Voici une histoire racontée dans notre contrée avec l'intention de mettre en garde les gens contre certains hommes qui, par leurs discours, essayent de les attirer.En traversant à cheval une forêt qui conduit à Creully, un paysan est arrêté, non loin de Lantheuil et de la maladerie, par une vieille femme qui lui demande de la prendre en croupe.
— Qui es-tu ? interroge le paysan creullois.— Je suis la Peste, répond la vieille femme.
Effrayé, le paysan fouette sa bête qui fait un saut. La vieille le rattrape :
— Pourquoi fuir ? dit-elle au paysan. Crois-tu que je n'arriverai pas sans toi à ton village. J'y arriverai plus tard, voilà tout. Sois donc intelligent et donne-moi asile ; en échange, je te promets de ne point t'atteindre, non plus qu'aucun des tiens.— Monte, dit le paysan.On se met en route.
Vingt pas plus loin, le paysan s'arrête :
— Si tu voulais me rendre heureux, dit-il à la vieille, tu épargnerais aussi un tel et un tel.
— Je les épargnerai, répond la vieille, nouvelle faveur accordée. Cela continue si bien que, à l'entrée de Creully, la vieille ne devait plus frapper que dix individus.
Ce jour même, trente personnes étaient atteintes. Le paysan court chez la Peste.
— Tu es une infâme, lui dit-il, tu n'as pas tenutes promesses : trente personnes sont déjà mortes.
— J'ai tenu mes promesses, répond la vieille ; trente personnes sont mortes, c'est vrai, mais dix sont mortes du mal et vingt de la peur.Moralité : n'ayez pas peur de la maligne influence.
— Qui es-tu ? interroge le paysan creullois.— Je suis la Peste, répond la vieille femme.
Effrayé, le paysan fouette sa bête qui fait un saut. La vieille le rattrape :
— Pourquoi fuir ? dit-elle au paysan. Crois-tu que je n'arriverai pas sans toi à ton village. J'y arriverai plus tard, voilà tout. Sois donc intelligent et donne-moi asile ; en échange, je te promets de ne point t'atteindre, non plus qu'aucun des tiens.— Monte, dit le paysan.On se met en route.
Vingt pas plus loin, le paysan s'arrête :
— Si tu voulais me rendre heureux, dit-il à la vieille, tu épargnerais aussi un tel et un tel.
— Je les épargnerai, répond la vieille, nouvelle faveur accordée. Cela continue si bien que, à l'entrée de Creully, la vieille ne devait plus frapper que dix individus.
Ce jour même, trente personnes étaient atteintes. Le paysan court chez la Peste.
— Tu es une infâme, lui dit-il, tu n'as pas tenutes promesses : trente personnes sont déjà mortes.
— J'ai tenu mes promesses, répond la vieille ; trente personnes sont mortes, c'est vrai, mais dix sont mortes du mal et vingt de la peur.Moralité : n'ayez pas peur de la maligne influence.