. Avant de mourir elle avait demandé instamment à son mari d’être enterrée avec tous ses bijoux qui étaient magnifiques. Sa volonté fut respectée et son corps fut inhumé dans la chapelle Sainte-Anne de l'église, lieu de sépulture de sa famille. La nuit suivante un domestique et une servante du château, instruits de l’affaire et poussés par la cupidité, résolurent de violer la sépulture pour s’emparer des bijoux. La chose était facile. Ils avaient la clef de la petite porte de l’église qui donnait accès dans le château ; la terre était fraîchement remuée, le pavé n’était pas remis en place, etc... Ils mettent à exécution leur criminel dessein, ouvrent le cercueil et dépouillent la morte de ses ornements. Restait un magnifique anneau passé au doigt de la dame. Les chairs gonflées ne permettant pas de l’arracher, le domestique, pressé par la crainte, saisit son couteau et enlève deux phalanges avec la bague précieuse.
Réveillée par la douleur la dame, qui était seulement en léthargie, fait un brusque mouvement en s’écriant : « Que vous me faites mal ! » Effrayés les spoliateurs prennent la fuite. Peu à peu la prétendue morte reprend ses sens, se lève et profitant de la porte ouverte, rentre dans le château où son apparition cause une grande frayeur, suivie d’une grande joie.
Elle vécut encore plusieurs années, mourut le 5 février 1676 et reprit pour toujours la place qu’elle avait occupée momentanément. Son épitaphe encore lisible il y a cinquante ans était ainsi conçue :
Sous ce tombeau repose le corps de feux dame Jeanne-Ester Le Bas, fille de feu noble homme Jacques Le Bas, en son vivant seigneur et patron de Cambes et du Molay et doyen des aides du présidial de Caen, laquelle est décédée le 5 février 1676.
Cette dame avait un fils qui fut prêtre et curé de Brécy. C'était Jacques Le Bas, curé de la paroisse avant 1669, bachelier en théologie, qui mourut en 1716, fut enterré près de sa mère avec cette épitaphe :
Ici repose dans l'espoir de la résurrection. Jacques Le Bas, prêtre, curé de cette paroisse, mort le 7 décembre 1716.
La tradition a embelli et plus ou moins défiguré le fait, mais nous aidant de tous les souvenirs des archives paroissiales, du relevé des anciennes inscriptions nous avons cru jusqu’à plus ample informé, pouvoir identifier ainsi les personnages. La sépulture de la dame a de nouveau été violée et nous avons vu il y a trente ans dans l'église en ruines, les pierres sépulcrales de la mère et du fils jetées de côté." Frédéric Alix