Caen, 24 septembre 1938
La commune de Creully vient d'être le théâtre d'une méprise qui a évidemment causé une grosse émotion.
Ayant mal compris une communication téléphonique, au lieu d'apposer l'affiche convoquant certains réservistes ont apposé celle de la mobilisation générale.
Aussitôt, on a sonné le tocsin et procédé à diverses réquisitions.
C'est ainsi que ce matin, de bonne heure, des autos et des chevaux sont arrivés à Caen où leurs propriétaires ont été surpris d'être seuls. Ils ont évidemment supporté leur dérangement sans amertume.
Et dans la journal "LA CROIX" du dimanche 16 septembre 1938 Chronique provinciale
En ces jours de fin septembre dont nous avons toutes raisons de nous souvenir, la commune normande de Creuilly, dans le Calvados, éprouva la grande émotion de la mobilisation générale.
En ces jours de fin septembre dont nous avons toutes raisons de nous souvenir, la commune normande de Creuilly, dans le Calvados, éprouva la grande émotion de la mobilisation générale.
A ce qu'on rapporte, un télégramme officiel mal interprété y fit croire à la suprême mesure de sécurité et l'on afficha le placard blanc appelant tous les hommes valides à la défense de la patrie.
La population fut consternée, mais tout le monde répondit à l'appel avec une discipline parfaite. Agriculteurs, artisans, ouvriers, la plupart pères de famille, s'apprêtaient à partir lorsque l'erreur fut reconnue, trois heures après l'affichage.
Quelques mobilisés avaient déjà gagné la gare, située à une douzaine de kilomètres, et attendaient le premier train, lorsque le contrordre arriva.
On imagine le soulagement de l'esprit public après cette fausse alerte. On imagine de quel pas les mobilisés, démobilisés sur l'heure, ont dû regagner leur foyer et de quel cœur, le soir, ils auront trempé leur cuiller dans la soupe fumante, servie à la table familiale. La bonne soupe.
Quelques mobilisés avaient déjà gagné la gare, située à une douzaine de kilomètres, et attendaient le premier train, lorsque le contrordre arriva.
On imagine le soulagement de l'esprit public après cette fausse alerte. On imagine de quel pas les mobilisés, démobilisés sur l'heure, ont dû regagner leur foyer et de quel cœur, le soir, ils auront trempé leur cuiller dans la soupe fumante, servie à la table familiale. La bonne soupe.