Texte publié après la grande catastrophe de 1840
Il y a quelques jours encore, après avoir erré, ici, dans de fertiles el riantes campagnes, là, dans celle vallée de prairies qu'arrosent les eaux de la Seulle, et où bondissent tant et de si beaux troupeaux , l'œil se reposait agréablement sur le bourg qu'il trouvait là-bas , au haut d'une légère éminence, comme une ruche, prête à répandre dans une plaine magnifique ses essaims de travailleurs; il y a quelques jours encore, le bonheur brillait sur le visage de tous les habitants de Creully : fiers d'avoir acheté par leurs sueurs le bien-être pour quelques années, pour l'hiver, — ils se reposaient avec confiance.